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[1819, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois des pensionnaires sculpteurs, 1819TY [...]

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Dernière modification
01/12/2021 16:19 (il y a presque 3 ans)
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Description
[1819, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois des pensionnaires sculpteurs, 1819
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Sculpture / Rapport et jugement de l'Académie Royale des Beaux-arts sur les ouvrages de MM. les pensionnaires sculpteurs à l'École de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1819
Descriptions
Transcription : 
[f° 24] Un des fils de Niobé s'arrachant une flèche, (par M. Pradier) / Le motif de cette figure est ingénieux et la pensée générale offre un mouvement expressif. En la voyant d'un seul côté, l'imagination du spectateur se prêterait assez volontiers à l'ajouter aux nombreux enfans [sic] de la malheureuse Niobé, surtout si l'on accordait selon l'hypothèse rendue fort probable par M. Cockerel que les statues de cette célèbre famille avaient jadis été exécutées pour orner le tympan d'un fronton. Dans ce cas, la figure de M. Pradier n'aurait à répondre que d'un seul aspect. Mais destinée qu'elle est, à être vue de tout côté, on croit que sa composition a été un peu trop pensée dans l'esprit du bas-relief. Quelques aspects peu avantageux font regretter que l'auteur ait négligé l'intérêt que réclament tous les points de vue d'une statue en ronde-bosse. On trouve qu'il y a quelque chose d'un peu forcé dans l'attitude de la tête dont le col est trop large. Ce mouvement contraint accuse encore plus le manque d'expression du visage. La tête parait aussi offrir une réminiscence un peu trop sensible de celle du Discobole debout. / Du reste il y a de la vérité dans le torse et un bon sentiment dans plusieurs parties de l'exécution. La cuisse et la jambe gauche sont d'un trait fin et correct. La figure dans sa position paraît un peu hors d'aplomb et prête à tomber, ce qui est peut-être un mérite [f° 24 bis] dans le mouvement général, si ce fut l'intention de l'artiste. La draperie qui orne la plinthe est remarquable par la manière heureuse dont elle est jetée, ajustée et travaillée. / Comme M. Pradier a un marbre déjà ébauché de cette figure, on croit et on espère qu'il pourra mettre à profit quelques-unes de ces observations. Copie d'un marbre d'un Ganymède antique / par M. Pradier Cette copie semble accuser l'original plutôt que le talent de M. Pradier. Si la tête est restaurée dans l'original, il eut été à désirer qu'il se fut permis d'en faire une autre. Si le tout est antique (ce dont on ne peut juger ici) le choix fait de cette figure force l'Académie de répéter ses observations des années précédentes sur l'importance qu'il y aurait à mieux choisir les modèles d'un semblable travail. Une Bacchante en marbre par M. Pradier Cet ouvrage est placé depuis longtemps à l'exposition du Louvre. À cela près de quelques observations sur l'attitude un peu contrainte de la tête, à quelques réflexions de détail près qui seraient de nature à n'être communiquées qu'à l'auteur, l'Académie mêle volontiers sa voix aux suffrages encourageants que le public semble avoir accordés à M. Pradier et elle croit devoir être d'autant plus réservée dans ses critiques, que l'auteur est de retour à Paris et qu'il ne lui reste qu'à apprendre à bien écouter les conseils de l'opinion publique. Ulysse se disposant à lancer le palet (par M. Petitot) L'Académie suivra la même conduite à l'égard d'un ouvrage qu'un pensionnaire revenu à Paris depuis peu a également fait voir à l'exposition du Louvre. On veut parler de la statue en marbre d'Ulysse se disposant à lancer le palet par M. Petitot. Cette figure commandée et acquise par M. le Duc d'Albe, a fourni à son auteur une belle occasion et dont il a bien profité, de s'exercer en grand dans le travail du marbre et dans la composition d'un sujet du genre héroïque. [f° 25] Un jeune Chasseur blessé (modèle en plâtre) par M. Petitot L'ensemble de cette figure est d'un aspect agréable et d'un style naïf qui rappelle l'Antiquité. On désirerait toutefois qu'en se réglant sur le goût et la manière de certaines statues, qui ont encore conservé l'ingénuité des premières écoles antiques, l'artiste n'affectât point trop d'imiter ce manque d'expression dans les têtes qui caractérise le style des temps primitifs de l'art. Ainsi M. Petitot aurait pu traiter avec moins de froideur le caractère de la tête. On désirerait que son col fût plus souple et qu'il eût mieux soigné l'accord de la ligne dans la composition de quelques membres qui, sous certains aspects, se rencontrent avec un peu trop d'uniformité. Sa figure demanderait peut être un peu plus d'assise. / Mais on a trouvé avec plaisir dans cet ouvrage un bon sentiment de vérité, une étude du nu précieuse et naïve, des parties rendues avec finesse surtout celle du torse, un dessin gracieux et un ensemble élégant. Cérès, copie en marbre d'après l'antique par M. Petitot Cette jolie petite statue antique qui fut restaurée avec l'intention d'en faire, on ne sait trop pourquoi une Cérès, a été reconnue depuis quelques années par la confrontation qui en a été faite avec plusieurs figures antiques ajustées de même pour avoir été une Muse. M. Petitot en la copiant aurait pu lui substituer ses véritables attributs. Du reste, la copie d'un travail fort achevé reproduit avec beaucoup de justesse le goût délicat et l'exécution fine et habile de cette draperie transparente sous laquelle se laissent apercevoir les moindres détails de la technique. [f° 25 bis] Capanée foudroyé par Jupiter (modèle en plâtre de 7 pieds de hauteur) par M. Roman L'ensemble et la pensée de cette figure sont louables sous plus d'un rapport. Il y a de la hardiesse dans la composition et dans le tout, une certaine énergie qui annonce que l'auteur vise à ce caractère qui est le premier de tous, celui de la grandeur et de la force. On trouve une expression assez vigoureuse dans le développement des membres et dans l'attitude ; le style du dessin et l'étude du nu, sont assez d'accord avec le sentiment qui domine dans la figure. / Cependant, il a paru que toute cette composition pouvait avoir été combinée dans l'intention de se ménager des ressemblances avec certaines parties des plus beaux antiques ; et certaines réminiscences trop sensibles de formes et d'exécution dans le torse, dans la cuisse et la jambe droite, semblent trahir l'intention dont on a parlé. / Cette manière de transporter l'antique dans des figures d'étude peut avoir son utilité. C'est une manière libre de copier, mais lorsqu'une statue sort du cercle de ce genre qu'on appelle étude, l'artiste doit craindre d'être accusé de plagiat. / Quel que soit le genre de ses études, on conseille à M. Roman de mettre dorénavant un peu plus de vérité et de sentiment de chair dans les formes. Celles de son Capanée ont quelque chose de trop découpé, la musculature y est un peu durement écrite. Généralement on a trouvé un peu d'exagéré dans l'ensemble de sa figure qui, à la vérité, demandait un caractère vigoureux et un mouvement très prononcé : mais il faut bien se convaincre, qu'en tout genre, l'exagération donne l'idée d'effort plutôt que celle de force.
Localisations
Cote / numéro : 
20180401/1-3, fol. 19-28
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1819, sculpture£ Notice créée le 08/10/2018. Notice modifiée le : 08/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter