Skip to main content

[1887, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de sculpture de 1887TYPE : r [...]

Statut
Publiée
Contributeur
system
Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1887, sculpture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de sculpture de 1887
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Guillaume, Eugène
PAGE DE TITRE : M. Guillaume, au nom de la section de sculpture, lit le rapport suivant sur les envois de Rome : Séance du samedi 5 novembre 1887
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 05/11/1887
COMMENTAIRE : Les archives de l'Académie de France à Rome (carton 118-1, f° 44-46) conservent une copie manuscrite conforme au rapport du procès-verbal.
Descriptions
Transcription : 
[p. 399] M. Gardet. 1ere année. / M. Gardet, pour son bas-relief, s'est inspiré d'une grande parole " Sursum Cordia ! ", et il a cherché à en rendre le sens dans une composition qui semble un appel patriotique qu'une sorte de génie adresse à des enfants qui lui sont amenés par leur mère. La scène reste un peu énigmatique, parce que les personnages ne sont pas suffisamment caractérisés. Sous cette réserve on peut louer l'habileté avec laquelle le motif est arrangé et traité. L'entente du bas-relief est claire et elle ne manque pas de largeur. La facture est élégante et souple. Il y a de bons morceaux d'étude : telle est la jeune fille accoudée près du personnage principal. Mais d'autres parties sont moins heureuses. Ainsi le drapeau dont les plis enveloppent et cachent le bras qui le tient élevé, ces plis imparfaitement arrangés, jettent de la confusion dans toute la partie supérieure de l'ouvrage. Il convient aussi de mettre M. Gardet en garde contre les tendances qu'il a à faire intervenir dans ses compositions des plantes et des feuillages. Il pense établir, par là, un contraste entre les chairs et les draperies, et obtenir une certaine couleur. Mais outre que ces accessoires ne sont pas nécessaires, ils ôtent à la sculpture une partie de son caractère. Cela est tout à fait sensible dans un petit bas-relief en bronze que M. Gardet a joint de sa propre volonté à son envoi. L'oeuvre est jolie, mais elle gagnerait beaucoup à être débarrassée de la végétation qui s'y trouve introduite avec excès. M. Gardet devait aussi envoyer une copie en marbre d'après l'antique. Il a pris pour modèle un torse de faune qui est au Musée des Offices à Florence, et il l'a reproduit avec une fidélité et une délicatesse dignes d'éloges. En résumé, le jeune artiste a bien employé sa première année de séjour à la Villa Médicis. Son premier envoi est remarquable. Les observations qui précèdent sont dictées à l'Académie par l'intérêt que lui inspire un heureux début. Elles peuvent, à ce moment des études de M. Gardet, lui être profitables. [p. 400] M. Puech. - 2e année. / L'envoi de M. Puech consiste en une figure de jeune fille, la Muse d'André Chénier, déposant un baiser sur la tête du poëte [sic] qu'elle tient, en partie, enveloppée dans ses propres cheveux. Prise en soi, cette donnée est touchante. Mais autre chose est de voir un sujet dans son esprit et de l'exprimer avec les moyens dont la sculpture dispose. La partie la plus intéressante du sujet est, malheureusement, confuse : les deux têtes, en se rapprochant, se cachent l'une l'autre, et cela est d'autant plus fâcheux que c'est leur rapprochement même, leur contact qui est le motif de la composition. Si l'acte est rendu, il ne l'est pas dans les conditions qui font une oeuvre de sculpture. L'Académie le regrette vivement car la figure de la jeune fille est d'une étude d'un caractère charmant et d'une finesse d'exécution vraiment exquise. Cette manière fraîche et pure de rendre la forme, ce style élevé et délicat conviennent au sujet et le gracieux personnage créé par M. Puech n'est pas indigne du nom que l'auteur lui a donné. - Une esquisse que devait M. Puech et qui devait, disait-on, être remise en temps utile, pour être examinée par l'Académie n'est pas arrivée. M. Lombart [sic] (3e année) / Nous n'avons pas à nous occuper du groupe que M. Lombart [sic] exécute en marbre et qui paraîtra en 1888. Mais une esquisse en ronde-bosse, qui eût dû figurer à l'exposition de cette année, nous est seulement promise pour l'an prochain. Nous reviendrons tout à l'heure sur la non exécution de cette partie du règlement : [rayé : mais] nous voulons d'abord nous occuper de l'envoi de 4e année. C'est un groupe en marbre : la décollation de Saint Jean Baptiste, dont l'auteur est M. Ferrary. M. Ferrary. (4e année). / En voyant l'ouvrage de M. Ferrary, on est dès le premier moment, frappé de son incohérence. Il semble que l'artiste n'ait songé qu'à surprendre le regard à tout prix, qu'il n'ait songé qu'à l'étonner par le désordre des lignes, par le manque d'équilibre de la masse, par la singularité du caractère. On est péniblement impressionné par cette oeuvre absolument dépourvue de sentiment sculptural et qui ne dénote qu'une fantaisie bizarre, des intentions du plus mauvais goût. Un pareil travail sortant des mains d'un homme de talent est inexplicable et ne saurait s'excuser. Pour un moment, l'auteur semble avoir perdu le sentiment de l'art et répudié toute sincérité. En tout cas, en cherchant l'originalité, il n'aura montré qu'une vaine présomption ; et l'erreur commise par lui est si complète, que l'Académie ne trouve pas le moindre morceau qu'elle puisse louer. Elle est dans la [p. 401] même impossibilité d'approuver la donnée et l'exécution du bas-relief dans lequel M. Ferrary a représenté l'Adoration des Mages. / Quant au retard apporté par MM. Puech et Lombart [sic] à l'envoi des esquisses exigées par le règlement, l'Académie ne saurait l'excuser. Ce dédain pour la composition et pour le travail de l'esprit sans lequel l'oeuvre d'art risque de n'être qu'une oeuvre de métier, l'afflige profondément. / Ce manquement persistant donne à réfléchir sur la tolérance dont on a usé en reculant l'exposition des envois des pensionnaires jusqu'au mois de juin à Rome et jusqu'au mois d'octobre à Paris. Dans cette latitude laissée à l'achèvement des travaux obligatoires, il y avait pour les pensionnaires une sorte d'engagement d'honneur d'être exacts. On ne saurait admettre qu'un engagement de cette nature puisse être impunément enfreint.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 17, p. 399-401
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1887, sculpture£ Notice créée le 18/08/2002. Notice modifiée le : 19/10/2018. Rédacteur : Guillaume Peigné.
Rédacteur
Guillaume Peigné