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[1861, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1861, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1861
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Halévy, Fromental
PAGE DE TITRE : Rapport sur les travaux des pensionnaires de l'Académie de France à Rome pendant l'année 1860, par M. Halevy secrétaire perpétuel
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1861
Descriptions
Transcription : 
Peinture / M. Ulmann (première année) / M. Ulmann a retracé le commencement de la querelle de jeu dans laquelle Patrocle frappa mortellement le fils d'Amphidamas et que raconte Homère au chant Xe de l’Iliade. M. Ulmann nous montre deux jeunes gens jouant aux osselets. Patrocle se lève et menace son adversaire. La figure du jeune Amphidamas qui cherche à parer le coup est d'un bon mouvement. La figure de Patrocle présente de bonnes qualités de dessin et d'exécution, surtout dans les parties supérieures. Ce sujet est ingénieusement choisi. On regrette que M. Ulmann, pour son dessin d'après un fragment de bas-relief du Parthénon, n'ait pas fait choix d'un fragment d'une conservation plus complète. // M. Henner (deuxième année) / M. Henner a amplement satisfait aux obligations du règlement. Il a adressé à l'Académie un Christ en prison, une esquisse peinte dont le sujet est une Baigneuse, une Tête de femme, étude et deux dessins. L'Académie aurait voulu pouvoir adresser au travail de M. Henner des éloges aussi complets que ceux que mérite son exactitude. La figure du Christ n'a pas le caractère qui convient au sujet ; les dessins d'après le Dominiquin et d'après l'antique, n'ont pas paru d'une exécution assez soignée. Mais la Baigneuse est d'une couleur agréable. Quoique l'ensemble de la tête d'étude laisse à désirer, cette peinture ne manque pas d'un certain charme. // M. de Conninck [sic] (deuxième année) / On remarque dans les Femmes au bain de M. de Conninck [sic] l'aspect vrai de la figure principale, quelques parties bien exécutées et le fond qui est d'une bonne intention ; la figure du second plan a paru moins heureuse. Sa copie d'un fragment du Jugement Dernier n'a pas satisfait l'Académie. Ce n'est pas trop de tous les efforts d'un jeune talent en présence d'une œuvre si puissante. Il semble que M. de Conninck [sic] se soit attaché à reproduire la vétusté de la peinture plutôt que le grand caractère de l’œuvre. // M. Sellier (troisième année) / M. Sellier nous montre sainte Madeleine endormie dans la Sainte-Baume. Le jour pénètre par une ouverture de la grotte et éclaire la figure entière. Bien que d'une teinte un peu uniformément jaune, cette figure ne manque ni de finesse, ni de charme. On voudrait plus de fermeté et de décision dans certaines parties des contours ; mais la forme générale, surtout celle des jambes a de la distinction. Les deux figures, dessinées d'après l'antique, sont d'un ensemble assez satisfaisant ; le dessin d'après un fragment des Sibylles de Raphaël, quoique d'un crayon un peu lourd rappelle bien le caractère de la fresque du maître. // M. Clément (quatrième année) / On regrette que M. Clément n'ait pas mis dans sa copie peinte d'un fragment de la fresque de Raphaël, la Messe de Bolsène, l'habileté, le talent dont il a déjà donné les preuves. L'Académie aurait été heureuse d'accorder de nouveaux éloges à M. Clément, qui jusqu'à ce jour s'était signalé par de bons envois. // M. Delaunay (quatrième année) / Le dernier envoi de M. Delaunay se compose d'un tableau, la Mort de Lucrèce et d'une esquisse : Une Peste à Rome. La composition de cette esquisse est trop diffuse. La double allégorie de l'ange et du démon de la peste manque de clarté dans la pensée comme dans l'exécution. Mais l'aspect général du ton a du caractère et plusieurs groupes de pestiférés sont bien agencés. Le tableau de la Mort de Lucrèce est un travail important. "Je jure, dit Brutus, et vous prends à témoin, ô dieux, par ce sang si pur, de ne pas souffrir de rois à Rome..." / La figure entière et surtout la tête de Brutus expriment bien l'énergie profonde qui dicte ce serment. La Lucrèce est noble et vraie. La figure de Collatin qui la soutient, un peu petite de proportions, a paru manquer de justesse dans son mouvement : mais celle de Lucretius accuse bien la douleur et l'accablement. On regrette par l'effet du groupe principal que le Valerius Publicola, d'une si bonne intention, ne soit pas plus éclairé dans la partie inférieure de sa draperie et que quelques tons plus aériens ne détachent pas mieux le groupe du fond du tableau. Mais les draperies en général et surtout celles de Brutus, sont bien traitées et d'un bon style. L'ensemble du tableau est d'une très belle qualité de ton. Il a l'aspect qui convient au sujet. Cet ouvrage d'un sentiment et d'un caractère élevés, termine d'une manière remarquable la série des envois de M. Delaunay. // PAYSAGE HISTORIQUE // M. Didier (troisième année) / M. Didier nous adresse trois compositions : L'Aventin, vue prise sur les bords du Tibre ; Une défaite, motif pris en Étrurie ; un Bois sacré, motif pris dans la campagne de Rome. Le paysage pris sur les bords du Tibre n'offre pas par la manière dont le peintre l'a rendu, ce style élevé dont les jeunes artistes, envoyés en Italie pour étudier le caractère du pays, devraient sans cesse se préoccuper. La composition que M. Didier intitule Une défaite est heureuse et originale. Le paysage convient bien au sujet. Le groupe du guerrier qui emporte sur son cheval le corps d'un jeune homme a du caractère. Le Bois sacré de M. Didier manque un peu de relief ; les plans ne sont pas assez accusés, mais l'ensemble a de la grâce. [...] [p. 40] Cette année, les grands prix décernés par l'Académie et les envois de Rome ont enfin trouvé un asile digne d'eux dans [p. 41] le nouveau palais que leur a ouvert la sollicitude du Gouvernement et que l'éminent architecte, notre confrère, a disposé avec tant de goût et d'élégante habileté. Les encouragements de l'État ne font jamais défaut à nos jeunes lauréats. C'est à eux de s'en rendre dignes. L'Académie remplit un devoir pénible lorsqu'elle leur fait entendre des paroles sévères ; elle est heureuse lorsqu'elle trouve, dans leurs études, l'occasion d'augurer pour eux des succès auxquels elle s'associe, non sans quelque orgueil et avec un sentiment véritable d'affection et de dévouement.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1861, tome 31, p. 27-41
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1861, peinture2£ Notice créée le 11/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin