La Vierge et l'Enfant en trône avec les Docteurs de l'Église
Pas d'illustration
Titres
Titre :
La Vierge et l'Enfant en trône avec les Docteurs de l'Église
Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
406
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
812
Commentaire Cote / numéro :
Numéro du catalogue de vente de 1845
Créations / exécutions
Personne liée à l'oeuvre :
Rôle :
Historiques de collection
Collection :
Mentionné dès le XVIIe siècle à San Carlo al Corso, à Rome ; acquis pour 300 écus à un marchand romain, Dappieri en 1796 ; acquis par le cardinal Fesch pour 3,000 ou 4,000 écus ; estimé à 2000 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; acquis en 1845 par Colombo pour 13,450 écus ; acquis dans la foulée par le Städel Museum.
Evénement :
Description du catalogue de 1845 :
Sous un portique ouvert soutenu par des colonnes d'ordre dorique, s'élève un trône placé sur des gradins tendus d'une nappe de toile d'argent. Des chapiteaux de chaque colonne partent des guirlandes de fleurs, dont les extrémités vont se rattacher aux chapiteaux des colonnes opposées. A la plus avancée de ces guirlandes est suspendu un tapis blanc en soie moirée, qui tombe sur le haut du siége et lui sert de dossier. Assise sur ce trône, Marie étreint dans ses bras, avec une expression d'amour indicible, son bien aimé fils, et soulève l'une de ses jambes comme pour le rapprocher d'elle. Debout à sa droite, le pied gauche posé sur un coussin, l'enfant Jésus enlance de ses petits bras le cou de sa sainte mère, avec une grâce sans pareille ; leurs figures se rapprochent dans un mouvement de tendresse réciproque. Le fils de Dieu, n'a pour tout vêtement qu'une espèce de tunique, serrée par une ceinture blanche autour de son corps. Le costume de Marie est d'une grande élégance : par dessus un jupon de soie bleu, elle porte une robe jaune, de soie chambrée et à manches étroites, sur le corsage de laquelle se croise une écharpe bleue qui va se nouer par derrière les épaules où retombe également un vole de gaze posé sur ses cheveux disposés en bandeau.
Au bas du trône où siége la reine des anges, se trouvent quatre Pères de l'église ; les deux saints évêques, Ambroise et Augustin, le pape Grégoire et Jérôme docteur. Les deux premiers sont debout de chaque côté des gradins, la tête couverte d'une autre blanche que rehaussent des diamans et des broderies d'or ; une chape de velours rouge, garnie de bordures à richesses dessins, est jetée sur leurs épaules ; dans leurs mains gantées, qu'ornent de magnifiques diamans, ils tiennent leurs crosses et des livres fermés par des agrafes d'or ; saint Ambroise a de plus une discipline, instrument de sa pénitence ; il tourne vers Marie des regards inspirés ; ceux d'Augustin sont baissés par l'effet de ses profondes méditations. Plus en avant, Grégoire, la tiare en tête et revêtu d'une chape de velours rouge toute brodée d'or, tient à deux mains un livre ouvert dont saint Jérôme, en grand costume de cardinal, lui explique un passage qu'il indique du doigt. L'attitude de ces quatre pères de l'église, travaillant à constater la maternité divine de la chaste Marie, est pleine d'une sainte gravité bien en rapport avec la haute importance du sujet qui les occupe.
