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[1832, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1832, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1832
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les Pensionnaires de l'École royale de France, lu à la séance publique de l'Académie royale des Beaux-arts, le samedi 13 octobre 1832
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1832
Descriptions
Transcription : 
Messieurs, L'Académie, en portant son jugement annuel sur les travaux des pensionnaires de l'École de Rome ne saurait s'empêcher de faire entrer dans la balance quelques considérations relatives à des circonstances plus ou moins accidentelles et propres à modifier, s'il était nécessaire, la sévérité de ses observations. Ainsi a-t-elle dû mettre sur le compte des circonstances le choix de sujets qu'une sorte d'entraînement présente à de jeunes imaginations et semble promettre à l'ouvrage de l'art l'intérêt de l'à-propos. Tout en appréciant favorablement les motifs de ces déterminations, l'Académie n'en doit pas moins rappeler aux élèves de l'École de Rome que les travaux qu'elle a droit de leur demander ayant pour but principal l'étude et la science de l'art en grand ce sera toujours et avant tout sous ce point de vue qu'elle considérera les résultats de leur production. // PEINTURE / Appliquant une partie de ces considérations au tableau dans lequel M. FÉRON a pris pour sujet le mouvement de population des habitants de Venise en faveur de Pisani, l'Académie a pensé que cette scène pouvait offrir un sujet de mouvement, de variété et de contraste favorables aux hardiesses d'une composition à grands effets, au développement de masses pittoresques et à la magie des couleurs. Aussi y a-t-on reconnu une couleur éclatante et forte, des têtes peintes avec fermeté et des draperies bien exécutées. Toutefois l'Académie aurait préféré que M. Féron eût fait choix d'un sujet qui, en place de simarres et de pantalons mi-partie à plusieurs couleurs, lui aurait donné lieu de développer en grand l'étude du nu, un bel agencement de draperies, la variété des passions soutenues par un dessin dont les formes indiqueraient une étude savante de la nature. / Pour sa quatrième année, M. DUPRÉ a envoyé, en exécution des règlements, une copie d'après un beau tableau de Fra Bartholomeo [sic]. On ne peut que lui savoir gré de l'excellent choix qu'il a fait et du soin qu'il a mis dans l'exécution surtout de la partie supérieure du tableau. Quant à l'esquisse dont il a accompagné son envoi, comme complément du travail prescrit pour sa quatrième année, on ne doit le louer que de son exactitude. On y désirerait des plans moins confus, une touche plus ferme et une couleur plus décidée. / Pour sa troisième année, M. BÉZARD, dans les deux figures de deux enfants auxquels il a cru attacher quelque intérêt en leur donnant le nom de Ganganelli et de carlin, aurait pu mettre plus de correction dans son dessin et plus de transparence dans sa couleur. On l'engagera à faire choix de sujets vrais ou même encore de fictions (s'il le préfère), mais qui seraient propres à lui fournir les moyens de s'attacher davantage à des études plus approfondies. / M. SIGNOL, pour le travail obligatoire de sa deuxième année, s'est donné pour tâche la figure allégorique de la Liberté. Quoiqu'il ne s'agisse ici que d'une liberté en peinture, on comprend que sa critique, surtout si elle devait toucher à son caractère ou à celui de quelques attributs politiques, sortirait du domaine pittoresque de l'art. En restant donc dans ces limites, on devra reprocher au peintre le choix d'une attitude qui présente trop de parties raccourcies, quelque lourdeur dans le dessin, un certain manque des convenances dans des nudités dont l'effet s'accorde mal avec la gravité de cette allégorie. Toutefois, on reconnaît d'autre part dans l’œuvre de M. Signol une couleur forte et une exécution vigoureuse qui annoncent un talent destiné à de plus grandes entreprises. Le tableau dont M. Signol a emprunté le sujet au roman de Paul et Virginie n'entre point dans la série des ouvrages obligés par le règlement. L'Académie a donc moins de motifs d'examiner cette composition sous le rapport des études recommandées aux pensionnaires. À part quelques objections que le sujet, tel qu'il est traité, pourrait faire naître, on en a trouvé le tableau très harmonieux et peint avec délicatesse. Il y a dans la jeune négresse une exécution pleine de finesse et de vérité. Cependant la figure de Virginie a paru trop également frappée de la lumière et la vieille femme mulâtre semble être d'une trop grande proportion. L'Académie, en résumant ses observations sur les deux tableaux de M. Signol doit lui témoigner sa satisfaction de l'exécution grande et vigoureuse de la figure allégorique et aussi de la douceur et de la suavité de celle du tableau de Virginie. Qualité qu'il a très bien adaptée à chacun de ces différents sujets. Ce jeune artiste n'est à Rome que depuis deux ans. S'il veut se livrer à l'étude des grands maîtres et se pénétrer de la dignité du style historique, il sera sûr d'être du nombre de ceux qui donnent le plus d'espérance à l'École française de Rome. Les envois de sa première et de sa deuxième année attestent son ardeur pour le travail et promettent pour l'avenir de beaux succès. / M. GIBERT, peintre de paysage, a fait pour son étude d'une vue d'après nature, un tableau représentant un Site de Cervaro près Subiaco. Ce tableau offre un ensemble assez agréable quant aux masses principales et d'un bon effet au premier aspect. Cependant l'Académie engage ce paysagiste à choisir des points de vue plus riches, à imiter plus fidèlement la nature et à soigner les premiers plans et les plantes qui s'y trouvent. Il devra se méfier de l'abus des pratiques dont il a pu contracter l'habitude avant d'aller en Italie, ainsi que de ces formes et de cette couleur de rochers qu'une nature moins féconde en inspirations pittoresques aurait pu lui laisser présenter dans des pays froids et brumeux.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1832-1833, tome 9, p. 13-27 (1832)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport Institut officiel, 1832, peinture£ Notice créée le 04/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin