Skip to main content

[1835, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé officiel sur les envois d [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
15/03/2022 09:31 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1835, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé officiel sur les envois de sculpture de 1835
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Garnier, M.
PAGE DE TITRE : Institut royal de France, séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts, du 10 octobre 1835, présidée par M. Richomme. Rapport général sur les ouvrages envoyés par les élèves de l'École de France à Rome, pour l'année 1834
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 10/10/1835
Descriptions
Transcription : 
L'examen annuel que l'Académie fait et publie des ouvrages des pensionnaires de l'École de France à Rome a pour double but de diriger d'une manière générale les études auxquelles ces élèves se livrent et de faire connaître, soit au public, soit au gouvernement les fruits d'une culture d'où doivent ressortir plus ou moins activement l'honneur du pays et le bon emploi des dépenses consacrées à ce bel établissement. / Entre les heureux effets de l'Académie de France à Rome, il en est un dont on ne saurait trop vanter l'influence : on veut parler de la puissance de cet enseignement moral que le séjour dans cette antique cité, devenue comme le centre de toutes les idées, de tous les goûts et de toutes les manières de tant d'âges divers, ne peut manquer de rendre souverainement utile à ceux qui savent profiter de ces grandes leçons. C'est là que, nonobstant les aberrations temporaires de la manie de l’innovation, se trouve et s’est toujours trouvé comme une sorte de contrepoids central, dont l’attraction ramène tôt ou tard l’esprit ambitieux du changement au culte de cette vérité qui ne serait plus ce qu’elle est, si elle n’était pas douée du privilège de se renouveler sans cesse. / L’Académie a eu la satisfaction, et elle l’éprouve d’année en année, de voir, par leurs études et par leurs travaux, les pensionnaires à l’École de Rome abjurer de plus en plus la manie de ce faux point de vue qui place l’invention dans l’innovation ; comme si l’imitation de l’art n’étant que celle de la nature, il pouvait se créer une nouvelle vérité ; comme si cette nature étant infinie, pouvait manquer de nouveaux aspects à l’égard de celui qui est doué du génie propre à les voir et à en saisir les innombrables caractères ! // PEINTURE // M. BÉZARD (cinquième année) / M. Bézard pour sa cinquième et dernière année a exécuté un grand tableau représentant le Martyre de saint Saturnin. / Rien ne peut mieux venir à l'appui de ce qu'on vient de dire que l'ouvrage de M. Bézard. On a vu ce pensionnaire marquer les derniers travaux de ses cinq années par une marche toujours plus assurée dans les routes de la belle manière de voir en grand et d'imiter de même la nature. / Son grand tableau du martyre souffert par saint Saturnin sur les marches du Capitole à Toulouse offre une invention d'un beau sentiment, une composition aussi heureuse dans les masses de son ensemble que dans ses détails, un agencement de toutes les parties qui bien que nombreuses se développent sans aucune gêne ; des attitudes variées sans contraintes ni contraste et toutes bien en rapport avec le sujet quelles expliquent avec beaucoup de clarté, enfin un ton général de couleur brillant et harmonieux. // M. SIGNOL / M. Signol (pour sa copie, ouvrage de sa quatrième année), a exécuté un fragment d'après une fresque d'Andrea del Sarto, au cloître de l'Annonciade. / Cette peinture consiste en une partie extraite de la composition originale. Elle donne à regretter que le copiste ait supprimé entièrement les figures du premier plan. Cette suppression est cause que la partie, qui, dans l'original, appartient au centre de la composition, vue ici toute seule, paraît d'un ton faible et d'une proportion rapetissée. Le règlement, il est vrai, autorise, dans certains cas, le pensionnaire à ne donner qu'un fragment d'un grand ensemble, mais, c'est qu'alors, il est à supposer que ce fragment devrait être au moins de grandeur naturelle. / À cela près, dans cette copie, qui est plutôt un extrait que le fragment de l'original, on a trouvé des détails rendant avec intelligence, et bien conformes aux caractères du maître. / M. Signol, en remplacement de l'esquisse demandée par le règlement a envoyé un tableau de moyenne dimension, dont le sujet est le réveil du Juste et celui du méchant. Un passage de l'Apocalypse a fourni à M. Signol le thème de son tableau. On a trouvé beaucoup d'intérêt dans le groupe de l'ange qui aide un ressuscité à sortir du tombeau. L'autre groupe, dans lequel l'ange, appuyé sur un glaive, repousse en terre les réprouvés, quoique d'un intérêt d'un autre genre, ne le cède pas au premier. Les deux groupes, bien en opposition, sont heureusement réunis, quant à l'effet de l'ensemble : deux ombres, qui sur le second plan se tiennent embrassées, forment un épisode d'un intérêt touchant. L'exécution des chairs et des draperies est d'une grande perfection et d'une grande pureté. / L'Académie absout avec plaisir M. Signol du reproche d'avoir échangé contre une simple esquisse demandée par le règlement, un ouvrage aussi intéressant et aussi purement exécuté. // M. FLANDRIN (deuxième année) / M. Flandrin a envoyé une figure académique. Cette étude présente de belles parties rendues avec fermeté et d'un bon sentiment de couleur. Il y a un notable progrès depuis la figure de l'année dernière. / M. Flandrin a joint à cette étude un grand tableau dont le sujet est tiré du treizième chant du Purgatoire de Dante. Il représente le Dante conduit par Virgile dans le lieu où sont punis les envieux. / Ce tableau a un bon aspect et une grande force de ton ; le groupe des envieux est bien entendu ; les têtes ont l'expression convenable et sont peintes d'une manière large. La figure de Dante est heureusement imitée, et avec goût, de celle de ces poètes dans le Parnasse de Raphaël. / M. Flandrin est bien entré dans l'esprit du site, par l'aspect de son fond et dans la disposition de ses figures. Peut-être la teinte générale tire un peu trop sur le noir et manque de transparence. // M. ROGER (première année) / M. Roger pour sa première année a envoyé une figure d'étude académique. C'est le premier envoi de M. Roger : il donne de grandes espérances. / Le dessin de la figure est correct et l'exécution en est sage. Un très bon sentiment d'étude se fait remarquer dans le bras gauche surtout. / Le fond du paysage est traité avec soin. Peut-être y-a-t-il un peu de confusion dans le ton des ombres de la figure, avec les teintes du terrain et des ombres. // PAYSAGE HISTORIQUE // M. PRIEUR (première année) / M. Prieur pour sa première année a envoyé une Vue prise au-delà de Tivoli, sur la route de Subiaco. / Ce tableau a un effet général qui plaît. Il y a une bonne entente dans les masses de chair et d'ombre. La couleur du ciel, prise de l'horizon, a de la vérité, mais la dégradation en est trop précipitée. Les montagnes sont d'une bonne couleur et bien peintes. Le peu d'arbres qu'on voit laisse à désirer des formes plus étudiées. Il y a quelques lourdeurs dans les ombres du monument ; le premier plan paraît peu terminé et il pourrait facilement être amélioré dans le bas du tableau. / Les figures, en général, sont bien disposées ; leurs mouvements sont bien indiqués, surtout dans le personnage de la femme qui porte une corbeille. / Généralement cet ouvrage, le premier de M. Prieur, donne déjà une bonne idée de sa capacité, et fait augurer des progrès.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1834-1835, tome 10, p. 13-30 (1835)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter