Société des amis des arts

Fondée en 1789 par l'architecte et urbaniste Charles De Wailly, la Société des amis des arts est le premier exemple d'un mécénat collectif privé en France. Jugeant que la production artistique ne peut plus dépendre de la sphère publique, cette association d’amateurs revendique la « libération des arts » et du seul fait de se constituer en groupement, elle remet en question l’institution académique. Comme il n’existe à cette époque à Paris aucun véritable marché de l’art contemporain, la Société se propose d’agir en faveur de la demande privée tout en encourageant la production des artistes contemporains. Elle se conçoit comme « une structure d’accueil et promotrice désintéressée, sans parti pris ni but lucratif, qui tout à la fois incarne cette ambition, fédère les efforts et les volontés, stimule les talents connus, découvre et encourage les nouveaux, assure et maintient un niveau d’exigence élevé et suscite ainsi l’indispensable émulation. Il s’agit d’une cause d’intérêt national, proprement patriotique ». (Van Sandt, p. 23)
Pour ce faire, elle acquière des peintures et des sculptures, qui sont ensuite réparties entre les souscripteurs.
Entre 1790 et 1793, elle distribue ainsi 150 œuvres de 130 artistes et 8000 estampes pour un total de 150 000 livres.

Septembre-octobre 1789 : publication par Charles de Wailly du Projet d’encouragement patriotique, pour les arts de l’Académie de Peinture, de Sculpture et Gravure.
1er mars 1790 : Charles de Wailly présente un prospectus d’exécution du projet de la Société des amis des arts à l’Académie d’architecture, ce sont les premiers statuts. Cette publication lance officiellement la Société.
Juillet 1790 : lancement de la souscription à l’occasion de la première exposition de la Société au Louvre.
Octobre 1790 : modification des Statuts avec la rédaction d’un nouveau prospectus. Un numerus clausus limite le nombre de souscripteurs à 200 et impose la cooptation par deux membres. Cette adhésion doit ensuite être acceptée par deux tiers des voix en assemblée générale. Les souscripteurs s’engagent au versement d’un engagement triennal.
14 décembre 1790 : Constitution de la Société des amis des arts « nouvelle manière ».
À partir de septembre 1793 et du début de la Terreur : suspension des activités de la Société des amis des arts.
Mi-1797 : reprise progressive des activités. En dépit des désordres politiques et monétaires, cette reprise montre l’obstination avec laquelle la Société des amis des arts veut poursuivre son action.
9 avril 1789 : assemblée générale et confirmation du règlement.
Novembre 1798 : la Société entend servir la cause nationale en encourageant chaque département à acquérir deux actions qui les impliquerait comme membre fondateur.
Octobre et décembre 1799 : circulaire du ministre de l’Intérieur envoyée aux départements et invitant les administrations centrales à s’associer aux travaux de la Société des amis des arts dans le but d’encourager les arts.

Dans les premiers statuts de mars 1790, le prix de la souscription est dit modique.
Dans les nouveaux statuts d’octobre 1790, l’article 31 limite le nombre de souscripteurs à 200 qui doivent être coptés par deux membres et acceptés par deux tiers des voix en assemblée générale. De plus, ils doivent s’acquitter d’un engagement triennal.