Plaque de croix
Plaque de l'extrémité inférieure de l’avers d'une croix appartenant au groupe A c. GF-12 selon la typologie de G. François (1993). Sur le fond émaillé bleu foncé, des rosettes de différentes tailles et des losanges placés symétriquement ont été disposés de part et d’autre. La palette de couleurs des petites rosettes est constituée d'un petit cercle central rouge, vert et jaune, à l’intérieur d’un cercle en réserve en métal doré, rehaussé d’un pointillé ; les plus grandes sont quelque peu défigurées car elles ont perdu une partie de leur émail, celle de droite est en bleu foncé, vert et jaune, avec un petit disque en réserve doré au centre et une bordure denticulée sur le périmètre.
La rosette de gauche est marquée d’une tache de rouge au centre, entourée de bleu foncé, de vert et de jaune. La taille des losanges permet d’avoir des gammes plus ou moins complètes, les plus grands étant en rouge, bleu foncé, bleu clair et blanc, tandis que ceux de la partie supérieure ont perdu leur couleur. Le contour est orné d'un filet tricolore en blanc, bleu clair et bleu foncé. Le revers uni est marqué de trois numéros de référence du musée. La décoration et le chromatisme suggèrent une chronologie comprise entre 1210 et 1220.
Le listel est comparable à celui de la châsse de sainte Valérie au Museum August Kestner de Hanovre (Allemagne) (inv. WM XXI, 20). La croix du Metropolitan Museum of Art (inv. 17.190.332) conserve toutes les plaques, celle de la partie inférieure du montant vertical de la face principale présente les mêmes caractéristiques formelles que la plaque étudiée, dont elle diffère néanmoins par les motifs décoratifs. On peut comparer cette figure avec celle de la plaque du Musée National de Cracovie, inv. MNK-IV-Z-1075 (3), mais la différence d’exécution technique est évidente.
La figure est étrange par rapport à la plaque. Selon le MAN, elle est coulée et la tête est pleine. Cette technique est inhabituelle pour cette catégorie de pièces et la production limousine. Il est fort probable que la figure ait été rapportée à une date inconnue.
La plaque présente des pertes partielles d'émail (dans le coin supérieur gauche et un peu moins à droite ; dans le coin inférieur gauche sur une rosette ; à droite sur le fond bleu et sur le pourtour), ainsi que des pertes dans la dorure qui sont particulièrement visibles sur la figure d’applique. L’applique est décalée vers la gauche car elle cache partiellement un orifice de fixation, ce qui affecte la symétrie de la décoration et la fixation sur l’âme en bois.
Figure d’applique, tête pleine, cuivre, ciselé, doré. Six orifices pour fixer la plaque sur le support (deux, un dans chacun des angles supérieurs, deux au centre de la plaque et deux dans la partie inférieure).
AD OMINA
ciselée, en lettres gothiques
Provient du Museo de Antigüedades de la Biblioteca Nacional d'Espagne, cf. catalogue de Basilio Sebastián Castellanos de Losada (1847, n° 476). Passée ensuite au Museo Arqueológico Nacional (Madrid, Espagne), créé en 1867.
p. 85
TOME CEM II
Personne / collectivité
Référence / catalogue de collection