Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Croix composée à croisée en mandorle et empattements potencés trilobés aux bords et au sommet, curviligne à la base.
À l'avers, figure d'applique ciselée du Christ mort, couronné et vêtu du perizonium. Au-dessus, titulus abrégé. Aux extrémités, figures d'applique de saint Jean, d'un ange et d'un saint anonyme portant un livre. Aux pieds du Christ, figure émaillée d'Adam sortant du tombeau. Fond parsemé de disques et rosettes émaillés. Reprises en pointillé sur les réserves.
Au revers, au centre Christ en Majesté gravé sortant des nuées. Aux extrémités ne subsistent que deux plaques avec les symboles des évangélistes gravés : à gauche, le lion de saint Marc ; en bas, l'homme ailé de saint Matthieu. Sur les bras, quatre cercles lisses, qui abritaient des plaquettes circulaires, aujourd'hui disparues. Fond gravé de rinceaux à volutes alternées et de palmettes-fleurs.
Selon M.M. Gauthier (notes 02/09/1970) la croix se place « au début de la séquence à visages ronds du groupe des croix importées en Suède » et marque en même temps l'abandon du type physionomique ascétique allongé byzantinisant. B. Marie Andersson considère cette croix comme représentative d'un type de production bien développée aux alentours de 1200 qui, en s'inspirant de la tradition d'orfèvrerie, en propose une version plus « modeste et populaire », en remplaçant les cabochons multicolores par des émaux en tons nués.
La croix est particulièrement proche, pour sa composition et son décor, de celle conservée au Walters Art Museum à Baltimore (inv. 44-76). La croix appartient à une typologie répandue au début du XIIIe siècle, présentant des caractères communs : structure à croisée en mandorle et empattements trilobés, emploi des figures d'applique, même répertoire décoratif et même gamme chromatique. Plusieurs croix répertoriées dans ce corpus relèvent de ce groupe : Amiens (Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1), Baltimore (The Walters Art Museum, inv. 44-76), Bloomington (Eskenazi Museum of Art, inv. 75-97), Cracovie (Fondation Czartoryski ; Musée National, inv. MNK-IV-V-Z 1074 et 1075), Londres (Victoria and Albert Museum, inv. M. 575-1910), New York (The Metropolitan Museum of Art, inv. 17-190-332), Saint-Pétersbourg (Musée de l'Ermitage, inv. phi 184), Trondheim (Vitenskapsmuseet, inv. T 894). La représentation du Christ s'éloigne du modèle traditionnel et est tout à fait originale : il est souffrant et ses yeux sont fermés, pourtant il est couronné. Il semble que la croix d'Ärla témoigne de la transition entre le Christ mort ou souffrant, typique des croix de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle, et celui victorieux, vivant et couronné, qui sera dominant tout au long du XIIIe siècle. M.M. Gauthier a justement rapproché l'applique du Christ d'Ärla de la plaque centrale d'une croix aujourd'hui à Lund (Lunds Universitets Historiska Museum, inv. n° 23070), qui présente les mêmes caractéristiques.
On peut donc considérer la croix d'Ärla comme un bel exemplaire, plutôt précoce, du groupe évoqué ci-dessus, et la dater environ de 1200.
À l'avers, figure d'applique ciselée du Christ mort, couronné et vêtu du perizonium. Au-dessus, titulus abrégé. Aux extrémités, figures d'applique de saint Jean, d'un ange et d'un saint anonyme portant un livre. Aux pieds du Christ, figure émaillée d'Adam sortant du tombeau. Fond parsemé de disques et rosettes émaillés. Reprises en pointillé sur les réserves.
Au revers, au centre Christ en Majesté gravé sortant des nuées. Aux extrémités ne subsistent que deux plaques avec les symboles des évangélistes gravés : à gauche, le lion de saint Marc ; en bas, l'homme ailé de saint Matthieu. Sur les bras, quatre cercles lisses, qui abritaient des plaquettes circulaires, aujourd'hui disparues. Fond gravé de rinceaux à volutes alternées et de palmettes-fleurs.
Selon M.M. Gauthier (notes 02/09/1970) la croix se place « au début de la séquence à visages ronds du groupe des croix importées en Suède » et marque en même temps l'abandon du type physionomique ascétique allongé byzantinisant. B. Marie Andersson considère cette croix comme représentative d'un type de production bien développée aux alentours de 1200 qui, en s'inspirant de la tradition d'orfèvrerie, en propose une version plus « modeste et populaire », en remplaçant les cabochons multicolores par des émaux en tons nués.
La croix est particulièrement proche, pour sa composition et son décor, de celle conservée au Walters Art Museum à Baltimore (inv. 44-76). La croix appartient à une typologie répandue au début du XIIIe siècle, présentant des caractères communs : structure à croisée en mandorle et empattements trilobés, emploi des figures d'applique, même répertoire décoratif et même gamme chromatique. Plusieurs croix répertoriées dans ce corpus relèvent de ce groupe : Amiens (Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1), Baltimore (The Walters Art Museum, inv. 44-76), Bloomington (Eskenazi Museum of Art, inv. 75-97), Cracovie (Fondation Czartoryski ; Musée National, inv. MNK-IV-V-Z 1074 et 1075), Londres (Victoria and Albert Museum, inv. M. 575-1910), New York (The Metropolitan Museum of Art, inv. 17-190-332), Saint-Pétersbourg (Musée de l'Ermitage, inv. phi 184), Trondheim (Vitenskapsmuseet, inv. T 894). La représentation du Christ s'éloigne du modèle traditionnel et est tout à fait originale : il est souffrant et ses yeux sont fermés, pourtant il est couronné. Il semble que la croix d'Ärla témoigne de la transition entre le Christ mort ou souffrant, typique des croix de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle, et celui victorieux, vivant et couronné, qui sera dominant tout au long du XIIIe siècle. M.M. Gauthier a justement rapproché l'applique du Christ d'Ärla de la plaque centrale d'une croix aujourd'hui à Lund (Lunds Universitets Historiska Museum, inv. n° 23070), qui présente les mêmes caractéristiques.
On peut donc considérer la croix d'Ärla comme un bel exemplaire, plutôt précoce, du groupe évoqué ci-dessus, et la dater environ de 1200.
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
À l'avers, plaque d'empattement gauche et quatre segments intermédiaires manquants.
Au revers, partie de la branche supérieure nue ; plaque droite manquante ; quatre médaillons/plaquettes manquantes et forte usure de la dorure.
Âme de bois de chêne d'origine, « de préparation exemplaire », d'après les notes de M.M Gauthier (02/09/1970). La feuille de revêtement de la tranche a laissé des traces de gravure sur l’âme de bois: elle semble donc avoir été appliquée et traitée au ciseau après la fixation sur l’âme de bois.
Au revers, partie de la branche supérieure nue ; plaque droite manquante ; quatre médaillons/plaquettes manquantes et forte usure de la dorure.
Âme de bois de chêne d'origine, « de préparation exemplaire », d'après les notes de M.M Gauthier (02/09/1970). La feuille de revêtement de la tranche a laissé des traces de gravure sur l’âme de bois: elle semble donc avoir été appliquée et traitée au ciseau après la fixation sur l’âme de bois.
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Crucifixion (avers) ; Christ en Majesté (revers)
Commentaires historiques
Commentaire historique :
La croix provient de l'ancienne église d'Ärla et fut transférée, à une date inconnue, dans la nouvelle église inaugurée en 1789. En 1830, d'après l'inventaire, elle était placée sur l'autel, où elle figurait toujours en 1970.
Bibliographies / archives
Référence :
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 12-14, fig. p. 7
Référence :
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 10-12, fig. p. 5
Commentaire Bibliographies / archives :
n° 5
Médias associés
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 4641-4645, 4646-4649.
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 4641-4645, 4646-4649.
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 4641-4645, 4646-4649.
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Lorenzo Margani, Université de Sienne