Il y a pus d'un siècle déjà que Gregorio Roisecco, dans sa description de Rome moderne, non parle de ce tableau qui alors était placé dans l'église de Saint-Charles au Cours. Plus tard, nous le trouvons de nouveau indiqué dans le Guide de Titi, éditions de 1763 et 1774 ; enfin, en 1793, il en est encore fait mention dans l'ouvrage de Rossi. Il est à remarquer que ces trois écrivains, tout en l'attribuant au Pordenone, le présentent comme un si bel ouvrage, qu'ils semblent hésiter s'ils ne le donneront pas au Titien. D'après cela, bien que plusieurs personnes croient y reconnaître une des plus oeuvres de Moretto da Brescia, nous n'aurons garde cependant de lui enlever son ancienne et toute aussi glorieuse attribution ; nous craindrions de diminuer tant soit peu l'intérêt qui s'attache toujours à un ouvrage dont l'origine historique est connue ; nous tremblerions surtout d'éveiller, par là, le plus léger doute sur l'identité de notre tableau avec celui qui, de date immémoriale, a fait l'un des plus beaux ornemens de la magnifique église Saint-Charles. Mais une opinion que nous adopterons volontiers, et sur laquelle tout le monde est d'accord, c'est qu'il existe peu de tableaux où la beauté du coloris frappe davantage que dans celui-ci. Ce coloris est si clair, si vif et pourtant si vigoureux ; les teintes, habilement opposées les unes aux autres, produisent de si heureux contrastes, elles sont ménagées avec tant d'à-propos pour amener une belle harmonie, qu'il semblerait que le peintre ait cherché à réunir toutes les ressources de son talent pour lutter d'égal à égal avec le Titien et Paul Véronèse. Tout, dans ce tableau, est peint avec amour, tout y est de la plus grande vérité et d'un relis à faire illusion. Quelle justesse dans les expressions ! ne distingue-t-on pas, à travers l'attention et le pieux recueillement dont la physionomie de Grégoire est empreinte, toutes les hautes qualités qui distinguaient ce grand pape ? dans celle de l'ardent Jérôme, ne retrouve-t-on pas les traces d'un génie studieux, toute l'ardeur de la foi qui brûle dans son coeur et le tendre respect qu'il porte au vicaire de Jésus-Christ ? sa belle tête rappelle certainement l'énergie et la chaleur du coloris de Giorgion. De leur côté, saint Ambroise et saint Augustin ne sont pas moins grandement racés. En un mot, chacun d'eux porte sur son front la marque distinctive de ses facultés diverses, de sorte qu'il est facile d'y reconnaitre la nuance propre à leur génie : Ambroise contemple, Augustin médite, Jérôme commente, et Grégoire, comme le centre où tout aboutit, recueille les saintes émanations de leurs pensées. Le style de l'architecture, la magnificence des costumes et des ornemens, tout ici est d'un faste qui chausse encore l'éclat du coloris qui, nous l'avons déjà dit, est si parfait, qu'on ne doit pas craindre de placer cet ouvrage au nombre des chefs-d'oeuvre de l'école vénitienne.
Sous un portique ouvert soutenu par des colonnes d'ordre dorique, s'élève un trône placé sur des gradins tendus d'une nappe de toile d'argent. Des chapiteaux de chaque colonne partent des guirlandes de fleurs, dont les extrémités vont se rattacher aux chapiteaux des colonnes opposées. A la plus avancée de ces guirlandes est suspendu un tapis blanc en soie moirée, qui tombe sur le haut du siége et lui sert de dossier. Assise sur ce trône, Marie étreint dans ses bras, avec une expression d'amour indicible, son bien aimé fils, et soulève l'une de ses jambes comme pour le rapprocher d'elle. Debout à sa droite, le pied gauche posé sur un coussin, l'enfant Jésus enlance de ses petits bras le cou de sa sainte mère, avec une grâce sans pareille ; leurs figures se rapprochent dans un mouvement de tendresse réciproque. Le fils de Dieu, n'a pour tout vêtement qu'une espèce de tunique, serrée par une ceinture blanche autour de son corps. Le costume de Marie est d'une grande élégance : par dessus un jupon de soie bleu, elle porte une robe jaune, de soie chambrée et à manches étroites, sur le corsage de laquelle se croise une écharpe bleue qui va se nouer par derrière les épaules où retombe également un vole de gaze posé sur ses cheveux disposés en bandeau.
Au bas du trône où siége la reine des anges, se trouvent quatre Pères de l'église ; les deux saints évêques, Ambroise et Augustin, le pape Grégoire et Jérôme docteur. Les deux premiers sont debout de chaque côté des gradins, la tête couverte d'une autre blanche que rehaussent des diamans et des broderies d'or ; une chape de velours rouge, garnie de bordures à richesses dessins, est jetée sur leurs épaules ; dans leurs mains gantées, qu'ornent de magnifiques diamans, ils tiennent leurs crosses et des livres fermés par des agrafes d'or ; saint Ambroise a de plus une discipline, instrument de sa pénitence ; il tourne vers Marie des regards inspirés ; ceux d'Augustin sont baissés par l'effet de ses profondes méditations. Plus en avant, Grégoire, la tiare en tête et revêtu d'une chape de velours rouge toute brodée d'or, tient à deux mains un livre ouvert dont saint Jérôme, en grand costume de cardinal, lui explique un passage qu'il indique du doigt. L'attitude de ces quatre pères de l'église, travaillant à constater la maternité divine de la chaste Marie, est pleine d'une sainte gravité bien en rapport avec la haute importance du sujet qui les occupe.
Il y a pus d'un siècle déjà que Gregorio Roisecco, dans sa description de Rome moderne, non parle de ce tableau qui alors était placé dans l'église de Saint-Charles au Cours. Plus tard, nous le trouvons de nouveau indiqué dans le Guide de Titi, éditions de 1763 et 1774 ; enfin, en 1793, il en est encore fait mention dans l'ouvrage de Rossi. Il est à remarquer que ces trois écrivains, tout en l'attribuant au Pordenone, le présentent comme un si bel ouvrage, qu'ils semblent hésiter s'ils ne le donneront pas au Titien. D'après cela, bien que plusieurs personnes croient y reconnaître une des plus oeuvres de Moretto da Brescia, nous n'aurons garde cependant de lui enlever son ancienne et toute aussi glorieuse attribution ; nous craindrions de diminuer tant soit peu l'intérêt qui s'attache toujours à un ouvrage dont l'origine historique est connue ; nous tremblerions surtout d'éveiller, par là, le plus léger doute sur l'identité de notre tableau avec celui qui, de date immémoriale, a fait l'un des plus beaux ornemens de la magnifique église Saint-Charles. Mais une opinion que nous adopterons volontiers, et sur laquelle tout le monde est d'accord, c'est qu'il existe peu de tableaux où la beauté du coloris frappe davantage que dans celui-ci. Ce coloris est si clair, si vif et pourtant si vigoureux ; les teintes, habilement opposées les unes aux autres, produisent de si heureux contrastes, elles sont ménagées avec tant d'à-propos pour amener une belle harmonie, qu'il semblerait que le peintre ait cherché à réunir toutes les ressources de son talent pour lutter d'égal à égal avec le Titien et Paul Véronèse. Tout, dans ce tableau, est peint avec amour, tout y est de la plus grande vérité et d'un relis à faire illusion. Quelle justesse dans les expressions ! ne distingue-t-on pas, à travers l'attention et le pieux recueillement dont la physionomie de Grégoire est empreinte, toutes les hautes qualités qui distinguaient ce grand pape ? dans celle de l'ardent Jérôme, ne retrouve-t-on pas les traces d'un génie studieux, toute l'ardeur de la foi qui brûle dans son coeur et le tendre respect qu'il porte au vicaire de Jésus-Christ ? sa belle tête rappelle certainement l'énergie et la chaleur du coloris de Giorgion. De leur côté, saint Ambroise et saint Augustin ne sont pas moins grandement racés. En un mot, chacun d'eux porte sur son front la marque distinctive de ses facultés diverses, de sorte qu'il est facile d'y reconnaitre la nuance propre à leur génie : Ambroise contemple, Augustin médite, Jérôme commente, et Grégoire, comme le centre où tout aboutit, recueille les saintes émanations de leurs pensées. Le style de l'architecture, la magnificence des costumes et des ornemens, tout ici est d'un faste qui chausse encore l'éclat du coloris qui, nous l'avons déjà dit, est si parfait, qu'on ne doit pas craindre de placer cet ouvrage au nombre des chefs-d'oeuvre de l'école vénitienne.
Evénement :
Description dans le catalogue de 1841 :
Quatre des principaux docteurs de l’eglise y sont merveilleusement représentés. Cette majestueuse composition offre un chef-d’œuvre de l’ordre le plus elevé tant par la grandeur et la noblesse avec les quelles sont rendus les personnages de cette admirable scène, que par la beauté du dessin et la vigueur du coloris. La sublimité de ce tableau est telle que, bien qu’il soit de la main du Pordenone, il parait en tous points digne du célèbre Titien.
Quatre des principaux docteurs de l’eglise y sont merveilleusement représentés. Cette majestueuse composition offre un chef-d’œuvre de l’ordre le plus elevé tant par la grandeur et la noblesse avec les quelles sont rendus les personnages de cette admirable scène, que par la beauté du dessin et la vigueur du coloris. La sublimité de ce tableau est telle que, bien qu’il soit de la main du Pordenone, il parait en tous points digne du célèbre Titien.
Bibliographies / archives
Référence :
Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.
fol. 94 v.-95 n° 406. Quadro alto piedi otto, e mezzo, largo piedi cinque, e mezzo rappresentante la Vergine in Trono con i quattro Dottori della Chiesa Latina, scuola di Tiziano per il suo sublime merito degno dello stesso Tiziano per cui si valuta Scudi Duemila 2000
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)