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[1882, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1882, pe [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
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Description
[1882, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1882, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Meissonier, Ernest
PAGE DE TITRE : 1882. Rapport (inséré à l'officiel) sur les envois de Rome de 1882. Rapport sur les Envois de Rome. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1882
Descriptions
Transcription : 
M. Chartran / quatrième année / Une vision de Saint François d'Assise. / Dans ce tableau la figure aux formes amaigries à l'expression ardente et ascétique de Saint François est [rayé : absolument ; mis à la place : très] remarquable. Tandis que son jeune compagnon étendu sur la paille, continue de dormir, le saint se soulève et contemple avec une attention passionnée, avec une curiosité ardente l'apparition surnaturelle d'un bel adolescent [rayé : vêtu comme un berger et jouant de la Zampogne ; mis à la place : entrevu sous les habits d'un berger dans un rayon de lumière]. / La figure du jeune frère endormi à côté de saint François est excellente et contraste heureusement par le calme de son attitude et de sa physionomie avec l'agitation morale qu'exprime la figure voisine. Les moutons placés au premier plan sont bien rendus et le lieu où la scène se passe, cette étable dont le toit abrite les deux voyageurs, achève de donner à l'ensemble le caractère de la vraisemblance. Tout ici est à sa place, mais aussi tout procède d'un sentiment moderne, [rayé : ill. ; mis à la place : réaliste comme on dit] aujourd'hui, sans toutefois dégénérer en concession [ajouté : manifeste] à l'esprit d'imitation vulgaire. / Or est-ce bien ainsi qu'il convenait de traiter un pareil sujet ? Suffisait-il de représenter comme sous l'empire d'une hallucination physique un homme aussi profondément, aussi absolument croyant que l'était saint François ? L'expression que M. Chartran lui a donnée, si saisissante qu'elle soit, ne semble pas s'approprier exactement au saint personnage dont la vie, dit la légende " n'a été qu'une longue extase ". [ajouté : Le peintre a réduit] cette expression à celle de l'étonnement au lieu d'en chercher le principe dans les ravissements de la foi et de l'adoration. / En s'appliquant à concilier dans on oeuvre le merveilleux et le réel, à les traduire l'un et l'autre avec une sorte d'impartialité dans les termes, M. Chartran est arrivé à ce résultat de rendre difficile pour le spectateur l'émotion pieuse qu'il suppose ressentie par saint François. Là où celui ci voit apparaître une figure divine, le public ne reconnaîtra guère que la figure d'un jeune berger et l'auréole qui, aux yeux du saint dénonce et consacre l'hôte miraculeux ne sera plus pour nous qu'un rayon de soleil se jouant dans les cheveux blonds qu'il illumine. / Un parti pris dans un sens ou dans l'autre, quant au mode d'interprétation du thème choisi, est donc ce qui manque au tableau de M. Chartran. Il semble que ce jeune pensionnaire n'ait pas osé, pour envisager son sujet, se placer soit à un point de vue franchement religieux, soit à un point de vue purement pittoresque et qu'il ait dans tout le cours de son travail, flotté entre les hautes conditions de la peinture de style et les séductions plus humbles de la peinture de genre. / Il faut à tout prix se garder de ces indécisions ou de ces compromis, surtout dans un ordre de sujets aussi élevés que celui que M. Chartran avait entrepris de traiter ; mais ces observations et ces réserves une fois faites, en ce qui touche la conception même du tableau, l'Académie n'a que des éloges à donner au talent qu'il atteste. L'exécution des trois figures dont la scène se compose est des plus remarquables, et, n'était une interruption fâcheuse dans le dessin des jambes de l'une d'entre elles - celles du jeune berger qui se trouve en quelque sorte coupée à la hauteur des genoux - l'Académie trouverait peu à redire dans un ouvrage qui, au point de vue de l'habileté matérielle fait grand honneur à M. Chartran. M. Schommer / troisième année / 1° Copie de la Madone de Foligno, d'après Raphaël / 2° La résurrection de Lazare, esquisse. / L'Académie ne peut qu'approuver le choix du modèle qu'à reproduit M. Schommer, mais elle regrette que la copie exécutée par ce pensionnaire ne rende qu'aussi incomplètement la beauté de l'original, et que les caractères du dessin, comme la manière de peindre de Raphaël n'apparaissent ici qu'amoindris presque jusqu'à l'effacement. Les pensionnaires de l'Académie de France ne doivent pas oublier que l'obligation de produire une copie pendant leur séjour à Rome leur est imposée principalement comme moyen d'étude et qu'il s'agit pour eux en copiant l'oeuvre d'un grand maître de pénétrer de s'approprier les secrets qu'elle recèle, et non d'en contrefaire tant bien que mal les surfaces. / L'esquisse qu'a envoyé M. Schommer et qui représente la Résurrection de Lazare n'est nullement de nature à promettre un bon tableau, si jamais une pareille composition venait à être transportée sur une grande toile. M. Schommer paraît s'être inspiré d'une figure peinte par Giotto pour son Lazare, mais à ce souvenir près, rien dans l'invention générale ni dans l'ordonnance des détails de la scène n'est digne d'un aussi grand sujet. M. Bramtot / deuxième année / La compassion, tableau. / Quoique peint dans une gamme claire, ce tableau manque de lumière. L'exécution générale est maigre, quelques parties toutefois révèlent une étude consciencieuse et si l'ampleur fait défaut au dessin comme au modelé [rayé : des formes] de l'ensemble, le dessin dans le détail ne laisse pas d'être recherché. / Le reproche principal d'ailleurs qu'autorise le tableau peint par M. Bramtot c'est [rayé : ill. ; mis à la place : que cet ouvrage ne paraît pas] résulter des études qu'un artiste doit faire en Italie, des impressions qu'il doit recevoir de la nature au milieu de laquelle il vit et des chefs-d'oeuvre qui l'entourent. On dirait que M. Bramtot au lieu de travailler à profiter des grands exemples qu'il a devant les yeux, se préoccupe à l'exclusion du reste du goût qui prédomine ailleurs et qu'il songe bien plutôt à imiter la manière de tel peintre contemporain qu'à se créer une manière propre en face de la nature [ajouté : et des maîtres directement] et sincèrement consultés. M. Doucet / première année / 1° Agar, figure peinte / 2° Têtes dessinées d'après Benozzo Gozzoli. / L'aspect de la figure peinte par M. Doucet serait [rayé : est assez bon, mais il serait ; mis à la place : certainement] meilleur si l'étendue exagérée du fond qui se développe derrière cette figure avait été réduite. En outre s'il y a lieu de louer certaines parties, le galbe des bras principalement, il faut bien aussi reconnaître que le dessin général de la figure d'Agar est loin de présenter des lignes heureuses et que le dessin de la tête en partie est insuffisant. / Quant aux têtes dessinées d'après Benozzo Gozzoli, non seulement elles ne remplissent pas les conditions prescrites par le règlement qui exige " un dessin de deux figures au moins d'après un grand maître " mais il est fâcheux que dans la copie de ces quatre têtes, M. Doucet ait paru s'attacher beaucoup moins [rayé : ill. ; mis à la place : à une étude intime de son modèle] qu'à un procédé d'imitation tout matériel d'une habileté toute de main. Il est fâcheux aussi que M. Doucet ait cru pouvoir s'affranchir d'une obligation qui lui [ajouté en marge : était imposée par le règlement en négligeant de compléter son envoi par " un dessin d'après une oeuvre remarquable de sculpture, de l'antiquité ou de la renaissance "].
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 57
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1882, peinture£ Notice créée le 10/06/2002. Notice modifiée le : 09/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter