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[1888, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de Rome des pensionnaires peintres, 1 [...]

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Dernière modification
01/12/2021 04:00 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1888, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de Rome des pensionnaires peintres, 1888
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France / Académie des Beaux-Arts / Rapport sur les envois de Messieurs les pensionnaires de l'Académie de France à Rome en 1888
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1888
Descriptions
Transcription : 
[f° 68] M. Baschet a fait pour son envoi de dernière année un tableau décoratif. Cet ouvrage est un pastiche des maîtres italiens du XVe siècle et il se ressent en même temps de certaines tendances fâcheuses particulières à une fraction de notre École contemporaine. Il n'y a là qu'une oeuvre conventionnelle, sans aucune inspiration directe de la nature. On n'y rencontre ni l'étude du nu, ni le sentiment de la forme et du caractère, ni celui de la couleur. Cette peinture a des prétentions à l'originalité, mais elle n'est que bizarre, étrange et surtout vide. Elle tient plutôt de l'imagerie que du tableau proprement dit. Quant au paysage il est aussi maniéré que les personnages et le ton bleu des oliviers est en complète désharmonie [sic] avec la coloration rouge des montagnes. Quant à l'esquisse présentée par M. Baschet, intitulée Mater, c'est une composition absolument incompréhensible et il est regrettable qu'elle figure dans l'exposition des envois : l'Académie se refuse à en rendre compte. M. Pinta a fait une copie d'un fragment de la Messe de Bolsena qui est assez conforme à l'original. Il a complété son envoi par une esquisse (Tobie et l'Ange) qui laisse beaucoup à désirer, même comme esquisse. C'est une étude de cette partie des bords du Tibre où se trouve le rocher des Vasons : elle ne dénote aucun amour de la nature, aucune volonté d'arriver à bien. On n'y sent ni l'imagination, ni la main d'un artiste désireux de bien faire, cherchant à donner une idée sincère et vraie du motif qu'il a choisi, et prenant pour cela la peine nécessaire. Le geste de Tobie est satisfaisant. Mais que dire de l'ange ! M. Axilette / (les bergers trouvant la tête de Saint Paul) / La composition de ce tableau est assez saisissante, mais l'assemblage des deux bergers n'est pas heureux. Il y a de l'indécision dans le geste de l'un d'eux et on se demande s'il est assis ou s'il va s'agenouiller. Le mouvement du jeune homme quoique bien inventé et assez vif, se combine mal [f° 69] avec les jambes du personnage voisin et produit de la confusion. Ce qu'il y a de mieux est à coup sûr le groupe de la femme et des enfants et il est permis d'en faire l'éloge malgré de nombreuses incorrections dans le dessin. La tête de Saint Paul représentée par un crâne entouré d'une auréole bleue manque de lumière et l'effet n'en est pas, comme il devrait être, saisissant. / Malgré ces critiques légitimes, l'ouvrage de M. Axilette est parmi les envois le seul qui témoigne d'un travail sincère, d'une recherche sérieuse, d'une intention louable et l'académie sait gré de ses efforts au pensionnaire qui l'a produit. M. Lebayle (Lazare, étude) / Quoiqu'il ne s'agisse ici que d'une simple étude, il eût été possible d'en expliquer le sujet sans légende, et sans légende il est difficile à comprendre. Comme étude ce personnage est loin d'être satisfaisant : le coloris est monotone, sans vérité, sans charme, le dessin sec, le modelé vide. Si l'on ajoute que le caractère de la forme laisse beaucoup à désirer, on aura tout dit. Le dessin du même artiste, d'après une Diane de Pompéi est vraiment fait avec trop de négligence : il n'accuse nulle recherche de la forme, nulle finesse d'exécution. Mêmes critiques pour un fragment de Bernardino Luini. / Comme observations générales on peut dire que cette série d'envois dénote chez les pensionnaires peintres aucun amour de la nature, aucune inspiration du vrai, aucune sincérité, et ce sont pourtant des qualités qui, jusqu'à présent ont caractérisées l'Art Français. Les pensionnaires actuels paraissent animés d'autres sentiments, tourmentés d'autres ambitions. Ils sont à Rome mais leurs regards sont obstinément tournés vers Paris.
Localisations
Cote / numéro : 
Directorat Ernest Hébert, carton 118/2, fol. 68-69 (1888-1909)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1888, peinture£ Notice créée le 19/10/2018. Notice modifiée le : 19/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter