[1834, peinture, rapport Institut primitif 4]Rapport sur les envois de peinture de 1834TYPE : rappor [...]

L'Académie d'après ce premier envoi ne peut que concevoir de grandes espérances sur les futurs travaux de M. Flandrin / M. Gibert / paysage historique / quatrième année / L'Académie a reçu de M. Gibert deux tableaux de paysage elle n'ose pas dire historique tant ils sont loin de mériter ce nom. Un de ces paysages étant étranger aux travaux obligatoires du pensionnaire, elle en parlera d'autant moins qu'il ne tiendra qu'à lui d'y appliquer le même jugement. L'Académie a vu avec peine dans le quatrième envoi ou celui de sa quatrième année que M. Gibert ne semble pas avoir appris d'après les modèles du pays qu'il habite que le genre prescrit au paysagiste car le mot historique exige un choix de site, de nature, de sujet, de caractère de détail et d'exécution [rayé : qui élève le genre ; mis à la place : propre à élever] l'ouvrage qui tient prescrit au-dessus des imitations banales d'une nature champêtre. Que le choix des figures, [rayé : est] celui de leurs styles et de leur composition pris dans une région plus ou moins élevée mais toujours du genre de la peinture d'histoire doit obliger le [rayé : peintre ; mis à la place : paysagiste] à leur assortir un ensemble de lignes, de sites de points de vue, de détails nobles et intéressants [rayé : auxquels] enrichis encore par les plus belles productions de la nature, par les aspects les plus imposants du spectacle des cieux. L'Académie [rayé : espérerait] craindrait que M. Gibert n'ait [rayé : perdu] passé son temps dans le pays qu'il habite sans en recevoir les impressions qu'il devrait communiquer à ses ouvrages. // [un mot ill.] matériaux doivent [rayé : être] consister dans des ouvrages où l'artiste se mesure sans cesse et avec la nature et avec les productions des grands maîtres, qui ne furent eux-mêmes que [rayé : des] d'heureux et infatigables rivaux de la Nature. M. Flandrin nous a adressé pour l’œuvre de sa première année, une figure à laquelle il a donné le nom de Polytès fils de Priam observant les mouvements des Grecs. Quelque soit l'application historique ou fictive du nom d'un fils de Priam à cette [rayé : charmante] figure dont le [rayé : un mot ill. ; mis à la place ; mérite] a fort peu besoin d'une généalogie imaginaire ; l'Académie s'est plu à y reconnaître un charme de pensée, de composition et de dessin propre à faire concevoir la plus heureuse idée du talent de l'auteur s'il persiste dans la route qu'il vient de s'ouvrir par ce coup d'essai. [rayé : L'effet de] Cette figure [rayé : est] qui paraît inspirée par un sentiment original, naïf et noble [rayé : tous ensemble et des ; mis à la place : à la fois] semble produire une impression du genre de celles que font éprouver certaines statues antiques, [rayé : et] dont la simplicité échappe, si l'on peut dire à tout éloge et qu'on admire d'autant plus que l'admiration ne trouve point à qui se prendre en particulier]. Il y a [rayé : de cette ; mis à la place : une heureuse] harmonie [rayé : mystérieuse] dans la pensée, dans la pose, dans le dessin, dans l'ensemble naïf et noble de Polytès, dans l'accent de vérité de sa tête, dans son attitude et son expression générale. L'examen critique qu'on en a fait y a relevé plus de mérites pratiques dans plus d'une partie bien peinte et bien modelée [rayé : dans la finesse d'imitation naïve qu'on y remarque]. On a toutefois [ajouté : observé] que le ton général manque un peu de lumière et que le fond est d'un bleu trop égal.