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Croix potencée avec figure d'applique du Christ

Statut
Publiée
Contributeur
lorenzo.margani@louvre.fr
Dernière modification
30/04/2025 11:16 (il y a 17 jours)
Type d'oeuvre
Titres
Titre : 

Croix potencée avec figure d'applique du Christ

Localisations
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
B. MA. 72
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Croix potencée aux extrémités en forme de tau, avec tenon à la base. Figure d’applique du Christ fixée par les deux mains et les deux pieds au centre de la croix, à l’intersection en losange de la hampe et de la traverse. Le Christ se tient dans une posture frontale, les bras étirés ; il porte une couronne royale au décor pointillé, ses yeux sont en perles d’émail bleu. Le perizonium, émaillé en bleu moyen, descend jusqu’aux genoux des jambes légèrement fléchies. Une large ceinture dorée entoure la taille ; attachée au centre par une perle turquoise, elle retombe en deux bandeaux dorés sur le perizonium. Cette façon de nouer la ceinture, avec ou sans perle, est fréquente sur les appliques de Christ du début du XIIIe siècle, comme celles du musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg : φ 184,  φ 1455, φ 2976.

L’âme de bois de la croix est revêtue, sur les deux faces et la tranche, de feuilles de cuivre doré et estampé (décor de cercles et de losanges estampés de quatre-feuilles). On y voit l’emplacement laissé en réserve de cabochons ovales (dont seuls subsistent un cabochon avec une pierre verte à l’extrémité droite de la traverse et un fragment de bâte sous le bras droit du Christ) et carrés ; ont également été laissés en réserve sur la traverse les emplacements pour les appliques de la Vierge et de Saint Jean, disparues. La forme en losange de la croisée est rare ; elle est toutefois observable aussi sur les croix de l’église d’Ödskölt, dans la région du Dalsland, et de l’Historiska Museet de Stockholm, inv. SHM 10799. Ces croix présentent aussi le même type de Christ, ainsi que le même décor de quatre-feuilles estampés inscrits dans des disques ou des losanges, comme l’avait déjà souligné Andersson (1980, p. 22, 39).

À l’extrémité inférieure, la silhouette en réserve semble trop grande pour la figure d’applique, qui pourrait être un ajout ultérieur. Le saint, représenté debout, est vêtu d’une longue robe, les cheveux gravés couvrant ses oreilles, le visage tourné légèrement à droite, imberbe. La main droite levée, il tient un livre de la gauche. Un nimbe en relief, émaillé et doré, entoure son visage rose clair qui, tout comme les cheveux, est gravé. La tête et le nimbe de l’apôtre sont constitués d’une seule platine de cuivre, comme dans trois autres figures d’applique conservées en Suède : deux du Kyrkoköpinge, Lund, Universitetets Historiska museum, LUHM 28447A, B et une dernière provenant de Västra Grevie, actuellement à Stockholm, Historiska Museet, SHM 2549.IV.14 (cf. Andersson 1980 : 22, figures. 38, 39, 75). Ce groupe d’œuvres confirme l’existence d’un atelier dont la spécificité stylistique était le dessin et non le volume. En effet, le visage et le nimbe du saint sont rendus d’une façon linéaire, en contraste avec le volume de son corps. Les artistes issus de cet atelier semblent s’inspirer de la production d’un atelier précédent, qui comptait parmi ses fidèles clients la puissante abbaye de Grandmont, et dont la caractéristique principale est la palette chromatique axée sur les roses, déployée sur une surface plate (plate peinture), comme dans le saint du Walters Art Museum de Baltimore, inv. 44.258. Les croix de Bergen et d’Ödskölt présentent des éléments à la fois anciens et nouveaux : moins spectaculaires, et d’une façon générale d’une facture moins soignée que leurs prototypes, elles comportent moins de cabochons. Des différences sont également à signaler : le travail du métal de la croix de Bergen est plus élaboré, comme dans le décor poinçonné de la couronne ou la ceinture dorée, tandis que le travail du métal et de l’émail de la plaque d’Ödskölt est plus modeste et probablement plus tardif. En conclusion, ces deux œuvres, étroitement liées par des analogies techniques et stylistiques, ont été probablement réalisées dans le même atelier, vers 1220.

États
Commentaire Etat de conservation : 

Partie supérieure de la hampe arrachée. Figures d’appliques et cabochons manquants. Usure de la dorure. Pertes de l’émail. Traces diffuses de vert de gris. Au revers, tout le décor est manquant.

Matérialité
Commentaire Matériau : 

Emaux : bleu moyen, turquoise, rouge, noir, blanc

Dimensions
Hauteur : 
363
Largeur : 
253
Unité de mesure : 
Représentations
Indexation Garnier-SMF : 
Créations / exécutions
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1220 / 1230
Lieu de création : 
Commentaires historiques
Commentaire historique : 

Lieu de provenance inconnu, probablement Ouest de la Norvège. Legs de P. G. Meidel au musée de Bergen en 1853.

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

n° 67.

Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 22, p. 39, fig. 37.

Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Mona Bramer Solhaug - Kulturhistorisk Museum, University of Oslo