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[1858, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
15/01/2025 13:16 (il y a 21 jours)
Type de document
Description
[1858, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1858
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Halévy, Fromental
PAGE DE TITRE : Institut Impérial de France // Académie des beaux-arts // Séance publique annuelle // du samedi 9 octobre 1858 // Présidée par M. Robert-Fleury, président // Rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Académie Impériale de France à Rome, pendant l’année 1857 // Par M. Halévy, Secrétaire perpétuel
LIEU DE RÉDACTION : Paris
DATE : 09-10-1858
Descriptions
Transcription : 
[p. 27] L'Académie examine toujours avec l'intérêt le plus vif, le plus sincère, les travaux, fruits des études nouvelles des jeunes artistes qu'elle a récompensés. Elle y cherche le secret de leur avenir. L'impression générale ressentie cette année est bonne ; si quelques ouvrages méritent des conseils sévères, d'autres ont droit à des encouragements, à des éloges, et l'ensemble de l'exposition atteste l'amour de l'étude et le désir du progrès. [...] [p. 32] Sculpture // M. Maniglier (première année) / On peut louer dans le bas-relief de M. Maniglier, la Mort d’Abel, l'entente des plans et le choix du sujet, qui pouvait fournir le motif d’une belle étude. Mails le jeune sculpteur n'a pas su donner à ses personnages le caractère [p. 33] qui leur convient. La figure d'Abel n'est pas d'une nature assez jeune ; il y a dans le mouvement de celle de Caïn plus de violence que d’énergie réelle ; on voudrait dans le dessin des deux figures plus de grandeur et de fermeté. L'Académie se montre sévère envers ce premier travail d'un pensionnaire, parce qu’elle est convaincue que M. Maniglier, au début de ses études à Rome, saura mettre à profit des conseils donnés dans l'intérêt sincère de son avenir. // M. Chapu (deuxième année) / Conformément au règlement, M. Chapu a exécuté en marbre la copie d’une statue antique. Il a choisi pour sujet de sa copie, qui appartient au gouvernement, le Tireur d'épine, bronze du musée du Capitole. L'Académie n'a que des éloges à donner à M. Chapu ; son travail exécuté beaucoup de soin, reproduit bien le caractère de l'original. // M. Carpeaux (troisième année) // M. Carpeaux envoie la figure d’étude d’un Jeune berger. L’Académie aurait désiré que le modèle dont M. Carpeaux faisait librement choix lui eût permit de montrer l’heureuse alliance de la beauté et de la vérité. Toutefois le regret exprimé par l’Académie ne l’empêche pas de reconnaître dans l’ouvrage du jeune lauréat l’étude fine et vraie de la nature. C’est une qualité précieuse, que M. Carpeaux la conserve [p. 34] dans tous ses travaux, et qu'il cherche en même temps à élever son style, en exerçant son talent sur de nobles sujets. (1) M. Doublemard qui ne doit jouir que de trois années de pension, devait exécuter dans la deuxième année de son pensionnat les travaux prescrits par le règlement pour la quatrième année. M. Doublemard, malade depuis six mois et longtemps menacé de perdre la vue, n’a pu accomplir aucun de ses travaux. // M. Lepère (cinquième année) / M. Lepère a envoyé pour sa dernière année une figure en marbre à laquelle il a donné le nom de Nyssia, reine de Lydie, femme du roi Candaule ; une tête de Bacchante aussi en marbre ; le Baptême du Christ, esquisse ronde-bosse ; et un Portement de croix, esquisse bas-relief. Ces deux esquisses sont en plâtre. / Dans cette dernière esquisse, le Portement de Croix, le jeune sculpteur ne s’est pas élevé à la hauteur du beau sujet qu’il a choisi ; les figures, toutes d'une égale saillie, et disséminées sur la surface du bas-relief, donnent d’ailleurs de la monotonie à cette composition. Dans l’esquisse ronde-bosse, M. Lepère n'a pas non plus donné à sa composition le caractère que comportait le sujet. M. Lepère a voulu, dans sa dernière année, remplir toutes ses obligations, payer quelques dettes arriérées ; le temps a manqué à son zèle, trahi ses efforts et ses bonnes qualités. La tête qu’il nomme une tête de Bacchante n’est pas animée de l’expression qui convient [p. 34] au sujet que l’auteur a voulu traiter ; mais le marbre est exécuté avec soin, avec talent. Enfin, dans la statue en marbre qui représente la femme du roi Candaule, on a peine à comprendre le sentiment que l'artiste a voulu exprimer. Le mouvement indécis et tourmenté nuit à la pondération. Plus simple et plus conforme aux lois de la statuaire, l’œuvre de M. Lepère eût présenté un ensemble plus harmonieux. Toutefois, cet ouvrage a des qualités que l'Académie se plaît à reconnaître, et la statue, dans son ensemble, a un certain aspect de grandeur.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut de France, 4° AA 34 (usuel), 1858, tome 28, p. 27-49
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter