Tête grotesque
Cette tête grotesque fragmentaire représente une caricature d'homme chauve : visage difforme avec un nez imposant et crochu, des lèvres charnues et ouvertes, et des oreilles saillante. Tout le quart supérieur gauche du visage et la calotte crânienne sont lacunaires. Les fragments cassés ont été recollés et fixés sur un socle en bois en piédouche par une boule de plâtre (?), présentation datant sans doute du passage dans les mains de Muret.
A l'époque hellénistique, les ateliers de figurines en terre cuite ou de petits bronzes ont cherché à représenter tous les âges de la vie, et tous les états des corps, de la beauté athlétique idéalisée à la difformité la plus poussée. Toute une production de "grotesques", dont souvent on ne conserve que la tête (moins fragile que le corps), présente ainsi tous les stigmates de la maladie ou de l'âge. Un des centres les plus réputés était la cité de Smyrne, et ces modèles pouvaient être imités dans toute la Méditerranée. Des têtes smyrniotes sont d'ailleurs similaires à ce visage grimaçant (comme https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010282420 ). On peut certainement y voir, avec la bouche largement ouverte et les yeux bien marqués, un lien avec les masques théâtraux des personnages de Comédie (voir les masques votifs de la collection).
Bibliographie : S. Besques, Catalogue raisonné des figurines et reliefs en terre-cuite grecs, étrusques et romains III. Epoques hellénistique et romaine, Grèce et Asie Mineure, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1972 ; I. Hasselin-Rous, L. Laugier (dir.), D’Izmir à Smyrne : découverte d’une cité antique [exposition, Paris, Musée du Louvre, 11 octobre 2009-18 janvier 2010], Paris, 2009.
Auteur : Cécile Colonna
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Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867.