[1830, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1830TYPE : rapport de [...]
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Description
[1830, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1830
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport fait par la section de peinture à l'Académie Royale des Beaux-Arts sur les ouvrages des Pensionnaires peintres de l'Académie de France à Rome pour l'année 1829, et approuvé par l'Académie.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1830
Rapport sur les envois de peinture de 1830
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport fait par la section de peinture à l'Académie Royale des Beaux-Arts sur les ouvrages des Pensionnaires peintres de l'Académie de France à Rome pour l'année 1829, et approuvé par l'Académie.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1830
Descriptions
Transcription :
[f°11] M. Debay, pour sa cinquième année, a choisi le sujet de la mort de Lucrèce. La composition de ce tableau, sans avoir le caractère romain, a de la grandeur et du mouvement. L'ordonnance en est bien entendue, la variété des groupes, les mouvements des figures présentent de belles masses et de grandes lignes. Les têtes ont le caractère et l'expression convenables au sujet ; l'exécution est large et facile, elle est remarquable dans plusieurs parties, et surtout dans la figure de Lucrèce. Si dans quelques autres, elle n'est pas aussi soutenue, il suffit des les comparer à celles que nous venons de citer pour reconnaître qu'elles ne sont pas terminées, et que les moyens ne manquent pas à l'auteur pour donner à son tableau toute la perfection dont il est susceptible. On pourrait regretter plus que M. Debay n'ait point donné assez de soin à la partie morale de cette grande composition. La dignité et les convenances, dans une scène aussi grave auraient exigé que le corps de Lucrèce fût porté avec plus de respect et que les personnages de son père et de son époux eussent occupés une place plus marquante dans le groupe principal. [f°11bis] Les sacrifices de lumière ne sont pas assez motivés et ne donnent qu'un jour factice qui prend un ton roussâtre peu naturel. / M. Bouchot, pour sa cinquième année, a envoyé un tableau représentant Silène surpris par les bergers. Ce sujet, d'un genre gracieux, offre un effet agréable. Le dessin, dans quelques parties, laisserait à désirer plus de correction. Les têtes sont d'une expression vive et spirituelle. Le paysage est touché avec une grande facilité, peut-être est-il trop brillant sur le plan de devant, et les figures sont-elles trop transparentes relativement au paysage. En recherchant à saisir les formes adoptées par les anciens sur la nature des faunes, l'auteur a été plus loin qu'il ne convenait, et il présente de formes altérées et languissantes. Un ton de couleur jaunâtre semble aussi trop répandu dans ce tableau. / Le tableau envoyé par M. Larivière, pour sa cinquième année représente la peste de Rome sous le pontificat de Nicolas V. Ce sujet intéressant a fourni à M. Larivière les moyens de développer les ressources de son talent. La scène est grande et pathétique, l'exécution franche, le coloris brillant et vrai ; l'ensemble d'une belle harmonie. Dans la partie supérieure du tableau, la tête et toute la figure du souverain pontife sont très remarquables ; les prélats dont il est accompagné, présentent la dignité et la gravité qui convient à leur caractère. Sur le devant d'un tableau, l'épisode d'un religieux enlevant un enfant qui vient de rendre le dernier soupir sur les genoux de sa mère expirante, est du plus touchant intérêt. Les autres personnages attaqués de la peste sont d'une exécution énergique. L'effet est conduit avec beaucoup d'intelligence ; mais quelques reflets sont exagérés, et des touches un peu trop vigoureuses font taches dans quelques endroits de la partie inférieure du tableau. En général, ce grand ouvrage est fait pour placer son auteur au rang de ceux sur lesquels on a droit de compter pour soutenir la gloire de notre école. / [f°12] M. Norblin, pour sa quatrième année, avait à faire la copie demandée par le règlement. On le félicite d'avoir choisi le tableau de la Vierge de Foligno. L'étude de ce bel ouvrage de Raphaël, si remarquable par la vérité du coloris doit être très avantageuse pour M. Norblin, qui l'a consciencieusement copié. On a trouvé cependant, un peu de mollesse dans la touche, et pas assez de fraîcheur dans les teintes. L'esquisse arrêtée d'un grand sujet, doit compléter le travail de 4ème année. M. Norblin a rempli cette obligation, en traitant la mort de Phalaris. On doit faire observer que le principal personnage de ce sujet est trop confondu avec les figures du premier plan ; il y aurait beaucoup à revoir, s'il fallait en venir à l'exécution. On n'a pas reconnu dans la touche, la franchise et la finesse qui distinguaient quelques esquisses de M. Norblin. / M. Féron, pour sa troisième année, a fait une étude représentant un jeune chasseur au repos. La pose de cette figure est simple et naturelle ; la couleur est bonne ainsi que le dessin, mais on demanderait dans l'une et dans l'autre, plus de résolution. On doit cependant des éloges à M. Féron, pour s'être maintenu dans une bonne direction d'études. En louant la route simple et vraie suivie par M. Féron, on ne peut s'empêcher de lui faire observer qu'il n'a pas jusqu'ici cherché à mettre plus de variété dans les motifs et les caractères des figures, et qu'il manque d'élévation dans le style du dessin. / M. Dupré, pour sa deuxième année, présente une scène de naufrage. On voit avec plaisir les progrès marquants qu'il a fait depuis son dernier envoi. Un groupe, quoique un peu froid, ne manque pas de grâce. Le dessin a plus de finesse que de force. La figure du jeune homme est bien étudiée et peinte avec soin. Il y a quelque incorrection dans la cuisse droite de l'homme. La jeune fille, insignifiante dans sa pose, manque d'action ; le ton général des chairs est fade et uniforme. Cet ouvrage fait espérer que dans l'étude que M. Dupré [f°12bis] enverra l'année prochaine, on trouvera plus d'énergie dans le dessin et le coloris. M. Giroux, pour sa troisième année, a représenté la vue d’un site agreste prise à Casa Prota dans la campagne de Rome dite de la Sabine. Ce paysage confirme les belles espérances que les précédents envois de M. Giroux avaient fait concevoir. Le choix du site est peu pittoresque ; mais il règne une grande vérité et une grande intelligence d’effet. Les montagnes à l’horizon s’éloignent insensiblement et sans contraste affecté. Les devants de ce tableau prennent plus d’éclat ; peut-être le terrain est-il un peu trop clair. Les figures bien disposées contribuent à enrichir ce paysage, dont l’exécution est facile et large, sans négligence. / La même nature d’arbres trop répétée répand une certaine monotonie dans la forme et dans la teinte. / Le mérite de cet ouvrage fait regretter qu’une maladie n’ait pas permis à M. Giroux d’exécuter le tableau de composition qui devait compléter les études de sa dernière année. // En résumé, cette exposition très remarquable par les ouvrages dont elle se compose, est d’autant plus intéressante qu’elle offre une variété singulière dans les différents talents de leurs auteurs.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
20190056/2-3, fol. 11-12bis
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1830, peinture£ Notice créée le 16/10/2002. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Anne-Blanche Stévenin.
Rédacteur
Anne-Blanche Stévenin