[1814, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé de l'Institut sur les env [...]

[p. 1] Monseigneur (Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d’Angoulême, présidant la séance) / Messieurs, / Ce que les beaux-arts ont le plus à redouter, après la subversion des principes et la corruption du goût, c’est le tumulte des armes. Je n’ai pas besoin d’expliquer combien cette année a été effrayante pour eux ! Les écoles surtout en ont beaucoup souffert. Celle de Rome n’ayant plus de communication avec la France, craignant d’être dissoute à chaque instant, soit par les mouvements politiques, soit par le dénuement de moyens d’existence, ne s’est soutenue, pendant plus de six mois, que par le zèle, la considération et la sagesse de son directeur. Les lettres même ne parvenant point avec exactitude, il a été impossible de nous envoyer [p. 2] les travaux d’émulation des élèves, ce qui nous prive aujourd’hui de rendre, selon notre usage, un compte général des études de ce bel établissement. / Nous savons seulement que l’exposition publique des ouvrages de nos jeunes artistes a satisfait les habitants de Rome ; que la classe des architectes a produit un très grand nombre d’excellentes études, où l’on remarque, outre la correction et le goût dans la manière de dessiner les monuments antiques, une recherche approfondie de toutes les parties de l’art. Depuis cinq ans, nous n’avons que des éloges à donner aux élèves d’architecture et chaque année ils se surpassent. / La même exposition a prouvé que la sculpture fait aussi des progrès dans l’école. / Les peintres ont moins produit. M. Langlois n’a point exposé d’ouvrages ; mais un tableau de M. Droling [sic], représentant Philoctète, a réuni les suffrages par la vérité de la couleur, et une exécution ferme et large. Plusieurs études du même pensionnaire, moins importantes, mais qui ne sont pas moins bien traitées, prouvent qu’il a su profiter de son séjour en Italie. / Tous les ouvrages d’émulation de MM. les pensionnaires du Roi, à Rome, doivent être maintenant en route, et lorsqu’ils nous seront parvenus, la Classe les mettra sous les yeux du public, et en fera un examen raisonné. [...]