plaque médiane (élément de croix, avers)

Plaque centrale provenant d’une croix processionnelle composée. Dix-sept trous de fixation.

Figure d’applique de Christ clouée au bois de la Croix, émaillée de vert et décorée de losanges en réserve. Le Christ, souffrant, la tête penchée à gauche, les yeux fermés, est coiffé d’un nimbe crucifère polychrome ; ses bras sont étirés et son corps dessiné par des traits marqués : sternum en trois lignes, cage thoracique étroite, épigastre à trois sillons.

Au-dessus de la tête du Christ, Dextera Domini sortant d’une nuée et titulus inscrit en réserve sur deux lignes. Aux pieds du crucifié, silhouette en réserve d’Adam ressuscitant du tombeau, inhabituellement présenté presque en figure entière. Le fond bleu de la plaque, délimitée par une bordure bleu et blanche, est constellé de rosettes et disques polychromes.

Si la plaque émaillée est tout à fait conforme à la production de qualité des ateliers limousins œuvrant autour de 1200, la figure d’applique révèle quelques simplifications dans le modelé plat du corps et le manque d’expressivité du visage, qui la rapprochent du Christ du musée des Arts Décoratifs de Prague (Uměleckoprůmyslové muzeum), inv. 2543, et de celui passé dans la galerie de Jan Dirven en 1984 et 1998. Ce décalage qualitatif entre la partie émaillée et celle ciselée peut s’expliquer par le fonctionnement des ateliers d’orfèvres limousins, qui procédaient à l’assemblage d’émaux et de reliefs plastiques exécutés séparément. Etant donné ces observations, une datation dans la deuxième décennie du XIIIe siècle est vraisemblable.

X H S / I P S

Provenant de la collection du chanoine de Gand, Gabriël-Edmond- Willem Van den Gheyn (1862-1955), léguée au musée à sa mort, en 1955. Présentée en 1995 dans une exposition au Stedelijk Museum (pas de catalogue publié).