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[1832, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1832TYPE : rapport de [...]

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Dernière modification
01/12/2021 16:18 (il y a presque 3 ans)
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Description
[1832, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1832
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les Pensionnaires de l'École Royale de France, lu à la séance publique de l'Académie, le samedi 5 octobre 1832
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1832
Descriptions
Transcription : 
[f°49] Messieurs, L'Académie, en portant son jugement annuel sur les travaux des Pensionnaires à l'École de Rome, ne saurait s'empêcher de faire entrer dans la balance quelques considérations relatives à des circonstances plus ou moins accidentelles et propres à modifier, s'il était nécessaire, la sévérité de ses observations. Ainsi a-t-elle dû mettre sur le compte des circonstances le choix de sujet qu'une sorte d'entraînement présente à de jeunes imaginations, et semble promettre à l'ouvrage de l'art l'intérêt de l'à-propos. Tout en appréciant favorablement les motifs de ces déterminations, l'Académie n'en doit pas moins rappeler aux élèves de l'École de Rome, que les travaux qu'elle a droit de leur demander, ayant pour but principal l'étude et la science de l'art en grand, ce sera toujours [f°49bis] et avant tout, sous ce point de vue qu'elle considérera les résultats de leurs productions. // Peinture / Appliquant une partie de ces considérations au tableau dans lequel M. Féron a pris pour sujet le Mouvement populaire des habitants de Venise en faveur de Pisani, l'Académie a pensé que cette scène pouvait offrir un sujet de mouvement, de variété et de contrastes favorables aux hardiesses d'une composition à grand effet, au développement de masses pittoresques et à la magie des couleurs. Ainsi y a-t-on reconnu une éclatante et forte couleur, des têtes peintes avec fermeté et des draperies bien exécutées. Toutefois, l'Académie aurait préféré que M. Féron eut fait choix d'un sujet qui, en place de Simarres et de Pantalons mi-partie à plusieurs couleurs, lui aurait donné lieu de développer en grand l'étude du nu, un bel agencement de draperies, la variété des passions rendues sous des traits nobles et de vigoureuses expressions soutenues par un dessin dont les formes indiqueraient une étude savante de la nature. / Pour sa quatrième année, M. Dupré a envoyé, en exécution des règlements, une copie d'après un beau tableau de Fra Bartolomeo. On ne peut que lui savoir gré de l'excellent choix qu'il a fait, et du soin qu'il a mis dans l'exécution, et surtout dans la partie supérieure du tableau. Quant à l'esquisse, dont il a accompagné son envoi, comme complément du travail prescrit pour [f°50] sa quatrième année, on ne doit le louer que de son exactitude. On y désirerait des plans moins confus, une touche plus ferme et une couleur plus décidée. / Pour sa troisième année, M. Bézard, dans les deux figures des deux enfants auxquels il a cru attacher quelque intérêt en leur donnant des noms de Ganganelli et de Carlin, aurait pu mettre plus de correction dans son dessin et plus de transparence dans sa couleur. On l'engagera à faire choix de sujets vrais, ou même encore de fiction (s'il le préfère), mais qui seraient propres à lui fournir les moyens de s'attacher davantage à des études plus approfondies. / M. Signol, pour le travail obligatoire de sa deuxième année, s'est donné pour tâche la figure allégorique de la Liberté. Quoiqu'il ne s'agisse ici que d'une liberté en peinture, on comprend que sa critique, surtout si elle devait toucher à son caractère, ou à celui de quelques attributs politiques, sortirait du domaine pittoresque de l'art. En restant donc dans ses limites, on devra reprocher au peintre, le choix d'une attitude qui présente trop de parties raccourcies, quelque lourdeur dans le dessin, un certain manque de convenances dans des nudités dont l'effet s'accorde mal avec la gravité de cette allégorie. Toutefois, on reconnaît d'autre part, dans l’œuvre de M. Signol, une couleur forte et une exécution vigoureuse qui annoncent un talent destiné à de plus grandes entreprises. Le tableau dont M. Signol a emprunté le sujet au roman de Paul et Virginie n'entre [f°50bis] point dans la série des ouvrages obligés par les règlements. L'Académie a donc moins de motifs d'examiner cette composition sous le rapport des études recommandées aux Pensionnaires. À part quelques objections que le sujet, tel qu'il est traité, pourrait faire naître, on a trouvé le tableau très harmonieux et peint avec délicatesse. Il y a dans la jeune négresse une exécution pleine de finesse et de vérité. Cependant, la figure de Virginie a paru trop également frappée par la lumière, et la vieille femme mulâtre semble être d'une trop grande proportion. L'Académie, en résumant ses observations sur les deux tableaux de M. Signol, doit lui témoigner sa satisfaction de l'exécution grande et vigoureuse de la figure allégorique, et aussi de la douceur et de la suavité de celle du tableau de Virginie, qualité qu'il a très bien adaptées à chacun de ces différents sujets. Ce jeune artiste n'est à Rome que depuis deux ans. S'il veut se livrer à l'étude des grands maîtres et se pénétrer de la dignité du style historique, il sera sûr d'être du nombre de ceux qui donnent le plus d'espérance à l'École Française de Rome. Les envois de sa première année et de sa deuxième année attestent son ardeur pour le travail, et promettent pour l'avenir de beaux succès. / M. Gibert, Peintre de paysage, a fait pour son étude d’une vue d’après nature, un tableau représentant un site de Cervaro près Subiaco. / Ce tableau offre un ensemble assez agréable quant aux [motifs] principaux, et d’un bon effet, au premier aspect. Cependant [f°51] l’Académie engage ce paysagiste à choisir des points de vues plus riches, à imiter plus fidèlement la nature, et à soigner les premiers plans et les plantes qui s’y trouvent. Il devra se méfier de l’abus des pratiques dont il a pu contracter l’habitude avant d’aller en Italie, ainsi que de ces formes et de cette couleur de rochers qu’une nature moins féconde en inspirations pittoresques aurait pu lui présenter dans des pays froids et brumeux. [...] Certifié conforme / Le Secrétaire Perpétuel de l'Académie / Quatremère de Quincy
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/2-11, fol. 48-59
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1832, peinture£ Notice créée le 16/10/2002. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Anne-Blanche Stévenin.
Rédacteur
Anne-Blanche Stévenin