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Statut
Publiée
Contributeur
prenard
Dernière modification
04/09/2024 15:50 (il y a 4 mois)
Titres
Type de titre : 
Titre : 
Saint Jean l'Évangéliste
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
RF 1956 11 C
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Il s'agit du panneau senestre du polyptyque à double face du maître-autel de l'église du couvent San Francesco de Borgo Sansepolcro. D'autres fragments du polyptyque sont conservés dans le même musée, à Settignagno, à Assise, à Venise, à Chantilly, à Berlin, à Londres, à Moscou, à Detroit, à New York.

Matérialité
Matériau : 
Type de description matérielle : 
Caractéristique de description matérielle : 
Matériau : 
Commentaire Matériau : 

certitude : caractérisé ; technique : examen anatomique du bois ; date : 1965

Commentaire Matérialité : 

Le support est constitué d'une seule planche de peuplier, d'après l'analyse radiographique, d'une largeur de 58,7 cm, débitée en pleine dosse. Le fil est relativement vertical dans ses deux tiers supérieurs et légèrement en biais en bas et à senestre dans sa partie basse. La position des cernes examinées au bord supérieur et inférieur indiquent que la planche a été peinte sur sa face externe. La radiographie met en évidence des traces transversales d'outils, témoignant du travail de régularisation et d'aplanissement la face destinée à être peinte. Ces traces prédominent nettement sur le bord droit du panneau. On observe que ces traces se prolongent par celles retrouvées sur le panneau de Saint Antoine en radiographie. La surface de la planche a été renforcée par des pièces de toile en regard de plusieurs nœuds. Deux bandes situées dans la partie centrale médiane verticalement recouvrent deux fentes originales s'étendant successivement en hauteur.

Le dédoublement de la planche laisse voir l'emplacement des logements de cheville très nets du côté dextre, situés respectivement à 26,8 cm, 88,5 cm et 159,2 cm de l'épaulement latéral supérieur du panneau. Sur les tranches latérales, existent des marques transversales noirâtre, qui correspondent à des traces de clous engagés par la face, à travers l'épaisseur de la moulure. Il en existe deux de part et d'autre de l'emplacement des chapiteaux et plus bas à la partie moyenne et basse des moulures.

Une atteinte xylophage importante est observée sur le revers entre les éléments du parquetage et en radiographie. Elle prédomine surtout à la partie basse du panneau, ainsi que sur les moulures. Les tranches latérales montrent des galeries ouvertes présentes sur le support comme sur le cadre indiquant que ces éléments ont été recoupés. Outre les fendillements déjà décrits, une pièce de bois, de l'épaisseur de la planche, remplace une partie altérée au bord inférieur du panneau. En 1904 le revers du panneau, déjà dédoublé, a été régularisé et un comblement des deux entailles supérieures a été effectué avant la pose d'un parquetage en résineux dont les traverses coulissent parfaitement.

Type de description matérielle : 
Commentaire Type de description matérielle : 

localisation : ensemble du panneau

Caractéristique de description matérielle : 
Commentaire Caractéristique de description matérielle : 

position : entre le support et les couches colorées

Commentaire Matériau : 

certitude : supposé ; technique : RX , MFX ; date : 2008

Commentaire Matérialité : 

Gesso. Traces d'utilisation d'un poncif et dessin.

Dimensions
Hauteur : 
194,7
Largeur : 
58,7
Profondeur : 
1,5
Unité de mesure : 
Commentaire Dimensions : 

La planche a été amincie lors du dédoublement et son épaisseur résiduelle oscille entre 1,3 et 1,9 cm.

Créations / exécutions
Personne liée à l'oeuvre : 
Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
1437 / 1444
Lieu de création : 
Commentaires historiques
Commentaire historique : 

Le polyptyque, commandé en 1437 à Sassetta par les frères du couvent San Francesco de Borgo Sansepolcro pour honorer la mémoire du bienheureux local Ranieri Rasini, a été livré et mis en place en 1444. Peint sur ses deux faces, il comportait près de 60 éléments dont 27 ont survécu. Plusieurs documents, dont un programme particulièrement détaillé en 1439, permettant de suivre la réalisation du polyptyque, payé par les frères pour la somme considérable de 500 florins. Il était spécifié que l'artiste devait employer des matériaux luxueux comme l'or et l'argent qui représentent, sur ce panneau central plus de la moitié de la surface picturale. On ignore la date à laquelle la face et le revers ont été séparés : la Vierge et les Saints sont cités sur des autels séparés en 1584 mais cela ne veut pas dire qu'à cette date le panneau était déjà scié dans son épaisseur. Le panneau de Saint Jean, encore solidaire du panneau de Saint Antoine de Padoue, est posé sur le retable de la Nativité de la Vierge. Comme la plus grande partie du regable, elle est ensuite vendue en 1808 au Cavalier Serguliani de Borgo San Sepolcro. C'est à cette époque que les panneaux ont été dédoublés. Celui-ci donne la Vierge et d'autres parties du retable au père Giulio Anastasio Angelucci à Arezzo, qui donne à son tour ces éléments à son frère Pietro Antonio Angelucci, le prieur de Montecontieneri, près d'Asciano.

Elle est ensuite mentionnée vers 1855-1860 dans la collection Lombardi et Bardi de Florence, comme les deux volets. Les tableaux ont été endommagés vers 1900 car ils étaient accrochés dans la collection Teyssonneau à Bordeaux près d'un calorifère, dans une cage d'escalier. Cela explique la restauration demandée par le propriétaire. Ainsi, en 1904, la maison Brisson Leguay effectua un parquetage du panneau et il est possible qu'à cette époque également fut effectuée la restauration de la couche picturale avec reprise du fond d'or à la mixtion et à la feuille et pose d'un vernis fortement teinté.

Les tableaux sont décrits en 1951 dans la publication de E. Carli dans le Burlington Magazine. Il y indique un état excellent, sans presque aucun repeint, à l'exception d'une légère fente au centre de ce panneau central. Les couleurs sont encore transparentes bien que légèrement assombries par un vernis et le fond d'or a une patine jugée merveilleusement chaude.

Le musée du Louvre acquiert le panneau central en 1956 avec les deux volets. D'après le constat d'état de L. Aubert, l'ensemble des trois tableaux porte un vernis teinté où sont noyés de petites retouches modifiant la gamme chromatique des compositions. Les accidents les plus marquants sont situés le long des quatre joints (en fait deux joints et deux fentes du panneau de la Vierge).

La commission de restauration en 1957 a remarqué le fond d'or moderne sous le vernis teinté et les traces d'or ancien dans les sondages. Il est décidé de dévernir et d'enlever les repeints. A l'issue de cette dernière intervention, il est demandé à Cesare Brandi de poursuivre l'examen avant de l'envoyer à l'Istituto di Restauro de Rome en novembre 1957 pour un nouveau parquetage effectué en 1958 et 1959.

En 1970, on remarque deux ouvertures de joints en bas et une fente partant du bord inférieur qui se propage sur 55 cm de haut à senestre. Le décollement des faux-socles posés à leur base. Ces altérations sont rapportées à un nouveau système de présentation trop contraignant, depuis 1969.

S. Bergeon et M. Perche examine le panneau en 1976 et principalement la fente. Est également reportée la présence de points blancs le long des joints et des anciennes cassures, témoignant d'une évolutivité des altérations du support. Les incrustations en V lâchent. Les collages latéraux se décollent des faces latérales des V sur 1 à 1,5 mm. La cause serait essentiellement une baisse de l'humidité relative.

Dans le cadre d'une étude internationale sur le polyptyque, le C2RMF a été amené en 2006 à reprendre l'étude matérielle des différents éléments du polyptyque conservés au Louvre, à constituer pour les premiers des dossiers complets qui n'existaient pas jusque-là et à les examiner très attentivement avec le concours de restaurateurs spécialisés dans le support et la couche picturale.

Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Philomène Renard