[1879, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1879, pe [...]
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Description
[1879, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1879, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Baudry, Paul
PAGE DE TITRE : 1879. Rapport sur les envois de Rome destiné à l'officiel. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1879
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1879, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Baudry, Paul
PAGE DE TITRE : 1879. Rapport sur les envois de Rome destiné à l'officiel. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1879
Descriptions
Transcription :
M. Chartran (première année). Une joueuse de mandoline. / L'envoi de M. Chartran se recommande par une simplicité dans l'arrangement conforme au genre d'études que le règlement impose aux pensionnaires de première année. L'exécution de cette figure est habile et recherchée avec un soin délicat. La tête d'un caractère original a beaucoup de charme et l'aspect général du tableau ne manque ni de grâce ni de distinction. L'Académie aurait désiré pouvoir étendre son approbation aux autres envois de M. Chartran : malheureusement elle est forcée de considérer comme au-dessous de ses critiques les dessins, si dépourvus de sérieux et d'étude, que ce pensionnaire n'a pas craint de lui envoyer. / Il est très regrettable que les avis précédents et les admonestations adressées en pareil cas par l'Académie à d'autres pensionnaires n'aient pas éclairé M. Chartran. Les jeunes peintres que l'État envoie à Rome ont le devoir de se conformer strictement aux prescriptions d'ailleurs si sages du règlement. C'est dans l'intérêt de leurs progrès, de leur avenir, que ce règlement exige d'eux des copies dessinées d'après les maîtres. Les modes qui se succèdent dans le domaine de l'art ne peuvent amoindrir la perfection des chefs-d'oeuvre de l'Italie ni, aux yeux des vrais artistes, en compromettre l'autorité. Ces chefs-d'oeuvre sont encore les pôles fixes du beau et du vrai, et ils ont toujours paru tels même aux peintres des autres écoles les plus indépendants, les plus dissidents en apparence. L'exemple et les travaux de Rubens et de Vélàsquez qui firent, dans leur jeunesse, de nombreux dessins d'après les fresques de la chapelle Sixtine, devraient être présents à la mémoire des pensionnaires et les convaincre qu'en les exhortant aux études dessinées, l'Académie leur donne le conseil le plus profitable au développement de leur talent. M. Wencker (deuxième année) Saül et la Pythonisse / L'exécution du tableau de M. Wencker est assez bonne, sans se ressentir toutefois de cet entrain qui caractérise d'ordinaire les oeuvres de la jeunesse. Le groupe de Saül et de la Pythonisse [ajouté : a paru à l'Académie] expressif mais [rayé : un peu ; mis à la place : trop] théâtral, ce qui est au reste le défaut de la composition tout entière. On ne s'explique guère l'effroi de Saül devant un personnage aussi bizarrement accoutré et, en même temps, aussi vulgaire que l'est ici le prophète Samuel. L'effet poétique qui devait résulter d'une interprétation plus exacte du texte sacré n'a pas été obtenu par l'artiste et la disposition perspective oblique qu'il a cru devoir adopter pour y installer la scène est des plus fâcheuses. L'Académie en appelle des erreurs commises par M. Wencker à ce jeune peintre lui-même. Elle recommande à son souvenir la légitime approbation qu'elle avait donné à ses travaux antérieurs et elle espère que M. Wencker lui fournira bientôt l'occasion d'en renouveler l'expression devant d'autres ouvrages. M. Comerre, troisième année : / 1° Copie d'après Tiepolo / 2° Le Lévite d'Ephraïm (esquisse). / M. Comerre aurait pu facilement trouver, même dans les oeuvres de la décadence italienne, des modèles plus intéressants que les fresques de Tiepolo au palais Labbia. La copie qu'il a faite de l'une de celles ci est fidèle, mais l'Académie désapprouve le choix auquel il s'est arrêté. Elle a le devoir de reprocher à ce pensionnaire ou à ceux qui seraient tentés de suivre son exemple que dans le livre d'or de la peinture vénitienne les noms de Paul Véronèse et de Titien figurent en première ligne et que les oeuvres de ces puissants maîtres méritent bien autrement d'être étudiées que les oeuvres, brillantes mais superficielles d'un peintre comme Tiepolo. / M. Comerre a complété son envoi de troisième année par une esquisse intitulée : le Lévite d'Ephraïm. On peut louer dans cette esquisse la disposition étagée des figures et l'effet pittoresque qui en résulte, mais, au point de vue moral le sujet n'a pas été [rayé : ni compris, ni] traité avec la grandeur qu'il comportait. L'Académie regrette que dans ce projet de tableau l'habileté de la main prédomine déjà sur l'idée, condition primordiale pourtant d'une esquisse et fondement solide de l'oeuvre définitive [rayé : à laquelle il doit servir de point de départ]. M. Besnard (quatrième année) Après une défaite. / Il faut savoir gré à M. Besnard d'avoir choisi ce beau sujet, thème excellent pour un peintre d'histoire ; mais il est fâcheux qu'il est omis d'indiquer l'époque et la nationalité auxquelles appartiennent les personnages mis en scène. Sans doute il est permis à un peintre de [rayé : traduire ; mis à la place : représenter] des faits sous des formes idéales et dans la synthèse du symbolisme, mais à la condition d'en reculer la date jusqu'aux temps héroïques, jusqu'aux âges où le nu et quelques draperies peuvent suffire comme éléments pittoresques. Or, la scène figurée par le pinceau de M. Besnard ne se rattachant à aucun événement [rayé : historique] connu et des [rayé : costumes orientaux ; mis à la place : personnages vêtus de] costumes orientaux s'y trouvant à côté de personnages européens, à ce qu'il semble, le tout entremêlé d'objets et d'ustensiles bizarres ou vulgaires il en résulte que la signification de cette scène échappe au spectateur et que toute appréciation critique devient, à vrai dire, impossible. / Il y a cependant dans le tableau de M. Besnard des intentions [rayé : heureuses ; mis à la place : louables] auxquelles il ne manque que d'avoir été exprimées avec plus de soin et de précision. [ajouté : En outre si] le dessin des figures est généralement assez faible, [ajouté : si dans l'agencement des groupes la perspective est souvent] défectueuse et presque partout l'exécution sommaire, les fonds, les terrains, la ville incendiée, présentent des tonalités heureuses et sont traités avec une fermeté et une franchise dont on voudrait retrouver l'accent dans les autres parties du tableau. L'Académie a le regret de constater que les envois de peinture en répondent pas cette année aux espérances que des envois antérieurs signés des mêmes noms lui avaient permis de concevoir.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 E 55
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1879, peinture£ Notice créée le 10/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter