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[1901, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1901TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1901, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1901
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Dagnan-Bouveret, Pascal Adolphe Jean
PAGE DE TITRE : Séance du 20 juillet 1901. M. Dagnan, au nom de la section de peinture, donne lecture du rapport sur les envois de MM. les pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 20/07/1901
COMMENTAIRE : le rapport sur les envois de peinture de 1901 conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 134, folios 1-5) est identique à la version du procès-verbal de l'Institut.
Descriptions
Transcription : 
[p. 350] M. Roger envoie comme travail de première année un triptyque qu'il intitule "le fils Prodigue". Le panneau central de la composition est d'un arrangement banal, d'un goût contestable et d'une exécution monotone et lourde. Le dessin des figures est trop sommairement étudié, les têtes sont sans distinction d'art. Quelques détails peints avec soin restent sans valeur dans un tableau qui, même au point de vue de la couleur générale et de la distribution des colorations, manque de recherche, d'observation, de délicatesse et d'intérêt. Dans le panneau où le fils Prodigue est représenté en proie aux remords et dans celui où, repentant il est agenouillé au seuil de la maison paternelle ; M. Roger s'est heureusement ressaisi. L'Académie a beaucoup apprécié, malgré quelques petites négligences de dessin, les qualités de sentiment, de couleur, d'effet de tenue des deux morceaux. Les deux dessins qui complètent l'envoi de ce pensionnaire: "Le Prophète" d'après Michel-Ange et la tête de Néron, d'après l'antique, indiquent que M. Roger ne se préoccupe pas assez de la construction. [p. 351] M. Gibert, deuxième année, envoie une toile intitulée Tombe Étrusque " n'amassez point de trésors terrestres où les voleurs pénètrent " (Saint Matthieu, chapitre VI). A première vue, le tableau de M. Gibert satisfait par une intelligente distribution de la lumière, une observation des valeurs et de leur coloration qui, bien que rendues par une exécution un peu trop uniformément pâteuse, dénotent chez le pensionnaire des aptitudes et des qualités de peintre. Mais à l'examen les deux figures déconcertent par leur laideur et par l'incorrection de leur dessin, celle surtout qui s'introduit dans le tombeau est d'une structure inexplicable. Et considérée au point de vue de la composition, cette toile, d'une conception assez pauvre, serait absolument incompréhensible comme sujet sans le titre et la citation de l'évangile. L'Académie estime que ce tableau, malgré quelques mérites, est plutôt une étude démesurément agrandie, qu'une composition. M. Laparra comme envoi de troisième année présente deux ouvrages : une copie d'après Vélasquez " les borraches "de Vélasquez et une esquisse " le Cid mort sort de Valence pour livrer bataille aux Maures ". La copie semble peu conforme à l'original si ferme et si franc de dessin, de valeurs et d'exécution. Elle est, à l'exception du torse et du bras de Bacchus assez étudiés et bien rendus, d'un dessin qui manque de caractère, d'énergie, et de précision et d'une facture indifférente et veule. L'Académie préfère néanmoins ce travail à l'esquisse. Cette dernière est des plus insignifiante et presque ridicule. Comme travail de quatrième année, [p. 352] M. Moulin envoie un triptyque aux six volets peints, ayant pour titre "Poème d'Amour" - Orphée et Eurydice. Les deux premiers volets - le triptyque étant fermé- offrent un arrangement qui n'est pas sans intention d'harmonie dans la disposition des figures, mais que paralysent les différents petits effets de lumière semés comme au hasard et assez insolite, d'ailleurs dans son tableau décoratif. / Ouvert, le triptyque présente : A gauche : Orphée et Eurydice. Le groupement des deux figures n'est pas très heureusement combiné : plusieurs morceaux, entre autres ceux du cou et de la tête d'Eurydice et celui de la tête d'Orphée, sont mal construits et assez pauvrement indiqués. Les figures manquent de parti pris, d'effet sur le fond. / Au centre : Eurydice morte et Orphée penché sur elle forment un groupe bien composé. Ce panneaux s'il était repris et sérieusement étudié, pourrait devenir un tableau de bonne expression dramatique. Actuellement le corps de la femme est plus qu'insuffisant et le nu de l'homme est mou et rond. Dans cette composition encore, l'effet s'indique mal et les brusques changements de coloration et de lumière font tâche. A droite : la douleur d'Orphée ; l'attitude est bonne. / Le dernier panneau " Eurydice ravie de nouveau à l'amour d'Orphée ". L'arrangement se présente bien, le jet des figures et l'élan du mouvement d'Orphée sont expressifs, mais ici encore les valeurs flottent incertaines autour des différents morceaux, et, comme dans les autres panneaux, la forme de l'effet n'en est pas assez déterminée. / L'envoi de M. Moulin en partie inachevé est trop incomplet pour que [p. 353] l'Académie puisse porter un jugement définitif. Néanmoins, l'Académie tout en discernant dans cet important travail des intentions qui révèlent chez son auteur des préoccupations sérieuses de penseur et de poète, en quête de moyens d'expressions ; voudrait le mettre en garde contre une tendance au manque de clarté dans la conception et au manque de simplicité dans la traduction, et lui signaler aussi un relâchement dans l'établissement des figures en même temps qu'une insouciance des valeurs qui rend la plupart des colorations incohérentes et détermine, par leur désordre, la confusion des plans. Enfin elle blâme aussi le goût de ce meuble qui, avec ces médaillons et motifs peints assez incompréhensibles, fait partie de l'ouvrage en l'encadrant. L'Académie, devant ces travaux qui lui sont soumis, estime que les efforts qu'ils représentent, ne répondent pas d'une façon satisfaisante à ce qu'elle se croit en droit de réclamer de chacun des pensionnaires, d'après ce qu'elle connaît de leurs précédents travaux.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 20, p. 350-353
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1901, peinture£ Notice créée le 19/08/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter