[1894, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1894, pe [...]
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Description
[1894, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1894, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Envois de Rome, 1894. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1894
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1894, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Envois de Rome, 1894. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1894
Descriptions
Transcription :
L'envoi du pensionnaire de quatrième année M. Thys, aujourd'hui décédé, se compose de deux esquisses, différant l'une de l'autre par le coloris, sur [ajouté : le texte emprunté à un écrivain contemporain] : la rosée s'envole et monte aux cieux lorsque le soleil l'a baisée au front. / L'auteur de ces deux esquisses a succombé il y a quelques mois. Aussi l'Académie s'abstient-elle de formuler à ce sujet des avis que celui qu'ils eussent concerné ne peut malheureusement plus entendre, et se borne-t-elle à exprimer les regrets que lui laisse la fin d'une existence studieusement employée jusqu'au dernier moment et si prématurément brisée. M. Devambez / 2e année / En soumettant [rayé : au jugement ; mis à la place : à l'Académie] le tableau que lui a inspiré la légende de sainte Agathe, M. Devambez n'a fait en réalité que lui adresser son second envoi au lieu du troisième [rayé : envoi réglementaire] que semblait lui prescrire, aux termes du règlement, le temps écoulé depuis l'époque (1890) où il a obtenu le Grand Prix. [rayé : ill. ; mis à la place : Ce retard, en réalité s'explique et se justifie] par l'obligation où s'est trouvé M. Devambez de quitter Rome après une seule année de séjour pour venir en France faire [ajouté : pendant une autre année] le service militaire que la loi exigeait de lui. / Le sujet choisi par le jeune peintre est celui-ci : sainte Agathe condamnée à être exposée dans un lieu infâme, est préservée des souillures grâce à l'intervention protectrice de son ange gardien ". Bien que le tableau ne soit pas achevé on peut dès à présent y reconnaître [rayé : certaines qualités au point de vue de l'arrangement pittoresque ; mis à la place : dans certaines parties, dans le groupe d'hommes à gauche notamment], d'assez sérieuses qualités au double point de vue de l'arrangement pittoresque et de l'effet. Quelques têtes sont expressives et énergiquement peintes, mais le dessin du bras et des mains manque en général de correction et aboutit presque à l'effacement de la forme dans la figure de l'ange, dont la draperie d'ailleurs ne laisse pas d'être d'une tonalité délicate. Quant à la figure de sainte Agathe, l'héroïne pourtant de la scène et par conséquent l'élément pittoresque qu'il importait le plus de mettre en vue, elle disparaît presque dans le coin du cadre où elle a été reléguée, en raison même de l'exiguïté relative de sa proportion, de l'ombre qui l'enveloppe et du caractère au moins équivoque de ses formes. / En résumé l'oeuvre de M. Devambez, si l'on en considère surtout le point de départ, indique chez celui qui l'a conçu une nature d'artiste. Reste pour l'auteur à (rayé : compléter son travail ; mis à la place : réviser] attentivement plusieurs parties de son travail afin d'en corriger les imperfections ou d'y ajouter à l'aspect de l'ensemble la précision qui y manque encore. M. Lavalley / 2e année / Le tableau envoyé par ce pensionnaire et intitulé au Parnasse a produit sur l'Académie une impression pénible. Elle s'est demandée comment le séjour à Rome et les admirables exemples qu'on y rencontre avaient pu avoir cet étrange résultat d'inspirer une oeuvre aussi contraire de tous points aux enseignements des grands maîtres, aux conditions essentielles de l'art et à l'expression sincère du sentiment personnel. Il n'y a guère ici que le témoignage de préoccupations causées par le souvenir de certaines tentatives fâcheuses poursuivies depuis quelque temps à Paris et n'aboutissant en réalité qu'à la négation de tout ce qui constitue la beauté ou le charme du style pittoresque. Il semble qu'une scène [ajouté : poétique] comme celle que M. Lavalley se proposait de représenter aurait du avoir pour théâtre un site tout autre qu'un coin de bois banal, renouvelé de ceux que l'on expose à tous les Salons et se composant de quelques troncs d'arbres plantés comme des fûts sur un terrain dont les ombres d'ailleurs n'ont pas par rapport aux lumières la valeur nécessaire. Au point de vue de l'arrangement, rien de moins savamment combiné et, au point de vue de l'exécution rien de moins irréprochable que ce Pégase aux ailes ouvertes dont la tête surtout est d'une construction bizarre [rayé : ill. ; mis à la place : quant aux figures de femmes se nourrissant de fleurs peut-être arriverait-on à y relever çà et là quelques intentions de dessins assez intéressantes, si les intentions ne se trouvaient étrangement compromises] ou plutôt anéanties par la contagion violette des ombres du paysage et par des parti pris empruntés à des peintres contemporains qui à la vérité ne réussissent pas davantage pour [ajouté : simuler par la multiplicité à l'infini des taches et par la crudité des tons partiels] les effets de la lumière que le soleil répand sur le corps ou les objets en plein air. / Dans le cours de ses études à l'École des Beaux-arts et dans le concours à la suite duquel il a remporté le grand prix, M. Lavalley s'était montré plus respectueux des lois qui régissent sont art. L'Académie veut espérer que renonçant résolument à ses erreurs présentes il saura dans ses prochains travaux renouer ses propres traditions et retrouver le talent dont il avait fait preuve ou tout au moins fourni la promesse dans ses oeuvres de début. M. Lavergne / 1e année / La figure de David peinte par M. Lavergne est d'un aspect un peu triste. La tête manque de charme et, étant donné l'âge du héros, de l'expression de jeunesse qui devait avant tout la caractériser, mais cette réserve une fois faite il y a lieu de louer [ajouté : les lignes heureuses que présente l'ensemble de la figure], un sentiment judicieux de l'unité dans le modelé du torse, des bras et des jambes, enfin, dans le coloris, une soigneuse recherche de la délicatesse. En revanche il est regrettable que pour satisfaire à ses autres obligations réglementaires, M. Lavergne se soit contenté d'envoyer comme reproduction " d'une oeuvre remarquable de la sculpture antique ou de la sculpture de la renaissance " un dessin sans intérêt plutôt crayonné que modelé, et au lieu d'un " dessin d'après des peintures de maîtres " une esquisse peinte, d'un aspect assez juste d'ailleurs, d'après la Dispute du saint Sacrement. Le projet que cette reproduction d'ensemble a pu procurer au pensionnaire est certainement moindre que celui qu'il eut tiré d'une étude scrupuleusement dessinée d'après deux ou trois figures groupées dans l'incomparable chef-d'oeuvre de Raphaël. / L'Académie ne saurait admettre que les pensionnaires se dispensent de se conformer, en ce qui concerne la nature de leurs envois, à la lettre même du règlement, parce qu'ils semblent par là en méconnaître, au fond, l'esprit et ne pas comprendre la sagesse des prescriptions qui exigent d'eux des oeuvres d'après les grands monuments de l'art étudiés d'assez près pour que les progrès de leur propre talent s'en ressentent et que leur esprit s'éclaire en même temps que leur habileté technique se confirme ou s'élargit.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 E 65
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1894, peinture£ Notice créée le 13/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter