[1862, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]
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Description
[1862, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1862
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Académie impériale de France à Rome pendant l’année 1861
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1862
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1862
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Académie impériale de France à Rome pendant l’année 1861
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1862
Descriptions
Transcription :
// Peinture // M. Michel (première année) // M. Michel a choisi pour sujet Le Berger Faustulus découvrant sur les bords du Tibre Romulus et Rémus allaités par la louve. / La figure du Berger, bien posée, d'un dessin et d’un modelé [p. 26] louables, est, en outre, d'une couleur vraie. La tête surtout est bien peinte et l’expression en est heureuse. Le groupe des enfants est d’une couleur qui entre trop dans la couleur de Faustulus, mais le paysage est harmonieux, adapté au sujet et les fonds rappellent le caractère des bords du Tibre. M. Michel a envoyé aussi deux dessins satisfaisants d’après le Thésée du Parthénon et le morceau de la Farnésine qui représente Vénus et Cérès. // M. Ulmann (deuxième année) // Samson et Dalila. // Le sujet de l’envoi est Dalila coupant la chevelure de Samson. La figure de Samson est d'un bon mouvement, mais la tête est mal attachée et le col ne se devine pas. Il est à regretter que l’exécution de l’ensemble ne réponde pas complètement au bras gauche, qui est d’une forme excellente. Dalila n’a point le caractère de perfidie et les formes élevées qui lui conviennent. Quant au dessin d'après la fresque de Raphaël, Héliodore chassé du Temple, l'Académie regrette de n'en pouvoir faire l’éloge // M. Henner (troisième année) // Le Baigneur endormi de M. Henner est une peinture pleine de jeunesse, de fraîcheur et de naïveté. On peut en louer le dessin et le modelé. La couleur en est fine et vraie ; le paysage, simple et bien disposé, fait valoir la figure d'une manière heureuse ; l'expression de la tête est charmante. [p. 27] Voilà une œuvre qui nous permet d’espérer beaucoup de M. Henner // M. Sellier (quatrième année) // M. Sellier a copié un fragment des Sibylles de Raphaël dans l’église della Pace à Rome. Quoique l’aspect de cette copie soit un peu roux et que le ton n’en soit pas assez léger, plusieurs morceaux, cependant, sont très satisfaisants notamment le petit ange du milieu, l’ange de gauche, dans sa partie supérieure ; la draperie de la figure qui se trouve à droite est étudiée avec beaucoup de soin. Le dessin esquisse qui représente saint Paul chassé de la synagogue paraît avoir assez souffert pendant le voyage pour qu’il devienne difficile d’en apprécier l’effet. La composition autant qu’on peut en juger, est convenable. // M. Didier, paysagiste (quatrième année) // M. Didier a choisi pour sujet de son paysage historique Horace enfant trouvé par les Bergers. Dans ce paysage, et surtout dans les fonds, règne une lumière qui n'est pas dépourvue d'harmonie, mais les figures gagneraient en importance, si elles étaient sur un plan moins éloigné ; on voudrait aussi que l'ensemble du tableau eût plus de caractère. L’Académie ne saurait trop rappeler aux pensionnaires qu’il faut s’attacher à l'étude de la grande nature comme l’on fait le Guaspre et le Poussin ; [p. 28] // M. Clément (cinquième année) / M. Clément a représenté la mort de César. Le dictateur déjà percé de coups, aperçoit Brutus parmi ses meurtriers et s’écrie : « Toi aussi, Brutus : ». La figure de Brutus est expressive et pleine d'énergie. Le César est moins heureusement conçu. Sa pose, une nudité qui s’accorde peu avec le costume romain, une tête qui n’a pas la noblesse des bustes que l'Antiquité nous a laissés, ne répondent pas à ce qu’on a le droit d’attendre. Le côté droit du tableau, bien supérieur au côté gauche, offre de très grandes qualités. Plusieurs figures, d'un mouvement et d’une exécution très énergique, forment avec le Brutus un groupe bien agencé. Le personnage qui s’éloigne en se cachant le visage est d'une bonne intention. Nous louerons aussi le fond du tableau. Si l’œuvre de M. Clément avait pu être achevée, on en sentirait mieux encore la vigueur, le mouvement, les divers mérites qui la recommandent. Un deuil cruel a éloigné ce pensionnaire de son atelier. Convaincus que cet envoi pourra bientôt être terminé et complété, nous n’hésitons pas à dire qu’il couronne dignement les cinq années que M. Clément a passées à l’Académie de Rome. […] [p. 37] L’Académie en terminant ce rapport, où la sincérité des éloges est garantie par la sévérité de ses conseils, témoigne sa satisfaction aux pensionnaires, et à ceux qui ont terminé leurs études, et à ceux qui les commencent. Car tous ont conscience des devoirs qui leur sont imposés ; ils savent ce que leur pays attend d’eux, le maintien des bons principes, le culte du beau, le respect des maitres. Si tous ne peuvent montrer les qualités de premier ordre que la nature accorde à un petit nombre d’élus, tous veulent acquérir ces qualités solides et nobles qui sont le fruit du travail, qui conservent la tradition et qui soutiennent notre enseignement. C’est pour cela que l’École des beaux-arts et l’École de Rome ont été fondées, ces deux institutions que l’Europe entière nous envie et (nous en avons la confiance) qu’elle nous enviera toujours.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut de France, 4° AA 34 (usuel), 1862, tome 33 (1863), p. 23-35
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter