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[1832, peinture, rapport Institut primitif 3]Rapport primitif sur les envois des pensionnaires, 1832 [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1832, peinture, rapport Institut primitif 3]
Rapport primitif sur les envois des pensionnaires, 1832, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport de la section de peinture à l'Académie des beaux-arts. Examen des ouvrages des élèves de l'École de France à Rome pour l'année 1832
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1832
Descriptions
Transcription : 
L'Académie éprouvait depuis quelques années une véritable satisfaction en rendant compte dans sa séance publique des travaux des élèves de l'École de France à Rome. Elle avait à signaler leurs aptitudes, le choix des sujets et des objets de leurs études ; plusieurs fois c'était pour remplir son devoir qu'elle mêlait quelques critiques aux éloges qu'elle avait tant de plaisir à donner aux efforts qu'ils faisaient pour montrer combien ils appréciaient la haute faveur que le gouvernement leur accordait l'extrême bienveillance dont il les entourait et les utiles encouragements qu'il donnait à leurs premiers succès. Cette année son devoir est bien pénible à remplir car dans les avis qu'elle donnera à ses élèves, sur les travaux, le blâme dépassera les éloges qu'elle aurait encore tant de plaisir à leur adresser. Avant d'entrer dans l'examen des ouvrages de chacun d'eux, l'Académie ne peut s'empêcher de témoigner l'inquiétude qu'elle ressent de la mauvaise direction qu'en général ils donnent à leurs études. Le mauvais goût qui assiège nos écoles de Paris et dont les funestes résultats inondent nos expositions publiques semble avoir traversé les Alpes. La vue des chefs-d’œuvre de l'antiquité, les belles peintures de Raphaël, de Michel-Ange, du Dominicain, la nature colorée par un si beau soleil ne paraissent pas avoir fait d'impression sur leur esprit ; le choix de leur dessin, leur coloris ne sont point inspirés par le beau pays qu'ils habitent ; rien enfin dans leurs production ne sent l'Italie. L'Académie éprouve un sentiment plus [rayé : pénible] pénible encore et quelle doit cependant consigner ici dans l'intérêt des élèves, c'est de voir que dans le choix de plusieurs travaux des peintres et des sculpteurs, ces élèves méconnaissent le but de l'institution de l'École de France à Rome et que des idées mercantiles leur ont fait préférer des sujets de défaite à des sujets d'une étude plus sérieuse, plus utile à leurs progrès, et enfin tels que les règlements de l'École leur imposent. L'un prend un sujet dans un roman dont la célébrité lui paraît un garant de la vente de son tableau, l'autre trouve dans une anecdote fort équivoque l'occasion d'accoler deux personnages dont les noms réunis lui offrent le même espoir ; le même [se rapporte au premier] a peint aussi une figure allégorique de la liberté persuadé que le gouvernement ne pourra pas n'en pas faire l'acquisition. [en marge : L'Académie voit aussi avec peine et elle doit consigner ici dans l'intérêt des élèves que dans le choix des travaux des peintres et des sculpteurs, ces élèves méconnaissent le but de l'institution de l'École de France à Rome ont traité des sujets qui appartenant plus à la peinture dite de genre qu'à celle du style historique qui doit être [rayé : l'objet principal ; mis à la place : principalement l'objet de leurs études]. Cependant, des modèles destinés à des fabriques, à des fontes en bronze se trouvent dans l'envoi des élèves sculpteurs : ce n'est pas que l'Académie ne vit avec plaisir d'habiles statuaires donner un peu de leur temps à renouveler et à rappeler par quelques unes de leurs productions le bon goût dans nos manufactures ; mais pour les élèves de l'École de Rome, ce n'est pas de cela dont il s'agit, car c'est précisément pour que les études de ces élèves ne soient pas entravées par ces sortes de travaux qu'ils sont éloignés de Paris : ainsi non seulement ils montrent peu d'élévation dans leurs idées en s'occupant de ce genre de travaux, mais ils manquent à leur devoir. / Le tableau de Pisani par M. Féron est peint avec vigueur [rayé : mais] la composition [ajouté : n'exprime] pas assez la chaleur et le désordre d'un mouvement populaire, la couleur est éclatante et forte, [ajouté : cependant] les teintes rouges sont exagérées surtout dans les ombres, plusieurs têtes des draperies sont bien exécutées : mais les élèves sont-ils envoyés à Rome pour peindre des simarres, des pantalons mi-partie rouge, jaune, etc. L'Académie pense au contraire qu'ils doivent y traiter des sujets qui comportent le développement du grand style historique, l'étude des nus, la connaissance de la mythologie, des poètes et des auteurs de l'antiquité. Un talent fait peut s'exercer sur des sujets divers, mais un jeune artiste dans ses études doit traiter des sujets divers dans le genre difficile, c'est à dire le plus élevé. / La copie envoyée par M. Dupré est d'après un bon maître et est faite avec attention surtout dans la partie supérieure. L'autre partie [ajouté : est ] négligée. Ce pensionnaire a mis si peu de temps à peindre l'esquisse qui [rayé : fait partie ; mis à la place : complète] son travail de cette année que l'Académie n'en peut mettre beaucoup à l'examiner. Les plans y sont confus, la touche molle et la couleur faible. L'Académie [ajouté : espère] que par des études mieux dirigées ce pensionnaire compensera dans l'envoi de sa dernière année la faiblesse de quelques unes des années précédentes. / Les deux figures de Ganganelli et de Carlin peintes par M. Bézard n'offrent qu'une composition insignifiante à laquelle les noms pourraient donner de l'intérêt si les têtes étaient des portraits ce qu'on ne peut croire car elles n'ont aucun caractère d'individualité ; [rayé : ce pensionnaire n'est] le dessin est plein d'incorrections et est d'un mauvais goût, la couleur est terreuse et sans transparence. Ce pensionnaire a encore plusieurs années à passer à Rome. Il doit les employer à des études plus approfondies et ne pas se contenter d'à peu près. / Le choix que M. Signol a fait de la figure allégorique de la liberté pour son travail de cette année, interdit de lui faire les observations qui pourraient lui être adressées sur la manière dont il a exprimé cette allégorie. Elles comporteraient des notions de politique qui seraient déplacées ici. Ne nous occupant donc que de la partie pittoresque, nous dirons que [rayé : le dessin est lourd] l'attitude est mal choisie, parce qu'elle présente trop de parties raccourcies, le dessin est lourd et sans noblesse ; les nudités ont un genre d'imitation qui conviendrait plutôt à des orgies flamandes qu'à la gravité de cette allégorie ; cependant il y a dans ce tableau une couleur forte, une exécution vigoureuse qui annoncent dans son auteur la main d'un artiste destiné à peindre de grands ouvrages. [rayé : Le tableau de Paul et Virginie n'est] Le tableau de Virginie peint aussi par M. Signol n'est point dans la série des travaux dus par ce pensionnaire ; l'Académie observera cependant à l'auteur que c'est mal connaître les avantages qu'un jeune artiste peut retirer de son séjour à Rome que [rayé : d'y traiter] de s'y occuper de pareils sujets : d'ailleurs l'intérêt du roman de Paul et Virginie est [rayé : un mot ill.] dans la peinture si touchante des sentiments de tendresse maternelle dans ceux d'amitié, d'amour des deux enfants ; tout est fini dans le moment [rayé : choisi] peint par l'artiste, le personnage principal est mort et livré à des mains étrangères. [rayé : un mot ill.] L'Académie ajoutera que ce tableau est très harmonieux, peint avec la délicatesse ; que la jeune négresse est bien pensée et d'une exécution pleine de finesse et de vérité. La figure de Virginie est trop également frappée de la lumière et la vieille est d'une proportion trop grande. L'Académie en [rayé : comparant ; mis à la place : résumant son observation sur] les deux tableaux de ce pensionnaire a [rayé : remarqué avec ; mis à la place : témoigné sa] satisfaction [ajouté : de] l'exécution [rayé : forte ; mis à la place : grande] et vigoureuse de la figure allégorique [ajouté au crayon : de] la douceur et la suavité de celle [rayé : de son ; mis à la place : du] tableau de Virginie toutes deux [rayé : convenable au] si bien adapté au sujet représenté. Si cet artiste qui n'est à Rome que depuis deux ans veut [rayé : y étudier les ; mis à la place : s'adonner à l'étude des] grands maîtres et [rayé : s'appliquer à comprendre ; mis à la place : s'attacher à concevoir la dignité du] style historique, il sera bientôt au [rayé : nombre des élèves qui ; mis à la place : compte des pensionnaires qui] font honneur à l'École [rayé : de ; mis à la place : de France à] Rome. [rayé : L'Académie conçoit ; mis à la place : On peut voir] d'autant plus d'espérance sur le développement de son talent que [rayé : dans l'envoi de ces deux années cet élève ; mis à la place : par les envois de sa première et de sa deuxième année il] a fait preuve d'une ardeur [mis à la place : soutenue] au travail [rayé : qui est le garant de ses succès à venir ; mis à la place : qui est le sûr garant de la suite de beaux succès]. // Le paysage de M. Gibert représentant des sites des environs de Subiaco semble avoir été peint sur un dessin plutôt que d'après nature ; ces tons de couleur blanchâtre, froids et humides sont ceux des pays septentrionaux et non pas ceux produits par le soleil ardent de l'Italie. Ce tableau manque d'ailleurs d'étude et de vérité. L'Académie rappellera à cet élève que l'imitation est la base du talent du peintre qui, si cette imitation est nécessaire au peintre d'histoire, est indispensable au peintre de paysage et qu'il n'y a point de beaux tableaux dans ce genre, si on y trouve pas des détails de la plus exacte vérité. Un article du règlement prescrit aux élèves de l'École de France à Rome l'envoi de figures dessinées d'après nature et d'après l'antique. Les directeurs de cet établissement ont toujours recommandé l'exécution de ce règlement [rayé : il l'ont quelquefois obtenu] l'Académie a été surprise et a vu avec peine que M. le Directeur actuel dans l'énoncé de l'envoi des travaux des pensionnaires pour cette année, qu'il adresse à M. le Ministre des Travaux publics ne fait mention de ce règlement qu'en le considérant comme tombé en désuétude.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 22
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport, Institut 1832, peinture£ Notice créée le 04/08/2004. Notice modifiée le : 13/03/2017. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin