Plaque de croix

Plaque de croix

Plaque à empattement potencé avec redents, partie inférieure de la face principale d’une croix processionnelle de l’opus lemovicense. Elle appartient au groupe GF-12, Ac. du répertoire de François (1993). Divers motifs polychromes, disques, quatre-feuilles et rosettes dentées sont disposés sur un fond [bleu]. Le corps entier de la figure en réserve occupe le centre de la plaque. Elle est nimbée, allongée, avec une tête d’applique classique. La figure, qui tient un livre dans la main gauche, ne présente aucun attribut permettant d’identifier le saint représenté. Les plis de la tunique et du manteau sont longs, parallèles et incurvés, ce qui, dans l'ensemble, dénote un manque d'expérimentation du mouvement et un manque de vigueur. Les trois orfrois sur le col, le bas du vêtement et la partie intermédiaire sont destinés à enrichir l’ensemble, malgré leur simplicité. La bordure est soulignée par une frise réservée en pointillé.

Il n’est pas possible d’indiquer la palette de couleurs, car nous ne connaissons la plaque qu’à travers une photographie en noir et blanc datant de 1922.

Le contour de cette plaque de croix potencée à redents est le même que celui de croix de Limoges dont la production apparaît dès la fin du XII^e siècle et se poursuit au début du XIII^e siècle, date qui nous intéresse ici. La tête d’applique classicisante et le corps gravé de la figure en réserve, les motifs décoratifs et leur chromatisme ainsi que le traitement de la figure sont caractéristiques de l'Œuvre de Limoges réalisée entre 1200 et 1210.

Cette plaque faisait partie de la collection de Carlos Vallin i Ballin (1868 Francfort-sur-le-Main - 1945 Barcelone) ; celui-ci s’appelait en réalité Karl Gustav Wertheim, et appartenait à une famille allemande bien connue, propriétaire de la marque de machines à coudre Wertheim. Au décès de ses parents en 1919, il décida de changer de nom. En 1920, il acheta une ancienne maison de maître à Teià (province de Barcelone), connue sous le nom de Can Wertheim. Il établit sa résidence définitive à Barcelone et y installa aussi la production de son usine, qui devint entièrement catalane. M. Vallin i Ballin possédait une collection d'œuvres d'art très variées qui comprenait, entre autres, des christs, des croix et des plaques limousines dont cette plaque de croix. Sa collection fut dispersée en 1936. Il n’a pas été possible d'obtenir des informations sur cette plaque.

La photographie date de 1922 (Arxiu Mas C-37833). Elle est antérieure à la dispersion de la collection en 1936.