Plaque de croix en mandorle : Christ en majesté

Plaque de croix en mandorle : Christ en majesté

Plaque en mandorle provenant du revers d’une croix processionnelle composée. Au centre, figure en réserve du Christ en majesté, assis sur une nuée turquoise. De la main gauche, il tient un livre scellé, tandis que la main droite est levée en signe de bénédiction. La figure, autrefois dorée, est dessinée par un trait de gravure graphique. Le Christ, sans barbe, a un visage juvénile. Sa tête, entourée de l’A et de l’ɷ, est encadrée d’un nimbe crucifère polychrome. La forme ovale de la plaque évoque une mandorle lumineuse, soulignant le caractère apocalyptique de la représentation. Le fond bleu de la plaque est ponctué de rosettes et de disques émaillés, et son pourtour est délimité par une bordure bleu foncé et bleu clair.

Bien que l’image du Christ en majesté en mandorle entourée de l’A et de l’ɷ soit fréquente sur les reliures et les châsses limousines de la première moitié du XIII^e siècle, la forme et la taille de la plaque, ainsi que les six trous de fixation, suggèrent de rattacher ce fragment au verso d’une croix processionnelle. Des comparaisons peuvent être établies avec les plaques des croix de Londres, V&A Museum, inv. M 575-1910, Munster, trésor de la cathédrale et Nuremberg, Germanisches Nationalmuseum, inv. KG 644. Les analogies les plus évidentes sont l’iconographie du Christ sans barbe et juvénile et le choix de la gravure pour la représentation du visage (et non d’une tête d’applique). En 1913, Fritz Witte a émis l’hypothèse que ce fragment puisse provenir de la même croix processionnelle que la plaque G 45 du musée Schutgen, également acquise par Alexander Schnutgen. L’auteur n’apporta pas d’argument précis en faveur de cette proposition. Même si la taille, la forme et le style du fragment penchent effectivement pour cette reconstitution, celle-ci ne peut être confirmée dans l’état actuel de nos connaissances.

A ω

Acquise par Alexander Schnutgen avant 1876 (lieu et mode d’acquisition inconnus).

Chanoine de la cathédrale de Cologne à partir de 1887, Alexander Schnutgen (Steel an der Ruth, 1843 – Listernhol, 1918) fut un important collectionneur d’art chrétien, avec une prédilection pour le Moyen Âge. En 1906 il légua sa collection, comportant plus de 10 000 objets, à la ville de Cologne. Le musée Schnutgen, abritant sa collection, ouvrit en 1910.