Scène de bataille
Pas d'illustration
Titres
Titre :
Scène de bataille
Localisations
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
3245
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
255
Commentaire Cote / numéro :
Numéro du catalogue de vente de 1845
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
153
Commentaire Cote / numéro :
Numéro du catalogue de vente de 1841
Créations / exécutions
Type de date :
Date de création :
Historiques de collection
Collection :
Estimé à 2500 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch
Evénement :
Description du catalogue de 1845 :
Description du catalogue de 1845 :
L'action occupe toute la vaste étendue d'un terrain qui se développe au pied d'une chaîne de coteaux, à mi-côte desquels on remarque un château et ses dépendances. Ces coteaux ne sont que le prolongement de hautes montagnes, dont la cime conique de la plus élevée avoisine de beaux nuages, incessamment grossis par les tourbillons de fumée qui s’élèvent vers eux du milieu du combat.
Si la multitude de cadavres et de débris qui jonchent de tous côtés la terre indiquent clairement que depuis longtemps déjà les combattants sont aux prises, l’acharnement avec lequel ils se mesurent ne laisse pressentir, ni le terme, ni l’issue du combat. En effet, la bataille, engagée sur tous les points, offre aussi sur tous les points la même manifestation de courage, d’héroïsme et de mépris de la mort. Tandis que, vers le milieu de la composition, un gros de fantassins réunis en carré soutient, avec une incroyable ardeur, le choc de plusieurs groupes de cavaliers qui cherchent incessamment et de tous c6tés à l entamer ; d un autre côté, ces mêmes cavaliers, pressés à leur tour par des cavaliers ennemis, ont à soutenir de leur part mille attaques corps à corps, d’où résultent autant de combats partiels, dont chacun a sa forme, son originalité, ses sanglants résultats. Aux deux extrémités de la composition, l’événement se présente sous les faces les plus opposées : à gauche, deux trompettes sont montés sur une éminence, d’où ils cherchent à rallier les fuyards ; à droite, deux autres trompettes sonnent la charge à la tête d’un fort détachement de cavalerie qui s’élance au galop, sous le commandement d’un général qui, la tête tournée vers les siens, leur adresse ses ordres, en même temps qu’il leur indique de la main le point vers lequel ils doivent diriger leurs efforts. Non loin de ceux-ci, deux cavaliers, fuyant à toute bride, déchargent, à bout portant, leurs pistolets dans le flanc d’un cavalier ennemi qui fait feu sur le carré de fantassins. Plus en avant, c’est un cavalier qui cherche à se débarrasser de sa monture abattue sous lui ; un autre tire derrière lui en fuyant, et l’on peut admirer comment, de peur de l’atteindre, son cheval s’élance au-dessus d’un pauvre blessé qui implore du secours. Ici, un porte-étendard cherche à se soustraire au feu formidable des fantassins ; mais, surpris dans sa fuite par un autre cavalier, il chancelle, atteint d’un coup de feu qui lui brise les reins. A leurs pieds, un cavalier a reçu la mort, en même temps que son cheval, et tous deux, sans s’être désunis, gisent étendus sur l’arène. Un autre encore s’efforce d’éviter la mort, en se cramponnant à la terre, où la chute de de son cheval blessé l a précipité. Une caisse, des cadavres, des armes à feu brisées ou entières, jonchent toute la surface du sol. Au-dessus d’une mare dont les eaux baignent les cadavres de plusieurs combattants, un groupe de cavaliers s’attaquent avec désespoir : l’un est saisi au collet par son adversaire qui lui enfonce son épée dans la gorge ; l’autre, frappé à la fois par un cavalier et par deux fantassins, tombe avec son cheval également percé de coups. On voit un cavalier, effrayé du sort de ses compagnons d’armes, s’éloigner du champ de bataille de toute la vitesse de sa monture ; à côté de lui, un cheval débarrassé de son maître, s’élance dans la marre dont il fait jaillir l’eau sous ses pieds ; enfin, de quelque côté que l’on tourne ses regards, la scène n’offre que fureur et désolation.
Cette scène est si parfaitement rendue, qu’on croit y assister ; elle présente tant d’intérêt, on s’y attache tellement, qu’après avoir regardé deux ou trois figures, on se sent entraîné à les examiner toutes les unes après les autres, et l’on finit par passer en revue les quatre-vingts combattants, dont les attitudes, les mouvements, les costumes et même jusqu’aux armes, offrent autant de variété que de personnes. Les trente superbes chevaux qui animent cette composition excitent la même surprise, car on se plaît à examiner l’heureuse diversité de leurs couleurs, de leurs positions, dont aucune ne ressemble à l’autre. On ne saurait exprimer le mouvement et la vie qui règnent dans ce tableau ! C’est bien là toute la fougue, tout le tumulte, tout le désordre d’une mêlée : les chevaux renversés sur leurs cavaliers, les cadavres des morts, l’agonie des mourants, les contorsions des blessés, le désespoir et la rage des vaincus, soit qu’ils fuient, soit qu’ils se défendent encore, l’acharnement des vainqueurs, le calme des trompettes qui sonnent la charge, tout est rendu avec autant de fidélité que d’énergie. Nous ne saurions, non plus, trop appeler l’attention sur les chevaux, sur l’intelligence avec laquelle ils sont groupés, sur la grâce et l’agilité de leur mouvements, soit qu’ils s’emportent, effrayés, soit qu’ils obéissent docilement à la main qui les guide. Ces animaux sont d’un dessin si correct et si délicat, l’anatomie en est si savamment étudiée, leurs yeux ont tant de feu, leurs allures tant de fougue, la diversité de leurs robes produit des contrastes si piquants, que le juge le plus sévère ne saurait rien trouver de plus parfait. Les personnages, ainsi que les chevaux, se détachent en vigueur sur des terrains d’un gris argentin dont le ton clair produit la plus heureuse opposition. L’agencement de ce terrain forme un site aride et nu, parfaitement choisi pour la scène. La fumée qui sort du gros de la mêlée s’élève dans le ciel légère et transparente, et se fond admirablement avec l’air, où flottent des nuages variés de ton, quelquefois d’un jaune de feu. Ajoutons que l’exécution est du plus beau faire du maître, et que le coloris a cette suavité, cette vigueur et ce beau velouté qu’on admire dans les ouvrages les plus estimés de Wouwermans.
Description du catalogue de 1845 :
L'action occupe toute la vaste étendue d'un terrain qui se développe au pied d'une chaîne de coteaux, à mi-côte desquels on remarque un château et ses dépendances. Ces coteaux ne sont que le prolongement de hautes montagnes, dont la cime conique de la plus élevée avoisine de beaux nuages, incessamment grossis par les tourbillons de fumée qui s’élèvent vers eux du milieu du combat.
Si la multitude de cadavres et de débris qui jonchent de tous côtés la terre indiquent clairement que depuis longtemps déjà les combattants sont aux prises, l’acharnement avec lequel ils se mesurent ne laisse pressentir, ni le terme, ni l’issue du combat. En effet, la bataille, engagée sur tous les points, offre aussi sur tous les points la même manifestation de courage, d’héroïsme et de mépris de la mort. Tandis que, vers le milieu de la composition, un gros de fantassins réunis en carré soutient, avec une incroyable ardeur, le choc de plusieurs groupes de cavaliers qui cherchent incessamment et de tous c6tés à l entamer ; d un autre côté, ces mêmes cavaliers, pressés à leur tour par des cavaliers ennemis, ont à soutenir de leur part mille attaques corps à corps, d’où résultent autant de combats partiels, dont chacun a sa forme, son originalité, ses sanglants résultats. Aux deux extrémités de la composition, l’événement se présente sous les faces les plus opposées : à gauche, deux trompettes sont montés sur une éminence, d’où ils cherchent à rallier les fuyards ; à droite, deux autres trompettes sonnent la charge à la tête d’un fort détachement de cavalerie qui s’élance au galop, sous le commandement d’un général qui, la tête tournée vers les siens, leur adresse ses ordres, en même temps qu’il leur indique de la main le point vers lequel ils doivent diriger leurs efforts. Non loin de ceux-ci, deux cavaliers, fuyant à toute bride, déchargent, à bout portant, leurs pistolets dans le flanc d’un cavalier ennemi qui fait feu sur le carré de fantassins. Plus en avant, c’est un cavalier qui cherche à se débarrasser de sa monture abattue sous lui ; un autre tire derrière lui en fuyant, et l’on peut admirer comment, de peur de l’atteindre, son cheval s’élance au-dessus d’un pauvre blessé qui implore du secours. Ici, un porte-étendard cherche à se soustraire au feu formidable des fantassins ; mais, surpris dans sa fuite par un autre cavalier, il chancelle, atteint d’un coup de feu qui lui brise les reins. A leurs pieds, un cavalier a reçu la mort, en même temps que son cheval, et tous deux, sans s’être désunis, gisent étendus sur l’arène. Un autre encore s’efforce d’éviter la mort, en se cramponnant à la terre, où la chute de de son cheval blessé l a précipité. Une caisse, des cadavres, des armes à feu brisées ou entières, jonchent toute la surface du sol. Au-dessus d’une mare dont les eaux baignent les cadavres de plusieurs combattants, un groupe de cavaliers s’attaquent avec désespoir : l’un est saisi au collet par son adversaire qui lui enfonce son épée dans la gorge ; l’autre, frappé à la fois par un cavalier et par deux fantassins, tombe avec son cheval également percé de coups. On voit un cavalier, effrayé du sort de ses compagnons d’armes, s’éloigner du champ de bataille de toute la vitesse de sa monture ; à côté de lui, un cheval débarrassé de son maître, s’élance dans la marre dont il fait jaillir l’eau sous ses pieds ; enfin, de quelque côté que l’on tourne ses regards, la scène n’offre que fureur et désolation.
Cette scène est si parfaitement rendue, qu’on croit y assister ; elle présente tant d’intérêt, on s’y attache tellement, qu’après avoir regardé deux ou trois figures, on se sent entraîné à les examiner toutes les unes après les autres, et l’on finit par passer en revue les quatre-vingts combattants, dont les attitudes, les mouvements, les costumes et même jusqu’aux armes, offrent autant de variété que de personnes. Les trente superbes chevaux qui animent cette composition excitent la même surprise, car on se plaît à examiner l’heureuse diversité de leurs couleurs, de leurs positions, dont aucune ne ressemble à l’autre. On ne saurait exprimer le mouvement et la vie qui règnent dans ce tableau ! C’est bien là toute la fougue, tout le tumulte, tout le désordre d’une mêlée : les chevaux renversés sur leurs cavaliers, les cadavres des morts, l’agonie des mourants, les contorsions des blessés, le désespoir et la rage des vaincus, soit qu’ils fuient, soit qu’ils se défendent encore, l’acharnement des vainqueurs, le calme des trompettes qui sonnent la charge, tout est rendu avec autant de fidélité que d’énergie. Nous ne saurions, non plus, trop appeler l’attention sur les chevaux, sur l’intelligence avec laquelle ils sont groupés, sur la grâce et l’agilité de leur mouvements, soit qu’ils s’emportent, effrayés, soit qu’ils obéissent docilement à la main qui les guide. Ces animaux sont d’un dessin si correct et si délicat, l’anatomie en est si savamment étudiée, leurs yeux ont tant de feu, leurs allures tant de fougue, la diversité de leurs robes produit des contrastes si piquants, que le juge le plus sévère ne saurait rien trouver de plus parfait. Les personnages, ainsi que les chevaux, se détachent en vigueur sur des terrains d’un gris argentin dont le ton clair produit la plus heureuse opposition. L’agencement de ce terrain forme un site aride et nu, parfaitement choisi pour la scène. La fumée qui sort du gros de la mêlée s’élève dans le ciel légère et transparente, et se fond admirablement avec l’air, où flottent des nuages variés de ton, quelquefois d’un jaune de feu. Ajoutons que l’exécution est du plus beau faire du maître, et que le coloris a cette suavité, cette vigueur et ce beau velouté qu’on admire dans les ouvrages les plus estimés de Wouwermans.
Evénement :
Description du catalogue de 1841 :
On ne saurait exprimer les béautés de ce chef-d'oeuvre. Le spectateur est frappé de l'immensité de la plaine qui se déroule avec tant de profondeur à ses yeux, et de la savante composition des groupes qui s'y détachent avec tant de vigueur. On est ému profondément par l'énergie furieuse avec la quelle se heurtent les hommes et les chevaux. Dans cette inimitable composition tout concourt à vous faire éprouver les plus fortes émotions, tout jusqu'à l'épaisse fumée qui s'élevant en nombreux tourbillons, semble vouloir éclipser la lumière du ciel. Enfin la terrible poésie de cette scène de carnage est rendue avec une puissance et une délicatesse de couleur telles qu'en la contemplant, on reste également saisi de terreur et d'admiration.
On ne saurait exprimer les béautés de ce chef-d'oeuvre. Le spectateur est frappé de l'immensité de la plaine qui se déroule avec tant de profondeur à ses yeux, et de la savante composition des groupes qui s'y détachent avec tant de vigueur. On est ému profondément par l'énergie furieuse avec la quelle se heurtent les hommes et les chevaux. Dans cette inimitable composition tout concourt à vous faire éprouver les plus fortes émotions, tout jusqu'à l'épaisse fumée qui s'élevant en nombreux tourbillons, semble vouloir éclipser la lumière du ciel. Enfin la terrible poésie de cette scène de carnage est rendue avec une puissance et une délicatesse de couleur telles qu'en la contemplant, on reste également saisi de terreur et d'admiration.
Bibliographies / archives
Référence :
Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.
fol. 213. n° 3245. Quadro in tela alto piedi tre, largo piedi quattro, e un terzo rappresentante una Battaglia di Wovermans Scudi Duemila Cinquecento 2500
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)