Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Croix composée à croisée ronde et empattements potencés, fortement remaniée.
À l'avers, au centre, figure d'applique du Christ souffrant, les yeux fermés, avec un nimbe crucifère. Sur cette plaque centrale, en haut, titulus abrégé sur deux lignes, en bas, Adam sortant du tombeau. Le fond est parsemé d'asters ciselés, de disques et de rosettes émaillés.
Aux extrémités, plaques avec figures gravées pourvues de têtes d'applique classicisantes. Leur disposition n'est pas d'origine (cf. Précisions état de conservation) : sur les côtés, lion de saint Marc et ange ; en haut, ange ; et en bas, homme ailé de saint Matthieu. Sur les segments intermédiaires, gravés de rinceaux, sauf celui du bas, médaillons émaillés avec quatre-feuilles. En bas, plaquette rectangulaire avec bossette gravée.
Au revers, au centre, médaillon destiné aux reliques, orné de deux rayons. Aux extrémités, sauf celle du bas, plaquettes lisses ornées de rosettes appliquées. La plaquette rectangulaire de la partie inférieure de la hampe, gravée, est également pourvue d'une rosette rapportée. La plaque à l'extrémité inférieure présente un saint tenant un livre avec tête d'applique classicisante. Les bras de la traverse sont nus, ceux de la hampe encadrés par des moulures. Tout le pourtour de la tranche est ponctué de rivets coniques avec lesquels le montage des plaques - non d'origine - a été effectué. La croix est montée sur une base ovale et polylobée, ornée des Arma Christi et d'autres décors non identifiés. Au-dessous du pied, deux nœuds. Celui du bas est en forme de disque aplati ; celui du haut, plus bombé, est ciselé.
L'étude de la croix se révèle complexe en raison des modifications qu'elle a subies, ainsi qu'à cause du manque d'informations sur sa provenance. L'analyse la plus approfondie sur l'objet menée jusqu'à présent est celle de B. Frey-Stecowa (cf. B. Frey-Stecowa 1997). Dans cet article, en se fondant sur l'observation du style, elle suggère que les modifications relèvent de périodes différentes : le médaillon reliquaire, la plaque sur la partie inférieure de la hampe à l'avers et les plaques gravées aux extrémités du revers (rosettes d'appliques exclues) remonteraient au XVe siècle ; le pied, le nœud, les rayons et les rosettes d'applique dateraient de l'époque moderne. Quant à la provenance, elle envisage deux possibilités : soit la croix était dès l'origine dans une église de Cracovie, soit elle aurait été amenée à Cracovie par les chanoines réguliers de Silésie (Bohême), lors des invasions des Hussites. On sait qu'à ce moment-là des clercs se réfugièrent en Pologne. B. Frey-Stecowa avance l'hypothèse que, dans ce dernier cas, la modification ancienne datant du XVe siècle aurait été une réparation consécutive aux attaques des Hussites. La fonction de la croix aurait été modifiée à cette occasion.
Quant au style, on peut rapprocher l’œuvre - telle qu'elle était originellement - d'un groupe de croix de la première décennie du XIIIe siècle en raison de caractéristiques communes : la croisée ronde, les empattements potencés, les têtes d'appliques classicisantes, la gamme chromatique centrée sur le bleu. Ces caractéristiques, si elles nous autorisent à dater la croix aux environs de 1200, ne suffisent pas pour l'attribuer à l'atelier de Maître Alpais, (contrairement à ce qui a été suggéré lors d'une récente exposition, cf. Wawel 1000-2000. ... ), même si l’exécution en est très soignée.
À l'avers, au centre, figure d'applique du Christ souffrant, les yeux fermés, avec un nimbe crucifère. Sur cette plaque centrale, en haut, titulus abrégé sur deux lignes, en bas, Adam sortant du tombeau. Le fond est parsemé d'asters ciselés, de disques et de rosettes émaillés.
Aux extrémités, plaques avec figures gravées pourvues de têtes d'applique classicisantes. Leur disposition n'est pas d'origine (cf. Précisions état de conservation) : sur les côtés, lion de saint Marc et ange ; en haut, ange ; et en bas, homme ailé de saint Matthieu. Sur les segments intermédiaires, gravés de rinceaux, sauf celui du bas, médaillons émaillés avec quatre-feuilles. En bas, plaquette rectangulaire avec bossette gravée.
Au revers, au centre, médaillon destiné aux reliques, orné de deux rayons. Aux extrémités, sauf celle du bas, plaquettes lisses ornées de rosettes appliquées. La plaquette rectangulaire de la partie inférieure de la hampe, gravée, est également pourvue d'une rosette rapportée. La plaque à l'extrémité inférieure présente un saint tenant un livre avec tête d'applique classicisante. Les bras de la traverse sont nus, ceux de la hampe encadrés par des moulures. Tout le pourtour de la tranche est ponctué de rivets coniques avec lesquels le montage des plaques - non d'origine - a été effectué. La croix est montée sur une base ovale et polylobée, ornée des Arma Christi et d'autres décors non identifiés. Au-dessous du pied, deux nœuds. Celui du bas est en forme de disque aplati ; celui du haut, plus bombé, est ciselé.
L'étude de la croix se révèle complexe en raison des modifications qu'elle a subies, ainsi qu'à cause du manque d'informations sur sa provenance. L'analyse la plus approfondie sur l'objet menée jusqu'à présent est celle de B. Frey-Stecowa (cf. B. Frey-Stecowa 1997). Dans cet article, en se fondant sur l'observation du style, elle suggère que les modifications relèvent de périodes différentes : le médaillon reliquaire, la plaque sur la partie inférieure de la hampe à l'avers et les plaques gravées aux extrémités du revers (rosettes d'appliques exclues) remonteraient au XVe siècle ; le pied, le nœud, les rayons et les rosettes d'applique dateraient de l'époque moderne. Quant à la provenance, elle envisage deux possibilités : soit la croix était dès l'origine dans une église de Cracovie, soit elle aurait été amenée à Cracovie par les chanoines réguliers de Silésie (Bohême), lors des invasions des Hussites. On sait qu'à ce moment-là des clercs se réfugièrent en Pologne. B. Frey-Stecowa avance l'hypothèse que, dans ce dernier cas, la modification ancienne datant du XVe siècle aurait été une réparation consécutive aux attaques des Hussites. La fonction de la croix aurait été modifiée à cette occasion.
Quant au style, on peut rapprocher l’œuvre - telle qu'elle était originellement - d'un groupe de croix de la première décennie du XIIIe siècle en raison de caractéristiques communes : la croisée ronde, les empattements potencés, les têtes d'appliques classicisantes, la gamme chromatique centrée sur le bleu. Ces caractéristiques, si elles nous autorisent à dater la croix aux environs de 1200, ne suffisent pas pour l'attribuer à l'atelier de Maître Alpais, (contrairement à ce qui a été suggéré lors d'une récente exposition, cf. Wawel 1000-2000. ... ), même si l’exécution en est très soignée.
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
L’œuvre se révèle fortement remaniée. Les plaques émaillées originelles sont toutes remontées à l'avers autour de la plaque médiane. Elle a été transformée en ostensoir-reliquaire et montée sur un pied. Ces modifications relèvent probablement d'époques différentes (cf. Commentaire descriptif).
Dimensions
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Crucifixion, saint Marc et anges (avers)
Commentaires historiques
Commentaire historique :
Œuvre mentionnée dans les inventaires de l'église du Corpus Christi de 1802-1839 comme une croix d'autel ; la même information est répétée dans les inventaires de 1820 et 1875. Transférée dans le trésor au début du XXe siècle.
L'église du Corpus Christi fut fondée en 1340 par le roi Casimir. En 1405, elle fut donnée à des chanoines réguliers venus de Bohême, affiliés en 1503 à la congrégation des chanoines réguliers du Latran à Rome.
L'église du Corpus Christi fut fondée en 1340 par le roi Casimir. En 1405, elle fut donnée à des chanoines réguliers venus de Bohême, affiliés en 1503 à la congrégation des chanoines réguliers du Latran à Rome.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 50
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 27-28
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 12-13, pl. VII
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
pas de photo CEM, TOME CEM II ; révision GF
Rédacteur
Lorenzo Margani, Université de Sienne