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[1821-1822, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois des [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1821-1822, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois des pensionnaires sculpteurs de 1820 devant être examinés en 1821 et de ceux de 1821 devant être examinés en 1822
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Huyot
PAGE DE TITRE : Rapport sur les envois des pensionnaires de l'Académie royale de France à Rome. 1821. Séance publique du 5 octobre 1822, présidée par M. Guérin. // Rapport de l'Académie royale des beaux-arts sur les ouvrages envoyés par MM. les pensionnaires du Roi à l'Académie royale de France à Rome, par M. Huyot.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 05/10/1822
COMMENTAIRE : Les envois de Rome de 1821, soit les plâtres de Roman et de Ramey, ne sont arrivés à Paris qu'en 1822. Ils ont donc été examinés en même temps que les envois réguliers de 1822.
Descriptions
Transcription : 
MM., L'Académie, dans le rapport annuel qu'elle publie sur les ouvrages des pensionnaires du roi à l'École de Rome, se propose soit de faire connaître au gouvernement jusqu'à quel point les élèves de cette école mettent à profit les dons de la munificence royale, soit d'entretenir parmi eux une active émulation, en exerçant sur leurs ouvrages le genre de critique qui peut les guider ou les maintenir dans la route des principes de l'art et de la belle imitation de la nature. L'envoi périodique des ouvrages des pensionnaires à Rome éprouve souvent des contretemps qui les empêchent de correspondre exactement avec l'époque de la séance publique de l'Académie. Ainsi les travaux de peinture de cette année ne nous sont point encore parvenus tandis que ceux de la sculpture de l'année dernière sont arrivés avec leurs auteurs pour le temps de l'exposition du Louvre où ils ont été soumis à l'épreuve de ce jugement auquel l'Académie elle-même se soumet, celui de l'opinion publique. Cette circonstance a donc soustrait à sa critique les ouvrages de MM. Ramey fils et Roman et, si l'Académie en parle, c'est parce qu'elle a vu avec beaucoup de plaisir qu'elle n'aurait fait que prévenir les suffrages de la voix publique et ceux du gouvernement. Elle eût regardé comme un devoir de faire observer dans le groupe du Thésée et du Minotaure par M. Ramey fils et dans celui de Nisus et Euryale par M. Roman, c'est-à-dire dans la grandeur, la difficulté et le surcroît de travail que de telles études ont coûtés, un surcroît nouveau de zèle et de capacité. Si en effet on donne encore à ces ouvrages le nom d'études, c'est parce qu'ils font partie des travaux que les règlements prescrivent sous ce nom ; c'est parce qu'ils ont été exécutés dans la dernière année du cours consacré à étudier l'antique et la nature ; c'est enfin parce que quelques-uns de leurs détails permettent de ne pas regarder comme définitive une exécution qui n'est encore qu'en modèle et que la nouvelle destination qu'ils ont reçue du gouvernement promet aussi de voir améliorer. C'est ainsi que dans le groupe de Thésée par M. Ramey fils, où une composition hardie et simple nous fait voir le monstre gigantesque, formé de deux natures habilement associées, succombant sous la main du héros dont la force se manifeste avec noblesse, sans trop d'efforts, on aimera cependant qu'une exécution plus ressentie, une musculature plus énergique dans le vainqueur, en rendant plus sensible l'apparence de la force, montre que la vigueur n'est pas dans la pesanteur de la stature. M. Roman qui n'aura rien sans doute à ajouter à la grâce du torse de son Euryale, se verra de même forcé dans le marbre qui lui est commandé d'achever avec plus de fermeté les heureuses indications de son modèle et d'en compléter l'harmonie d'après les avis du public. Ces avis lui ont confirmé ce que l'Académie pense de sa figure en marbre de l'Innocence, où l'imitation de la nature, la grâce de la composition se trouvent réunies à une pensée naïve, à une exécution pleine de vérité. La copie en marbre que M. Ramey a faite d'après l'antique mérite d'être citée par un genre de talent qui n'est pas celui d'un simple copiste. Deux pensionnaires graveurs en pierre et en médailles, MM. Brun et Vatinelle, ont prouvé par les ouvrages qui nous sont parvenus et par les études qu'ils ont exécutées, que la sculpture est la véritable école de ces genres