Poupée mobile
Cette petite figurine articulée ne conserve qu'un seul de ses bras mobiles ; les bras et jambes étaient accrochés grâce a des trous ménagés dans les épaules et dans les trois protubérances sous les hanches (la ficelle est bien sûr moderne). Son corps est très plat, la poitrine légèrement modelée. Elle porte un polos évasé, et ses cheveux descendent en étages de chaque côté du cou. On devine malgré les tâches et l'usure une riche polychromie, mieux visible sur le dessin aquarellé : rayures rouge-pourpre et gris-bleu sur le polos, large motif de bandes verticales rouges entre de plus petits motifs d'échelle sur le corps. Un trou sur le haut de la tête pouvait servir à accrocher un élément mobile. |
Cette figurine a vraisemblablement été trouvée à Milo dans un tombeau d'enfant (l'inventaire indique cependant, sans doute par erreur, Panticapée). Ces poupées aux membres mobiles, dont le corps pouvait être habillé et que l'on trouve souvent dans le mobilier accompagnant dans la tombe les jeunes défunts, pouvaient avoir servi de jouet, ou bien être une représentation en argile d'un jouet dans un autre matériau (cire, chiffons...) ; ces figurines pouvaient également être offertes en don dans les sanctuaires et les tombes. Les plus courantes étaient façonnées en terre cuite, mais on en a aussi trouvé en bois ou en ivoire. Certains exemplaires des productions de Corinthe ont conservé leurs membres, comme cet exemplaire du British Museum : https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1865-0720-36.
Bibliographie : F. Winter, Die Typen der Figürlichen Terrakotten, Berlin, 1903, I, pl. 169 ; V. Dasen, Le sourire d’Omphale : maternité et petite enfance dans l’Antiquité, Rennes, 2015, p. 319-346.
Auteur : Cécile Colonna
Un bras a été ajouté et lié par une ficelle moderne. |
Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867. |