Plaque centrale provenant d'une croix processionnelle, croisée circulaire, 18 trous de fixation.
Sur la croix intérieure émaillée, parsemée de disques, silhouette du Christ en réserve. En haut, titulus en réserve : IHSXPS. Au pied de la croix, figure d’Adam avec tête d’applique. Sur le pourtour de la plaque, bordure de nuées tricolore. Trace d’assemblage : trait horizontal sur la croisée.
Cette plaque de croix peut être rattachée au IIIe groupe de croix déterminé par P. Thoby (Les croix limousines de la fin du XIIe siècle au début du XIVe siècle, Paris, 1953) avec plaque émaillée et figure de Christ en applique. Elle se distingue cependant par une série de particularités. En effet, la composition générale n’a pas d’équivalent : la croisée ronde semble un disque placé derrière la plaque de croix ; la croix intérieure, bien plus large que sur la plupart des croix de ce groupe, est bordée d’une bordure nuée ; la figure du Christ semble plus petite. Le nimbe se distingue par un dessin très particulier, qui n'offre pas de termes de comparaisons exacts. L’inscription IHSXPS est reproduite sur une seule ligne, ce qui est également rare. L'emploi d'un décor sobre est également caractéristique : croix intérieure décorée uniquement de disques d’émail à gamme chromatique invariable : bleu nuit-vert-jaune, parfois ponctués d’or au centre, et de points réservés ; sur certains d’entre eux, des rosettes sont pointillées.
Toutes ces particularités, combinées avec une exécution de qualité et l’emploi d’émail semi-translucide bleu foncé, supposent le travail d’un artiste autonome, qui ne suivait pas les schémas standard, mais qui a interprété librement les éléments de la composition. Une datation à la fin du XIIe siècle peut être envisagée.
figure d’applique du Christ perdue ; plaque de cuivre tordue ; égratignures, cassures, lacunes importantes dans l’émail ; tête d’applique d’Adam fortement usée ; bosses, rayures sur le métal ; dorure très usée
Christ crucifié [applique perdue]
Acquise en 1924 de la Filiale I de l'Ermitage (auparavant Musée de l'Ecole d'art Stieglitz) à Petrograd ; acquise en 1880 chez Schmidt à Londres.
n° 25
n° 15, p. 54-55