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[1849-1850, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois exéc [...]

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15/03/2022 09:31 (il y a environ 2 ans)
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Description
[1849-1850, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois exécutés en 1849 et 1850, examinés en 1850, sculpture
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Institut national de France. Académie des Beaux-Arts, séance publique annuelle du samedi 5 octobre 1850, présidée par M. PICOT, Président
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 05/10/1850
COMMENTAIRE : Suite aux événements politique survenus à Rome entre avril et juillet 1849, les pensionnaires et le directeur doivent quitter la villa durant quelques mois (de mai à juillet). Malgré les tentatives d'Alaux pour régulariser la situation à la Villa, il sera impossible d'expédier les envois de 1849 à Paris. Ils seront donc envoyés l'année suivante, en même temps que les envois réglementaires de 1850.
Descriptions
Transcription : 
[p. 35] M. LEQUESNE On n'a pas oublié qu'au milieu des désordres qui signalèrent l'invasion de la villa Médicis, le modèle d'une statue de Thésée, déjà très-avancé, fut entièrement détruit. C'est sous l'impression d'une perte si sensible que l'artiste composa une autre statue, trop précipitamment peut-être ; car le temps lui manquait déjà pour l'exécuter en marbre. Ce marbre que nous avons reçu, ne se trouvant qu'à l'état d'ébauche et n'étant pas accompagné du modèle, l'Académie a cru devoir s'abstenir de le juger, et elle ne l'a point admis à l'exposition. C'est à regret qu'elle a pris cette décision, qui la prive de la satisfaction qu'elle aurait eue d'ajouter de nouveaux éloges à ceux que M. Lequesne a si bien mérités à chacun de ses précédents envois. L'esquisse de ce pensionnaire, qui a pour sujet Ajax enlevant [p. 36] le corps de Penthésilée, rappelait un groupe antique célèbre d'un sujet analogue. C'est sans doute pour éviter une réminiscence que l'artiste a voulu disposer d'une autre manière les jambes de Penthésilée. Mais il n'a pas été heureux dans ce changement ; et nous nous bornons à cette observation, qui n'est que trop justifiée par l'aspect peu favorable que présente ce groupe sous toutes ses faces. M. GUILLAUME L'envoi de ce pensionnaire pour les années 1848 et 1849, se compose d'une statue et de deux esquisses. La statue, qui représente un Faucheur, est une étude estimable sous beaucoup de rapports ; le mouvement, dans toute la partie supérieure, est bien saisi et bien rendu ; la tête est vraie et bien étudiée ; certaines parties du corps sont d'un bon caractère et modelées avec fermeté ; mais il y a, dans les bras et les jambes, des négligences que nous ne pouvons nous empêcher de reprendre, et c'est à regret aussi que nous relevons dans tout le dos un manque d'étude. Les deux esquisses de M. Guillaume, si différentes de caractère, ne sont pas moins inégales de mérite. Celle qui est de ronde-bosse, et qui représente Notre-Dame de la Garde, patronne des navigateurs, était un sujet poétique et religieux qui devait mieux inspirer l'auteur. La composition, nous le disons bien à regret, manque tout à fait de caractère religieux. Nous sommes plus heureux devant l'autre esquisse, qui a pour sujet les sept Sages de la Grèce, et qui est de bas-relief. L'artiste a voulu rendre la caractère philosophique de chaque personnage ; c'est une bonne intention et un sujet bien choisi. Le [p. 37] bas-relief est bien entendu de plans ; les figures y sont bien groupées, et ajustées dans un très bon style ; l'Académie n'a que des éloges à donner à cet ouvrage, où l'artiste a montré qu'il savait bien s'inspirer de l'antique, particulièrement dans ses études bas-reliefs. M. MAILLET Cet artiste a envoyé à notre exposition quatre morceaux, qui représentent ses études de seconde et de troisième année. La copie du Discobole de Miron est exécutée dans presque toutes ses parties, avec un soin que l'Académie se plaît à louer. Elle retrouve le même mérite dans la tête d'étude, aussi en marbre, que l'artiste a intitulée une Novice de Vesta, dont nous regrettons seulement que le style ne soit pas plus élevé. L'oeuvre la plus importante de M. Maillet est une statue de David, vainqueur de Goliath. Si nous n'avions à considérer cette statue que comme une étude, nous nous plairions à y louer presque sans restriction beaucoup de finesse et de vérité dans le dessin, une anatomie vraie et ferme quoiqu'un peu sèche. Mais l'artiste nous a rendu plus exigeants en voulant représenter David, l'enfant inspiré de Dieu, qui triomphe d'un géant tel que Goliath ; et il nous permettra de lui demander à lui-même si toutes les qualités que nous nous plaisons à reconnaître dans son étude répondent suffisamment à son sujet ? Nous ne dirons rien de son bas-relief, qui représente une Fête d'Isis, si ce n'est que l'Académie demande autre chose à [p. 38] nos jeunes sculpteurs, que de reproduire des types connus de sculpture égyptienne qu'il faut laisser dans les musées. M. PERRAUD Nous trouvons dans le double envoi de M. Perraud, un morceau qui justifie si bien les espérances qu'avait données son brillant début au concours de 1847, que, pour arriver à ce morceau, nous passerons rapidement sur les deux autres, qui ne nous satisfont pas, sur la copie du Discobole, où le marbre est traité avec trop de négligence, et sur la tête d'étude de Cornélie, dont le caractère ne répond pas à l'idée qu'on doit se faire de la mère des Gracques. Mais nous nous arrêterons avec une véritable satisfaction, sur le grand bas-relief qui représente un jeune guerrier accompagné de sa soeur, recevant les derniers adieux de son père aveugle. L'aspect de cet ouvrage est d'un bon caractère ; le style en est élevé ; l'ajustement bien entendu de plan, et la draperie bien exécutée dans beaucoup de ses parties. En présence de cet ouvrage, où elle n'a vu avec regret que quelques détails qui nuisent à la simplicité des lignes, si nécessaire à la sculpture monumentale, l'Académie ne peut que s'applaudir des études de bas-relief en grand qu'elle demande à nos jeunes statuaires. M. THOMAS C'est le même sentiment qu'a éprouvé l'Académie en présence du bas-relief, aussi de grande proportion, qu'a envoyé M. Thomas pour son travail de première année ; il a pour [p. 39] sujet un soldat spartiate rapportant le corps de son frère. Cette scène noble et touchante est bien rendue, sous le rapport du sentiment ; l'effet est pathétique, et le bas-relief se distingue surtout par une qualité importante, par une bonne entente de plans. Nous ne dissimulons pas que cette étude ne puisse prêter à des conseils utiles pour l'avenir de l'artiste ; mais il nous suffit de dire qu'elle donne déjà une idée favorable de son talent.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34, 1850, tome 20, p. 35-39
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1849-1850, sculpture£ Notice créée le 11/12/2017. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter