Localisations
Lieu de conservation :
Commentaire Lieu de conservation :
vte du 14 novembre 1973, Hôtel Drouot, n° 74
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Hormis la photographie noir et blanc en basse définition ici reproduite, l'applique de l'ancienne collection Salavin n'est connue que par la fiche manuscrite rédigée par M. -M. Gauthier en 1963, illustrée d'un croquis à main levée et conservée au Centre de documentation et de recherche sur l'émail (Limoges, musée des Beaux-Arts).
Le Christ d'applique, détaché d'une croix, est représenté couronné et vêtu d'un colobium (longue tunique superposée à d'autres vêtements). Les trous des yeux, autrefois remplis de perles d'émail noir, sont vides. La couronne, le pectoral, ainsi que les manches, la ceinture et l'orfroi de la tunique sont agrémentés de pierres précieuses. Trou de fixation sur la main gauche.
Dans ses notes, M. -M. Gauthier soulignait le style "frontal" de l'applique et son "attitude immobile". Par ailleurs, elle observait des traits stylistiques peu communs dans l'orfèvrerie limousine (visage "court, large et épais" et chevelure "longue et plate"), s'interrogeant aussi sur l'aspect étrange de certains détails, tels les moustaches ou les plis de la tunique. Pour ces raisons, sans exclure l'attribution aux ateliers de Limoges, la fondatrice du CEM évoquait également d'autres probables centres de production ("Catalogne?" ; "France du Sud?"). Une autre applique recensée dans ce catalogue (UK 89471), conservée au musée de la cathédrale de Burgos, est également réputée provenir d'un foyer non limousin, localisé peut-être dans le Nord de l'Espagne.
L'intérêt majeur de cette applique inédite réside dans son iconographie rare. Le Christ à la tunique, dit aussi au colobium, réunit en une image le double rôle du Christ, à la fois "rex" et "sacerdos" (M. Bramer Solhaug, « Christ as King and Priest on Limoges crucifixes : Reflexions of Liturgy and Materiality », dans Image and Altar 800-1300, Papers from an International Conference in Copenhagen, 24-27 October 2007, Studies in Archaeology & History, National Museum Copenhagen, vol. 23, 2014, p. 207-228). Seuls seize Christ limousins à la tunique étaient jusque là connus (cf. à ce propos H. Swarzenski, N. Netzer, Medieval Objects in the Museum of fine Arts, Boston. Medieval Enamels and Glass , Boston : Museum of Fine Arts, 1986, p. 80-81 ; Bramer Solhaug, 2014, p. 212-214, note 13 ; É. Antoine-König, « Le corpus des 'Christ à la tunique" revisité », dans Bulletin monumental, t. 178-2, 2020, p. 299-300). Le présent catalogue de croix, complément au CEM II (1190-1215) paru en 2011, a permis d'ajouter deux numéros à ce groupe : outre l'œuvre ici étudiée et l'applique de l'ancienne collection du rév. Walter Sneyd (1809-1888, Keele Hall, Staffordshire ; UK 89478).
Seul l'examen direct du Christ de l'ancienne collection Salavin, dont le destin demeure à ce jour inconnu, permettrait de trancher sur l'appartenance de l'objet au Corpus des émaux méridionaux et plus particulièrement au corpus des Christ à la tunique.
Le Christ d'applique, détaché d'une croix, est représenté couronné et vêtu d'un colobium (longue tunique superposée à d'autres vêtements). Les trous des yeux, autrefois remplis de perles d'émail noir, sont vides. La couronne, le pectoral, ainsi que les manches, la ceinture et l'orfroi de la tunique sont agrémentés de pierres précieuses. Trou de fixation sur la main gauche.
Dans ses notes, M. -M. Gauthier soulignait le style "frontal" de l'applique et son "attitude immobile". Par ailleurs, elle observait des traits stylistiques peu communs dans l'orfèvrerie limousine (visage "court, large et épais" et chevelure "longue et plate"), s'interrogeant aussi sur l'aspect étrange de certains détails, tels les moustaches ou les plis de la tunique. Pour ces raisons, sans exclure l'attribution aux ateliers de Limoges, la fondatrice du CEM évoquait également d'autres probables centres de production ("Catalogne?" ; "France du Sud?"). Une autre applique recensée dans ce catalogue (UK 89471), conservée au musée de la cathédrale de Burgos, est également réputée provenir d'un foyer non limousin, localisé peut-être dans le Nord de l'Espagne.
L'intérêt majeur de cette applique inédite réside dans son iconographie rare. Le Christ à la tunique, dit aussi au colobium, réunit en une image le double rôle du Christ, à la fois "rex" et "sacerdos" (M. Bramer Solhaug, « Christ as King and Priest on Limoges crucifixes : Reflexions of Liturgy and Materiality », dans Image and Altar 800-1300, Papers from an International Conference in Copenhagen, 24-27 October 2007, Studies in Archaeology & History, National Museum Copenhagen, vol. 23, 2014, p. 207-228). Seuls seize Christ limousins à la tunique étaient jusque là connus (cf. à ce propos H. Swarzenski, N. Netzer, Medieval Objects in the Museum of fine Arts, Boston. Medieval Enamels and Glass , Boston : Museum of Fine Arts, 1986, p. 80-81 ; Bramer Solhaug, 2014, p. 212-214, note 13 ; É. Antoine-König, « Le corpus des 'Christ à la tunique" revisité », dans Bulletin monumental, t. 178-2, 2020, p. 299-300). Le présent catalogue de croix, complément au CEM II (1190-1215) paru en 2011, a permis d'ajouter deux numéros à ce groupe : outre l'œuvre ici étudiée et l'applique de l'ancienne collection du rév. Walter Sneyd (1809-1888, Keele Hall, Staffordshire ; UK 89478).
Seul l'examen direct du Christ de l'ancienne collection Salavin, dont le destin demeure à ce jour inconnu, permettrait de trancher sur l'appartenance de l'objet au Corpus des émaux méridionaux et plus particulièrement au corpus des Christ à la tunique.
États
Commentaire Etat de conservation :
main droite et pieds manquants
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Christ crucifié et couronné ; Christ au colobium
Commentaires historiques
Commentaire historique :
Coll. Léon Salavin, Paris, en 1963. Paris, hôtel Drouot, vente du 14 novembre 1973, n° 74. Localisation actuelle inconnue.
Historiques de collection
Collection :
Léon Salavin (1896-1976), héritier de la célèbre chocolaterie familiale fondée en 1873, et son épouse Jeanne Fournier (? 1992) ont été des collectionneurs, notamment d'art médiéval, et de généreux philanthropes. Trois autres émaux limousins provenant de leur collection sont catalogués dans le CEM II. La plaque avec applique d'un saint (II C, n° 27) et la plaque de reliure (V B, n° 43) ont été vendus en 1972, tandis que le plat de reliure (V C, n° 48) a été volé en décembre 1980 (Gazette de l'hôtel Drouot, n° 16, 16 avril 1982, p. 24).
Bibliographies / archives
Médias associés
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : Corpus 5525
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : Corpus 5525
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Coll. part. S. [confidentiel = collection Salavin (L.)] - Paris ; TOME CEM II
Rédacteur
Lorenzo Margani, INHA