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[1842, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture de 1842TYPE : rapport d [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
01/12/2021 16:19 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1842, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de sculpture de 1842
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Institut de France / Académie Royale des beaux-arts / Paris, le 7 décembre 1842 / Le Secrétaire perpétuel de l’Académie certifie que ce qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du samedi 1er octobre 1842 // Rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Ecole de Rome pendant l’année 1842
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 07/12/1842
Descriptions
Transcription : 
[f°123] Sculpture // L'envoi de la sculpture n'a pas répondu complètement aux espérances de l'Académie et à ce regret qu'elle éprouve se mêle une crainte, dont elle ne voudrait pouvoir détourner l'accomplissement [f°123bis] c'est que des pensées étrangères à l'art n'influent sur le choix des travaux de quelques-uns de nos jeunes sculpteurs. Ils doivent pourtant être bien convaincus, et l'Académie ne saurait le leur dire trop souvent et trop haut, que c'est par des études sérieuses qu'ils doivent cultiver leur talent à Rome, au lieu de chercher à l'appliquer d'avance à des travaux lucratifs. / M. Bonassieux [sic] / M. Bonassieux [sic] a envoyé pour la cinquième année un David tendant la fronde. Le mouvement de cette statue telle qu’elle est conçue offre des développements heureux pour l’étude, et peut-être considérée plutôt comme une figure académique que comme une composition bien sentie. L’auteur ne s’est pas assez pénétré du sentiment profond du sujet qu’il a choisi. Rien n’indique que le jeune David va sauver Israël par la volonté avec l’aide du seigneur. Les belles paroles de la Bible que M. Bonassieux [sic] n’a pas assez méditées, auraient pu lui fournir une pensée plus élevée. On ne trouve pas non plus dans cette figure la nature et le style que comportait le sujet ; elle est d’une proportion et d’un modelé rond ; mais ces imperfections disparaîtront sans doute en partie par l’achèvement qui manque encore à la statue de M. Bonassieux [sic] et l’on doit croire qu’elle deviendra plus svelte et d’un caractère plus élevé par tout ce que l’artiste est capable d’ajouter à son travail. / M. Bonassieux [sic] a joint à son envoi une tête d’étude en marbre représentant la Modestie. Il y a dans cet ouvrage beaucoup de finesse d'exécution. C'est l'oeuvre d'un ciseau délicat, mais ce n'est ni l'expression que l'auteur a voulu rendre ni surtout un heureux choix de nature. / M. Chambard / L'envoi de M. Chambard pour sa 4ème année se compose pareillement de deux morceaux. Une tête de Christ en marbre et une esquisse en terre cuite dont le sujet est Apollon et [f°124] Coronis. On ne trouve pas dans la tête du Christ la noblesse et surtout de la douceur qui appartiennent au sujet : la sévérité de l’expression ne convient pas au rédempteur. La forme des yeux trahit une manière systématique contre laquelle on doit prémunir l’artiste et qui se retrouve dans le travail des cheveux qui est mou et laineux. C’est aussi un appendice tout à fait malheureux que ce nimbe en marbre ajouté à la tête et qui produit un effet lourd et désagréable. / L'esquisse manque d’originalité et de sentiment. Les lignes n’en sont pas heureuses. On peut aussi reprocher au groupe de M. Chambard une certaine affection de finir sur des plans qui auraient dû, avant tout, être plus étudié et plus vrai. / M. Villain [sic] / M. Villain [sic] pour sa troisième année, a envoyé une figure en plâtre de Saint Jean qui prêche dans le désert. On ne peut que regretter que ce pensionnaire n'ait pas été mieux inspiré pour produire une figure dont le sujet est intéressant et bien choisi. Mais elle n'offre véritablement aucun mérite, ni sous le rapport du caractère, ni sous celui de l'exécution. / M. Gruyère / M. Gruyère pour la seconde année devait une figure d'étude en plâtre ; il a envoyé une statue en marbre de Psyché. Son premier tort est d'avoir exécuté en marbre une figure qui n'était pas suffisamment étudiée. Cette impatience de reproduire en marbre des ouvrages qui manquent d'une étude sérieuse, a toujours été blâmée par l'Académie et c'est plus que jamais pour elle un devoir de rappeler nos jeunes artistes à la stricte observation des règlements qui ont été conçus dans leur intérêt même et dictés par l'expérience. / La statue de M. Gruyère est une fausse réminiscence de l'antique ; elle est d'une proportion bâtarde, l'exécution manque de vérité et de style, la tête est trop petite et présente plutôt un sentiment d’afféterie que le caractère de candeur et de grâce [f°124bis] propice au sujet. Il y a pourtant dans cette figure quelques parties bien modelées. / Quant à la tête d'étude en plâtre du même artiste qui fait aussi partie de ses obligations de seconde année, on n'a que des éloges à lui donner. Elle est d’un beau caractère et rappelle l’antique, bien que le style en soit tout à fait original. C'est là vraiment une étude qui montre tout ce que l'auteur est capable de faire, et qui doit en même temps lui prouver qu’il eut été plus profitable pour son talent d’employer à faire une figure en plâtre sérieusement étudiée, le temps qu’il a passé à exécuter un marbre médiocre.
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/2-15, fol. 121-128bis
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter