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[1848, sculpture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de sculpture de 1848TYPE : rapport d [...]

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Dernière modification
01/12/2021 16:17 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1848, sculpture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de sculpture de 1848
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1848
Descriptions
Transcription : 
[f°71 bis] L'Académie ne trouve pas moins de sujets de félicitations dans l'ensemble de l'envoi de sculpture. Là aussi, il y a des travaux remarquables, des études sérieuses. Mais, si c'est pour l'Académie un juste motif de satisfaction, c'est aussi pour elle un devoir plus impérieux de joindre, aux éloges qu'elle est toujours heureuse d'accorder, les conseils et les avertissements qu'elle juge nécessaires. // M. Cavelier. L'envoi de cet artiste, qui vient de terminer sa pension, se compose de deux figures en marbre. Il y a là sans doute une preuve de zèle dont il est juste de tenir compte à l'auteur ; mais les deux figures ne sont pas terminées ; ce qui est une circonstance fâcheuse, et ce qui oblige l'Académie à déclarer qu'à ses yeux et dans l'intérêt de l'art, autant que dans celui de l'artiste lui-même, il serait désirable qu'un statuaire n'entreprît jamais qu'une figure à la fois, et qu'il la terminât à Rome même, en présence du modèle qui lui a servi pour l'exécuter, et qu'il ne retrouvera pas à Paris. La Vérité est une figure dont la pose n'est pas aussi heureuse que le comportait le sujet. Elle est mal conçue, en ce que la draperie qui tombe par derrière ne concourt pas à l'expression de ce sujet, attendu qu'elle n'est pas disposée comme devrait l'être celle de la Vérité qui vient de se découvrir. Mais le défaut le plus sensible de cette statue, c'est la lourdeur générale qu'elle présente. On doit encore y signaler, comme une imperfection grave, la tête trop petite, mal attachée, et trop en arrière sur le torse. Quant aux détails de l'exécution, on s'abstient d'en parler, l'artiste n'ayant regardé son marbre que comme une ébauche. L'Académie s'est trouvée bien plus heureuse en présence de la seconde statue de M. Cavelier, qu'il a intitulée Pénélope. C'est une figure très bien conçue. Le sommeil y est rendu avec une vérité et un abandon [f°72] plein de charme. Le mouvement de la tête est parfaitement senti, et le caractère en est bien d'accord avec le sujet. Enfin la draperie est disposée avec une élégance et un goût remarquables. La Pénélope de M. Cavelier est donc une figure qui mérite beaucoup d'éloges ; et l'on ne regrette qu'une chose : c'est que le marbre ne soit pas terminé. M. Lequesne. Le Faune dansant de M. Lequesne est une figure d'un mouvement bien senti d'un caractère ferme et vrai. La pose en est heureuse sous tous les aspects ; la vie y respire d'un bout à l'autre ; et l'Académie apprécie surtout dans cet ouvrage la franchise et la conscience de talent qui abordent , dans un pareil sujet, toutes les difficultés du nu, et qui les rendent avec étude. Si l'on pouvait relever un défaut dans cette charmante statue, ce serait un manque d'accord entre les membres inférieurs, qui ne sont pas du même âge que le reste de la figure. L'esquisse de M. Lequesne, dont le sujet est Tyrtée chantant les Messéniennes, n'a pas droit aux mêmes éloges. C'est une confusion de figures qui ne forment pas une composition. Les plans n'y sont pas assez déterminés et les lignes n'en sont pas heureuses. On engage l'auteur à étudier d'avantage les conditions du bas-relief qui ne sont pas remplies dans cet ouvrage. M. Guillaume. M. Guillaume, qui ne devait qu'une tête d'étude pour son travail de seconde année, a voulu produire cette étude sous la forme d'un monument, qu'il présente comme le Cénotaphe des Gracques. C'est une intention louable et l'exécution n'est pas indigne de la pensée. Les deux têtes ont de la vérité, et elles offrent bien le caractère romain. On doit donc savoir gré à l'artiste d'avoir su heureusement approprier un motif d'étude à un sujet historique bien conçu, et l'exécution seule laisse à désirer dans quelques parties, dans les mains et les draperies. À tout prendre, c'est l'oeuvre d'un artiste sérieux, qui aime et qui comprend son art. Quant à la copie, qui reproduit l'Amazone du musée du Capitole, on peut louer sans restriction le choix de l'artiste ; mais on doit lui reprocher le peu de soin qu'il a apporté dans son travail. Si M. Guillaume s'était mieux pénétré de l'importance de la copie, qui est à la fois un monument d'art appartenant à l'État et un ouvrage destiné à exercer l'artiste au travail du marbre, il n'aurait pas laissé celui-ci dans un état qui ne laisse voir que l'oeuvre du praticien.
Localisations
Cote / numéro : 
20190152/1-19, fol. 70-75bis
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1848, sculpture£ Notice créée le 28/10/2002. Notice modifiée le : 15/10/2018. Rédacteur : Christiane Dotal.
Rédacteur
Christiane Dotal