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[1862, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1862TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1862, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1862
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Séance du 18 octobre 1862. Rapport privé de l'Académie des Beaux Arts sur les travaux exécutés par les pensionnaires de l'Académie impériale de France à Rome, pendant l'année 1861
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 18/10/1862
COMMENTAIRE : Une seconde version de ce rapport est consultable à la Bibliothèque de l'Institut, cote 4°AA 34 A (usuel), année 1862, tome 32.
Descriptions
Transcription : 
[p. 383] M. Michel (1ère année) / M. Michel a pris pour sujet de son envoi de première année : Le Berger Faustulus. Faustulus aperçoit sous le feuillage et près des bords du Tibre, Romulus et Rémus allaités par la louve. [p. 384] La figure du Berger, bien posée, est d'un très beau dessin, bien modelée et d'une couleur vraie ; la tête est bien et d'une bonne expression. Le groupe des enfants laisse à désirer pour la couleur qui entre trop dans celle de Faustulus. Le paysage est harmonieux et adapté au sujet ; les fonds rappellent le caractère des bords du Tibre. Cet envoi de première année permet de concevoir de grandes espérances sur les futurs efforts de ce pensionnaire. Les deux dessins que M. Michel a joints à son envoi principal, l'un d'après la figure du Thésée du Parthénon, l'autre d'après la fresque de Raphaël à la Farnésine, Vénus et Cérès, sont assez satisfaisants. Toutefois la figure du Thésée manque d'accent. // M. Ulmann (2ème année) / Samson et Dalila. - L'artiste a pris pour sujet le moment où Dalila profitant du sommeil de Samson lui coupe la chevelure. La figure de Samson est d'un bon mouvement ; mais la tête est mal attachée et le col ne se devine pas ; le bras gauche est d'une bonne forme et fait regretter que le reste de la figure ne réponde pas complètement à cette excellente partie. La Dalila manque du caractère qui convient au personnage. Les teintes rousses et bistrées dominent trop dans ce tableau. M. Ulmann a joint à son envoi principal un fragment dessiné d'après la fresque de Raphaël : Héliodore chassé du Temple. L'Académie regrette de n'avoir aucun éloge à faire de ce dessin qui est lourd et négligé. // M. Henner (3ème année) / Jeune baigneur endormi - Cette peinture pleine de jeunesse et de naïveté, est aussi d'un dessin et d'un modelé qu'on ne saurait trop louer. La couleur en est fine et vraie ; le paysage, simple et bien disposé, fait valoir la figure d'une manière heureuse ; l'expression de la tête est charmante. On regrette que la draperie noire placée près du torse ne soit pas d'un ton plus chaud et plus harmonieux qui eut fait ressortir le reste du tableau. [p. 385] L'esquisse de M. Henner, Agar dans le Désert, n'est pas arrivée et manque à l'exposition. // M. Sellier (4e année) / Fragment des Sibylles de Raphaël (Fresque de l'Église Della Pace). Cette copie d'un aspect roux et lourd de ton, présente cependant plusieurs morceaux très satisfaisants, tel que le petit ange du milieu et l'ange de gauche, dans la partie supérieure ; la draperie de la figure du côté droit est étudiée avec beaucoup de soin. M. Sellier a envoyé, outre sa copie, un dessin esquisse : Saint Paul chassé de la synagogue. Ce dessin a subi de telles dégradations dans les caisses des envois qu'il est très difficile d'en apprécier l'effet. La composition, cependant, paraît convenable. Il est à souhaiter que les pensionnaires emploient des moyens propres à préserver leurs dessins. // M. Didier, paysagiste (4e année) / Horace enfant trouvé par les bergers. (Paysage historique). Il règne dans ce paysage et surtout dans les fonds, une lumière qui n'est pas dépourvue d'harmonie ; mais les figures placées sur un plan trop éloigné, n'ont pas assez d'importance et l'ensemble du tableau manque d'étude et de caractère ; cet ensemble gagnerait, au contraire, si les premiers plans avaient plus de solidité. Nous devons à ce sujet exprimer le regret qu'éprouve, chaque année, l'Académie d'être obligée de constater que l'étude de la grande nature qui a si bien inspiré les Guaspre et les Nicolas Poussin semble de plus en plus disparaître des ouvrages envoyés de Rome par MM. les paysagistes. Nous leur rappelons, de nouveau, qu'ils doivent, en Italie plus que partout ailleurs, se rattacher étroitement aux grandes traditions de l'art. // M. Clément (5ème année) / La mort de César - La figure de Brutus est très expressive et pleine d'énergie ; malheureusement le personnage de César ne répond pas à celui de Brutus. La pose en est académique ; la tête manque de noblesse et ne ressemble pas au buste que l'Antiquité nous a laissé de ce grand homme ; la nudité du torse est contraire aux usages et au costume de cette époque. Auprès de César et plus à gauche se trouvent quelques figures [p. 386] dont une, surtout, est d'un mouvement très exagéré. Cette partie du tableau est, sans contredit, la plus faible. Heureusement le côté droit offre de très grandes qualités ; plusieurs figures, d'un mouvement et d'une exécution énergiques, forment, avec le Brutus, un groupe très bien agencé. On regrette, cependant, qu'un des conspirateurs porte le pied sur la hanche de César. Ce geste est trivial et altère la dignité du personnage qui en est l'objet. De même, nous signalons dans le groupe, à droite, un défaut de composition, les bras des deux personnages qui se confondent. La figure drapée, plus à droite, et qui s'éloigne en se cachant le visage dans son manteau est d'une bonne intention ; le fond de la salle est aussi très bien composé. Ajoutons que l'ensemble de ce tableau est d'une disposition louable et d'un mouvement énergique et quoique trop peu achevé dans certaines parties, il termine heureusement la série des travaux et le pensionnat de M. Clément. Au moment d'achever son tableau, ce jeune homme a été frappé d'un grand malheur qui l'a éloigné de son atelier. Espérons que le temps lui permettra de se recueillir ; alors il lui sera facile de modifier les parties défectueuses de son ouvrage et de terminer ce qui est inachevé. L'Académie rappelle à Messieurs les Pensionnaires que le règlement défend d'exécuter un tableau qui dépasse quatre mètres dans sa plus grande dimension, précaution sage, qui empêche les peintres d'entreprendre des travaux trop vastes pour être exécutés en une année.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 13, p. 383-386
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1862, peinture£ Notice créée le 20/09/2002. Notice modifiée le : 05/04/2017. Rédacteur : Pierre Serié.
Rédacteur
Pierre Serié