Carreau de céramique en forme d'étoile à 8 branches à décor figuré avec animal et inscriptions
Carreau de revêtement architectural
Champ central : un lion passant au pelage moucheté et tacheté. Il est associé au soleil, illustré par un demi-visage hérissé de rayons à chevrons, émergeant de la courbe du dos de l'animal. Ce dernier a la tête baissée et est représenté avec une grande expressivité rendue particulièrement savoureuse par le regard en coin qu'il lance vers l'arrière. Dans la pointe inférieure de l'étoile une mare où nage un poisson, une tige fleurie y prend naissance. Le fond est tapissé de vermicules et ponctué de motifs végétaux et de palmes dans chacune des pointes de l'étoile.
Le lion associé à sa planète, le soleil, se trouve dans l'iconographie des objets, et tout particulièrement l'art du métal dès le 12e siècle ; ainsi associés, le motif deviendra l'emblème de l'Iran.
Bordure : écriture lustrée sur fond blanc.
Revers : inscription manuscrite à l'encre en persan
oxyde de cuivre, oxyde d'argent
une ligne, sur le pourtour de la bordure
غم با لطف تو شادمانی گردد/ عمر از نظر تو جاودانی گردد/ گر باد به دوزخ برد از کوی تو خاک/ آتش همه آب زندگانی گردد
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رو دیده بدوز تا دلت دیده شود/ زان دیده جهانی دگرت دیده شود/ گر تو ز سر سپند خود بر خیزی/ احوال تو سر به سر پسندیده شود
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بخور هرچه دارى فزونى بده / تو رنجيده ئی بهر دشمن منه
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و کتب ذلک فی شهور شوال سنه خمس و ستین و ستمائه
Par ta faveur, le chagrin devient joie / Par ton regard, la vie devient immortelle / Si le vent portait jusqu'à l'enfer la poussière de ta rue / le feu de l'enfer tout entier deviendrait eau de Jouvence + Va ! Ferme les yeux pour que ton coeur puisse ouvrir les siens ! / Les yeux du coeur te révèleront tout un autre monde / si tu délaisses l'orgueil / la vie te deviendra en toute chose agréable + Mange, et ce qu'il te reste donne-le / ne laisse pas à tes ennemis ce pour quoi tu as peiné
1er quatrain attribué à Mahasti Gandjavi
2e quatrain attribué à Jalal al-Din Rumi, Divân-e Shams, quatrain 711
Lu par Maryam Kolbadinejad, 2014 et par Mehdi Bahrami, 1937 (recherche sur les carreaux)
Traduction Anne-Salomé Daure (2017) d'après Mehdi Bahrami (p. 104-106 et p. 97-98)
Translittération : ġam bā luṭf-i tū šādmānī gardad / ʿumr az naẓar-i tū ǧāvdānī gardad / gar bād ba dūzaẖ barad az kū-yi tū ḥāk / ātiš hama āb-i zindigānī gardad + raw dīda bidūz tā dil-at dīda šavad / zān dīda ǧahānī digar-at dīda šavad / gar tū zi sar pasand-i ẖud bar ẖīzī / ahvāl-i tū sar ba sar pasandīda šavad + buẖūr har ča dārī fuzūnī bida / tū ranǧīdaʾī bahr-i dušman mana
Hégire : 665 (mentionné dans l'inscription)
Ce carreau appartient à un groupe dont les pièces mentionnent des dates allant de Dhu’l Hijja 664 H. à Ramadan 665 H. / septembre 1266 à mai 1267
Emamzadeh Jafar, Damghan (attribué à)
Groupe associé à l'emamzadeh Jafar de Damghan, monument funéraire sur lequel ces carreaux auraient été remployés selon un témoignage écrit dans les années 1880 offrant une description sommaire
D'après MELIKIAN-CHIRVANI, 1991 (pp.77-82), proviendrait de Takht-e Suleyman