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[1904, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1904TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1904, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1904
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Humbert, Ferdinand
PAGE DE TITRE : Séance du 9 juillet 1904. M. Humbert, au nom de la section de peinture, donne lecture du rapport sur les travaux des pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 09/07/1904
COMMENTAIRE : le rapport sur les envois de peinture de 1904 conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 136, folios 1-4) est identique à la version du procès-verbal de l'Institut.
Descriptions
Transcription : 
[p. 265] Les envois de peinture, cette année encore ne répondent que très imparfaitement au but de l'institution et au voeu de l'Académie. Cependant à tout bien considérer, on ne saurait nier, qu'ils ne soient, dans leur ensemble, supérieurs à ceux de l'an dernier. Quelques uns témoignent de réelles qualités et d'un progrès sensible dans l'étude sincère de la nature ; tous attestent chez leurs auteurs un effort plus sérieux, un travail plus soutenu, un plus évident désir de bien faire. M. Roger (4e année) / Le reproche que l'on peut adresser à M. Roger, n'est pas d'avoir choisi un sujet emprunté à la vie moderne et étranger aux tendances d'art dont l'Académie aimerait [p. 266] à voir s'inspirer les pensionnaires de la Villa Médicis ; mais on peut regretter que ce jeune artiste n'ait pas tenté, à l'exemple des maîtres flamands et espagnols, de faire oublier la vulgarité de la scène qu'il voulait représenter par plus de noblesse dans le style, plus de fermeté dans l'exécution, plus de beauté dans la forme, plus de distinction dans la couleur. L'aspect général de la toile qu'il a intitulée, on ne sait pourquoi Mater Dolorosa ne manque ni de vérité ni de puissance ; mais la coloration en est terne et commune ; l'abus des demi-teintes lui enlève toute franchise et donne de la lourdeur au modelé. On peut louer cependant quelques bons morceaux, surtout dans la partie gauche. Le groupe des femmes est bien observé et heureusement agencé : quelques têtes sont d'un sentiment juste, mais le type en est banal et sans caractère. En résumé le tableau de M. Roger n'est pas une œuvre dénuée de tout mérite : on le jugera néanmoins sensiblement inférieur à son envoi de deuxième année qui se signalait par un dessin plus ferme, une exécution plus vigoureuse. M. Sabatté (3e année) / L'esquisse de M. Sabatté dont la tonalité argentée est d'un effet assez agréable, ne pourrait fournir les éléments nécessaires à un bon tableau. La donnée en est purement conventionnelle ; les figures ont des attitudes maniérées à l'extrême ; enfin défaut plus grave encore, ce projet plein de réminiscences est absolument dépourvu de personnalité et, par cela même, d'intérêt. Pourquoi l'auteur s'obstine-t-il dans une voie qui n'est pas la sienne et ne revient-il pas à des sujets plus en rapport avec la nature de son talent ? La dispute de Saint Étienne et des docteurs n'est pas une des œuvres de Carpaccio où s'affirme le mieux le genre du maître vénitien ; et il semble que M. Sabatté aurait pu, pour sa copie, faire un choix plus heureux. Il faut toutefois reconnaître que si certaines [p. 267] parties paraissent manquer un peu de légèreté dans la facture et de richesse dans la couleur, l'ensemble est satisfaisant et atteste par le soin avec lequel les moindres détails sont traités, une étude scrupuleuse et une fidèle reproduction du modèle. M. Guétin (2e année) / M. Guétin a visiblement cherché à donner à son tableau des qualités d'air et d'enveloppe, à y mettre un sentiment poétique. L'intention était fort louable mais n'a malheureusement pas été réalisée. L'effet assez harmonieux de cette toile n'a été obtenu qu'au détriment de la coloration qui est uniformément fade et creuse et n'a ni force ni éclat. Le groupe des deux amants, dont les mains enlacées sont d'un bon sentiment et d'un dessin délicat, n'est pas très heureusement composé : on est choqué par le parallélisme qui existe entre le bras gauche et le dos de la femme, dont la silhouette extérieure est d'une figure peu agréable : cette figure manque totalement de charme et de jeunesse, surtout dans la tête : le cou et la poitrine sont également défectueux. On doit aussi signaler de grandes incorrections dans les jambes de l'homme qui paraissent s'attacher mal avec le torse. De si graves défauts ne sont points rachetés par les mérites de l'exécution qui est froide et lourde et ne donne ni au paysage ni aux figures l'accent de la vérité et de la vie. L'Académie espère que l'artiste bien doué qu'est M. Guétin reconnaîtra son erreur et tiendra à honneur de la réparer par un meilleur envoi l'année prochaine. M. Sieffert (1e année) / M. Sieffert s'est très exactement acquitté de la tâche que lui imposaient les règlements en envoyant deux dessins et une étude peinte d'une figure nue et de grandeur naturelle. L'un de ces dessins, qui est la reproduction au pastel d'un buste antique se fait remarquer par le charme et la finesse de l'exécution. Le second, [p. 268] plus important n'est pas aussi réussi et ne donne qu'une idée imparfaite du chef-d’œuvre qu'il veut représenter. Cette copie de la Sibylle Lybica bien qu'elle témoigne du talent et de la patiente volonté du dessinateur est traitée avec un soin trop minutieux et un abus de détails ; aussi ne rend-elle pas complètement pour ceux du moins qui ont pu admirer l'original dans la chapelle Sixtine, la puissante et libre allure de cette figure, une des plus grandioses créations du génie de Michel-Ange. La femme couchée que représente M. Sieffert est un bon envoi qui fait honneur à ce peintre. Le corps jeune et souple se développe dans une pose naturelle et un mouvement gracieux, le dessin est correct , le modelé bien étudié, la poitrine et la tête en particulier méritent des éloges. Si la recherche de la précision donne quelques sécheresses aux contours, si la coloration des chairs manque un peu de simplicité et n'est pas tout à fait en harmonie avec les tons du paysage, on doit néanmoins louer M. Sieffert pour ne s'en être point tenu au travail facile et séduisant de l'ébauche et pour avoir poussé aussi loin que possible l'étude de son modèle et la sincérité devant la nature. l'Académie félicite ce pensionnaire de son zèle et de son exactitude à remplir ses engagements ainsi que de la conscience qu'il a apporté à ses travaux.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 21, p. 265-268
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1904, peinture£ Notice créée le 24/08/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter