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[1837, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1837, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1837
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Garnier, M.
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie de France, lu dans la séance publique du 7 octobre 1837
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 07/10/1837
Descriptions
Transcription : 
Messieurs, le redoutable fléau dont les ravages s'étendent avec tant de rapidité d'une partie à l'autre de l'Europe, semblait, depuis quelques temps, s'y fixer vers l'extrémité de l'Italie. Déjà Naples et la Sicile en éprouvaient les cruelles atteintes ; les peuples de ces contrées voyaient, chaque jour, augmenter le nombre des victimes : la terreur et l'anxiété étaient générales. La ville de Rome, longtemps menacée, est frappée en ce moment ! Malgré les soins les plus éclairés, cette cité célèbre, que s'empressent de visiter les amis des arts de toutes les nations, ne peut les garantir des maux auxquels elle est en proie ; tous sont exposés aux mêmes dangers. Un de nos compatriotes, dont les talents venaient de s'illustrer encore par l'immense copie qu'il nous avait apporté de l’œuvre étonnante de Michel-Ange, M. Sigalon, a succombé en peu de jours ! Quelles inquiétudes, quelles craintes l'Académie des beaux-arts n'a-t-elle pas ressenties, en portant ses regards sur cette réunion d'élèves distingués qui, pour les beaux-arts, sont l'espoir de la France ! Cependant l'intensité du mal va notablement décroissant, et le chiffre de la mortalité atteste, de jour en jour, cette amélioration. Heureusement, le mal n'a pas pénétré dans la Villa Médicis : grâce aux bons soins et au sage régime intérieur que la prévoyante sollicitude de M. le Directeur a su maintenir, nous pouvons espérer que notre chère colonie demeurera saine et entière. Cet espoir nous est confirmé par une lettre que M. Ingres a adressée à l'Académie, en date du 16 septembre dernier. Au milieu de pareilles épreuves, on doit savoir gré aux élèves qui n'ont point négligé de remplir leurs devoirs. Une critique sévère serait une extrême injustice. L'Académie reconnaît avec satisfaction, que plusieurs d'entre eux, loin d'avoir besoin d'indulgence, méritent de justes éloges. // PEINTURE / M. FLANDRIN / M. Flandrin, pour remplir les obligations de sa quatrième année de pension, avait à faire une copie d'après un tableau de grand maître, ou un fragment de trois figures au moins d'après les fresques, peint ou dessiné de la grandeur de l'original, ou seulement de la grandeur naturelle, si les originaux étaient de grandeur colossale. Il a choisi pour fragment un groupe de l'École d'Athènes, dont la figure est connue sous le nom de Pythagore. On remarque dans ce travail une exactitude et une correction de dessin, qui rappellent bien le caractère noble et grand que Raphaël a su imprimer à cette sublime composition. Ce pensionnaire, fatigué par la fièvre, pendant plus de cinq mois, s'est dispensé d'indiquer les couleurs de la fresque originale ; il est juste de reconnaître que les teintes en sont fort altérées par le temps ; mais la manière soignée dont cette étude monochrome est exécutée à l'huile, fait regretter de ne pas y trouver l'imitation de la couleur, qui en aurait fait une œuvre complète. Pour s'acquitter entièrement des travaux de cette même année, M. Flandrin a peint une esquisse représentant les Bergers de Virgile. L'auteur ne paraît pas suffisamment pénétré de cette gracieuse poésie des églogues, où les travaux et les jeux des bergers sont décrits avec tant de charme. La composition présente peu d'intérêt, les différentes figures n'ont que de faibles intentions, leurs attitudes ne se lient pas toujours heureusement entre elles. La plus grande masse du paysage est trop ombragée, et ne rappelle point les beaux sites d'Italie, dont la brillante lumière devrait animer cette scène pastorale. L'auteur n'a peut-être point attaché assez d'importance à cet ouvrage. M. Flandrin a ajouté en sus, une figure nue, qui rappellerait ses heureux débuts, s'il n'eût pas affecté de la resserrer de manière à ne présenter qu'un modèle accroupi, comme certaines figures égyptiennes ; il eût mieux fait de lui donner plus de développement. Un ton de couleur livide, qui domine, ferait craindre que M. Flandrin ne s'éloignât de cette richesse et de cette harmonie de tons, qui lui ont mérité de si justes éloges pour son tableau de Dante. / M. JOURDY / M. Jourdy, pour sa deuxième année, devait une figure nue de grandeur naturelle. Il a peint un suivant de Bacchus tenant d'une main un thyrse, de l'autre des raisins. Dans cette figure dansante (qu'il n'est point aisé de faire poser), les membres ne se balancent pas heureusement. En cherchant à rendre la nature d'un faune, le dessin aurait pu avoir plus de correction, et des formes d'un meilleur choix. Les chairs sont d'une couleur trop également rougeâtre, et les ombres trop noires.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1836-1837, tome 11, p. 13-17 (1837)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1837, peinture£ Notice créée le 16/10/2002. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Anne-Blanche Stévenin.
Rédacteur
Anne-Blanche Stévenin