de gravures. M. Brun a exécuté en marbre une petite figure de sa composition représentant un berger. L'auteur s'y est proposé de faire voir qu'il avait cherché à rendre la vérité de son modèle et M. Vatinelle a fait aussi en grand l'étude d'un bas-relief qui devait lui servir à l'exécution d'une médaille, où il représente [Les] Deux Fils de Niobé expirant sous les flèches d'Apollon et de Diane. Ce double ouvrage exige une double mention. Le bas-relief en grand offre dans la composition des deux jeunes gens quelques lignes parallèles peu agréables et qui nuisent à l'harmonie du groupe. On soupçonne aussi que le même modèle a servi aux deux figures, dans lesquelles ont eût désiré rencontrer une plus grande variété de nature et d'exécution. Néanmoins, l'Académie a reconnu dans l'ensemble de l'ouvrage, le premier que l'auteur ait envoyé, de véritables progrès qui en font espérer de nouveaux. Le portrait de Philippe de Commynes en médaille par M. Vatinelle, est d'un travail assez satisfaisant ; l'auteur devra toutefois se garder de confondre le moelleux avec la mollesse. M. Seurre dans le bas-relief d'un Berger découvrant Esculape enfant allaité par une chèvre, nous a montré ce qu'on peut attendre de lui s'il se pénètre bien de cette vérité que l'étude seule procure des succès. L'ouvrage qu'il nous a envoyé est sa première étude à Rome. On aime à croire qu'il a négligé les détails et que, satisfait d'un arrangement assez heureux, il s'est reposé sur l'idée générale du soin de faire excuser les défauts d'une exécution peu soignée. Il y a toutefois dans cet ouvrage du goût, de la facilité et de quoi promettre des progrès. Le premier envoi réalisera sans doute nos espérances. L'Académie a examiné avec intérêt les ouvrages de M. Leboeuf-Nanteuil ; elle doit des éloges à sa figure d'Alexandre blessé et combattant les Oxydraques. Le caractère en est noble et convient à un héros ; l'action présente un heureux développement. Outre quelques observations de détail, on aurait désiré moins de monotonie dans le système général des draperies. L'auteur de cette statue a montré dans trois études de têtes différentes qu'il cherchait à rendre les caractères de différents âges. L'Académie se plaît à espérer d'heureux résultats de ses dispositions, de son zèle et de ses efforts. [...] C'est à l'institution des écoles royale de peinture, de sculpture et d'architecture que la France est particulièrement redevable du progrès des arts. C'est encore à l'influence de ces écoles qu'elle doit cette supériorité de son industrie nationale, que la paix a si évidemment placée au premier rang. Mais Louis XIV, en institution une école de France à Rome, avait moins pour but de multiplier les artistes que de développer le germe de véritables dispositions, par une étude approfondie des chefs d'oeuvre de Rome antique et moderne, afin de former des maîtres habiles qui, par l'élévation de leur talent, fussent particulièrement chargés de faire passer à la postérité les hauts faits de l'histoire. Qu'on se rappelle ce roi, voyant un tableau de l'école flamande d'un genre trivial qui décorait son palais, ordonner qu'il fût retiré, non par mépris pour le talent du peintre, mais parce qu'il regardait ce genre de production comme incapable d'inspirer de grands sentiments. C'est effectivement la noblesse de la composition, le mouvement vrai dans les figures et la grandeur dans les formes qui caractérisent essentiellement les belles productions de l'antique et des grands maîtres. Aussi l'Académie, cette année, en couronnant dignement les efforts des élèves architectes, s'est-elle vue avec peine dans la nécessité de n'accorder que de faibles récompenses aux élèves peintres et sculpteurs. Mais elle est persuadée d'avance que les élèves réaliseront dans le premier concours les espérances qu'elle doit attendre des écoles royales et que les pensionnaires du roi à Rome, redoublant de zèle et d'ardeur, se montreront de plus en plus dignes de la bienveillance qui leur est accordée. C'est en effet à cette école placée dans la ville classique des arts et formées de l'élite des élèves qu'il est réservé d'entretenir ce feu sacré qui fait éclore les grands génies.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1822-1823, tome 4, p. 2-11 (1822)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1821-1822, sculpture£ Notice créée le 02/10/2017. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter