Plaque de l'extrémité inférieure de l’avers d'une croix potencée, au contour curviligne, appartenant au groupe. GF-12, Ac. selon le répertoire de G. François (1993, p. 108). Elle est encadrée d’une bordure lisse en métal qui épouse le contour de la plaque en formant trois ondes sur le côté inférieur, avec un liseré intérieur ondulé et denté.
Les creux laissés entre les deux étaient émaillés (l’émail a entièrement disparu). À l’intérieur, la figure en réserve de saint Pierre occupe l’axe vertical ; de trois quarts, tête d’applique classique, ciselée, tournée vers la gauche, visage ovale, front bas, arcade sourcilière, nez proéminent, quatre boucles en volutes encadrant le visage, cheveux coupés sur la nuque, oreille droite découverte, barbe courte taillée en arrondi et moustache tombante dessinée avec des hachures gravées et des traces de dorure. La main droite tient les clés caractéristiques de l’iconographie du saint, tandis que, masquée par le voile qui laisse deviner les doigts, la main gauche tient le Livre représenté avec un fermoir métallique. Saint Pierre porte un vêtement orné d’un orfroi sur l’encolure et couvert d’un manteau drapé.
Le fond, probablement en émail bleu foncé, est parsemé de disques en réserve et de disques émaillés (dépourvus de traces significatives d’émail). La composition est régie par un principe de symétrie avec, au centre, la figure ; à droite l’avant-bras levé et sur l’extrémité inférieure un disque. Du côté opposé, la hauteur est compensée par le livre en position verticale et deux disques en réserve, auquel s’ajoute un autre disque émaillé (émail disparu) sur le côté inférieur gauche. Malgré le peu de place disponible, chaque élément de la moitié droite a son pendant du côté gauche.
La marque en forme de croix, présente sur le revers, était destinée à l’assemblage. Les cinq perforations correspondent aux clous de fixation de la plaque sur l’âme de bois et à celui qui fixait la tête sur la plaque.
Pour dater cette plaque, nous avons tenu compte de figures en réserve à tête d’applique, datées de la fin du xiie siècle ou du début du XIIIe siècle. Celle de saint Pierre sur le tabernacle du musée du Louvre (inv. OA 8984, CEM II, III B, n° 17) se distingue par ses cheveux frisés et ses mèches arrondies, avec une finition ondulée ciselée sous l’oreille, un modèle aux traits semblables à celui de la plaque. Bien que celle du Louvre soit de meilleure qualité, il est indéniable qu’elles s’inspirent d’un même modèle. D’autres caractéristiques comme la forme de la clef, l’inclinaison de l’avant-bras et la main qui la tient permettent de proposer une date proche que nous fixons à la période 1200-1210.
Perte presque totale de l’émail, on conserve seulement une trace d’email bleu clair et blanc sur les bordures ; traces de dorure sur le nimbe et à des endroits ponctuels seulement ; œil droit et perforation endommagés.
dimensions à préciser
inconnu
Entrée au Museu Nacional d’Art de Catalunya suite au legs de l’industriel catalan Santiago Espona (1888-1958) en faveur du musée en 1958. Provenance antérieure inconnue.
p. 155, n° MAB 65569
C. MAC n° 57368 = Corpus 4073.
Photo CEM : corpus 4073
TOME CEM II