La Femme adultère

La Femme adultère

14342

335

1864

Bourdon, Sébastien (1616 - 1671)

Collection du cardinal Joseph Fesch (18e siècle - 19e siècle)

Commande de Monsieur Hervé pour la troisième chambre des enquêtes ; vente de Pierre Grand-Pied, Paris, 21 février 1809 ; acheté par Charles Simon pour le cardinal Fesch à la vente de Pierre Grand-Pied à Paris, le 21 février 1809 avec son pendant Daniel justifiant Suzanne de Charles Le Brun pour 781 francs ; estimé à 150 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; sa vente Fesch, Rome, 17-18 mars 1845 ; acheté par George à la vente du cardinal pour Moret pour 72 écus romains ; sa vente, 28-29 avril 1859, n° 119.

Vente de la galerie de feu S. E. le cardinal Fesch, 1845 (03/1845 - 04/1845), Rome

Description du catalogue de vente de 1845 :

Agenouillée sur le fût renversé d'une colonne dont la base repose sur un attique, la Femme adultère, baignant de larmes le mouchoir qu'elle porte à son visage, se tient devant le Sauveur dans une attitude pleine de honte et de repentir. Elle est vue de profil et vêtue d'une robe lilas à manches courtes ; un long manteau orange se drape autour de son corps et vient tomber jusqu'à ses pieds qu'il cache presqu'entièrement. Derrière elle sont trois hommes, ses accusateurs sans doute. Le Sauveur, debout, les mains dirigées vers l'accusée, la montre à ceux qui l'entourent, en leur disant : Que celui d'entre vous qui ne sent coupable d'aucun péché lui jette la première pierre ! Cette scène a lieu sur le parvis du temple dont on voit s'élever les colonnes. Sur la figure du Christ se peint, avec la douceur ordinaire à ses traits, la gravité surhumaine qui donnait tant d'empire à ses paroles. A côté du Sauveur, deux hommes se courbent vers la terre pour étudier le sens des caractères qu'il a tracés sur le sable : l'un d'eux a la tête garnie d'une épaisse chevelure blanche ; l'autre, coiffé d'un turban, porte des lunettes sur le nez. Derrière eux se trouve un homme à tête chauve, dont les gestes et la figure expriment l'étonnement que lui causent les paroles du Sauveur qu'il considère attentivement ; puis on remarque encore une femme et un jeune homme.
L'instant précis de l'action est celui où le Christ prononce les mémorables paroles rapportées plus haut. Son geste est d'accord avec l'expression de son visage pour en confirmer l'autorité divine. Et cependant, ces paroles accablantes n'ont ému qu'à demi ceux à qui elles s'adressent ; un seul sentiment, l'étonnement, se peint sur la figure des accusateurs ; l'avidité avec laquelle les deux vieillards cherchent à déchiffrer les caractères tracés sur le sable par le Christ, n'est pas moins expressive. Pour la Femme adultère, malgré la vive componction qui attriste sa figure, elle est de la plus admirable beauté. Cette composition pleine de grandeur et de noblesse est traitée avec un talent remarquable. Connue par la gravure de Châtillon, elle a été, ainsi que le beau tableau du Christ mort, peinte par Bourdon, après son retour de Suède : ces deux productions sont mises au nombre de ses plus excellents ouvrages.

Vente de la galerie de feu S. E. le cardinal Fesch, 1841 (08/12/1841 - 09/12/1841), Rome

Description du catalogue de 1841 :

Cette peinture conçue dans un haut style, est un bel ouvrage de Sébastien Bourdon.

Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.

fol. 429. n° 14342. Quadro in tela alto piedi sette, largo piedi cinque, e tre quarti rappnte la Donna Adultera di Sebastiano Bourdon Scudi Cento cinquanta 150