Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
T 1256
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Croix composée à croisée ronde et empattements potencés curvilignes. Tenon à la base.
À l'avers, au centre, figure d'applique du Christ représenté souffrant, non couronné et vêtu d'un perizonium. Il est fixé par quatre clous au bois de la Croix émaillée de vert et décorée d'un rinceau évoquant l'Arbre de Vie. Au sommet de la Croix, main divine sortant d'une nuée et inscription abrégée du titulus ; en bas, Adam ressuscitant du tombeau accompagné d'une rare inscription (A) l'identifiant.
Aux extrémités, figures en réserve avec tête d'applique classicisante ; à gauche, plaque de la Vierge manquante ; à droite, saint Jean ; en haut, ange avec ailes déployées et en bas, saint Pierre tenant le livre. Entre la plaque centrale et celles des extrémités, segments intermédiaires gravés de rinceaux et ornés de cabochons ; ceux de la hampe sont montés sur griffes, alors que ceux des traverses sont montés sur des bâtes dentées.
Fond émaillé parsemé d'un décor de disques, de pois en réserve et de rosettes inscrites dans des disques.
Au revers, au centre, plaque ronde avec figure gravée du Christ en Majesté, pourvu d'une tête d'applique classicisante, entouré de l'A et de l'ω. Manquent les plaques des extrémités de la traverse. Ne subsistent que celles des extrémités de la hampe, avec les symboles des évangélistes : aigle de saint Jean et homme ailé de saint Matthieu, avec têtes d'applique classicisantes. La traverse droite est nue ; les trois branches restantes présentent un revêtement gravé de rinceaux sur lequel sont appliquées quatre plaques émaillés en mandorle, dont trois à motif quadrilobé et une avec figure d'ange gravée.
D'après Nicolas Hatot (cf. Hatot p. 55-56, d'après photo ancienne), les plaques de la croix ne sont pas fixées sur leur âme de bois d'origine et ont fait l'objet de remaniement. À l'avers, les segments intermédiaires semblent en effet un ajout du XIXe siècle, tandis que certaines parties de la hampe au revers pourraient avoir été redorées. En revanche, il faut souligner la remarquable qualité de l’œuvre, perceptible dans le raffinement des couleurs, élégamment nuancées (voir, en particulier, le suppedaneum, le tombeau et les monticules), les personnages soigneusement gravés et détaillés et le très beau Christ, à la fois expressif et d'une grande noblesse. La gravure moins soignée des segments ornés de cabochons et l'hétérogénéité de leur monture suscitent des doutes quant à leur authenticité, surtout pour les plaques de la hampe, fixés à l'âme de bois par des rivets modernes.
Un style de même qualité se retrouve au revers, notamment sur la figure du Christ en Majesté et sur les symboles des évangélistes.
La singularité de notre croix est à rechercher dans la technique de gravure des personnages ; ceux-ci apparaissent plus pleins et massifs par rapport aux figures gravées sur d'autres croix de la même période. L'orfèvre responsable du décor gravé semble tout à fait imprégné du style dit « classicisant » qui touche l'Œuvre de Limoges autour du 1200 ; à cet égard, les grandes mains des anges, leur pectoraux pleins et volumineux et leur bustes larges sont significatifs.
Le beau modèle du Christ en applique se retrouve sur la croix d'Amiens et sur des plaques de reliure recensées dans le CEM II (cf V A n°8, V C, n° 27). Les figures procèdent de la même conception : tête penchée, torse étiré, pectoraux lisses, sternum à trois sillons, épigastre lisse et surtout la chevelure dessinée par trois ondes bouclées et répétées en arrière. La gamme chromatique et le répertoire décoratif, rappellent de nombreux exemples de croix datant du tout début du XIIIe siècle (cf. les croix de Amiens [Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1], Bloomington [Indiana University Art Museum, inv. 75.97], Londres [Victoria and Albert Museum, inv. M. 5757-1910]), bien que les empattements potencés curvilignes soient - à cette époque - moins diffusés (cf. la croix de Cracovie, dans l'église du Corpus Christi).
Pour toutes ces raisons, la croix de Dijon, bien que remontée sur un support non d'origine et partiellement lacunaire - peut être considérée comme issue d'un atelier renommé pour la qualité et l'originalité de son travail ; les comparaisons évoquées ci-dessus et la maturité du style, suggèrent une datation au-delà de 1200, vers 1200/15.
À l'avers, au centre, figure d'applique du Christ représenté souffrant, non couronné et vêtu d'un perizonium. Il est fixé par quatre clous au bois de la Croix émaillée de vert et décorée d'un rinceau évoquant l'Arbre de Vie. Au sommet de la Croix, main divine sortant d'une nuée et inscription abrégée du titulus ; en bas, Adam ressuscitant du tombeau accompagné d'une rare inscription (A) l'identifiant.
Aux extrémités, figures en réserve avec tête d'applique classicisante ; à gauche, plaque de la Vierge manquante ; à droite, saint Jean ; en haut, ange avec ailes déployées et en bas, saint Pierre tenant le livre. Entre la plaque centrale et celles des extrémités, segments intermédiaires gravés de rinceaux et ornés de cabochons ; ceux de la hampe sont montés sur griffes, alors que ceux des traverses sont montés sur des bâtes dentées.
Fond émaillé parsemé d'un décor de disques, de pois en réserve et de rosettes inscrites dans des disques.
Au revers, au centre, plaque ronde avec figure gravée du Christ en Majesté, pourvu d'une tête d'applique classicisante, entouré de l'A et de l'ω. Manquent les plaques des extrémités de la traverse. Ne subsistent que celles des extrémités de la hampe, avec les symboles des évangélistes : aigle de saint Jean et homme ailé de saint Matthieu, avec têtes d'applique classicisantes. La traverse droite est nue ; les trois branches restantes présentent un revêtement gravé de rinceaux sur lequel sont appliquées quatre plaques émaillés en mandorle, dont trois à motif quadrilobé et une avec figure d'ange gravée.
D'après Nicolas Hatot (cf. Hatot p. 55-56, d'après photo ancienne), les plaques de la croix ne sont pas fixées sur leur âme de bois d'origine et ont fait l'objet de remaniement. À l'avers, les segments intermédiaires semblent en effet un ajout du XIXe siècle, tandis que certaines parties de la hampe au revers pourraient avoir été redorées. En revanche, il faut souligner la remarquable qualité de l’œuvre, perceptible dans le raffinement des couleurs, élégamment nuancées (voir, en particulier, le suppedaneum, le tombeau et les monticules), les personnages soigneusement gravés et détaillés et le très beau Christ, à la fois expressif et d'une grande noblesse. La gravure moins soignée des segments ornés de cabochons et l'hétérogénéité de leur monture suscitent des doutes quant à leur authenticité, surtout pour les plaques de la hampe, fixés à l'âme de bois par des rivets modernes.
Un style de même qualité se retrouve au revers, notamment sur la figure du Christ en Majesté et sur les symboles des évangélistes.
La singularité de notre croix est à rechercher dans la technique de gravure des personnages ; ceux-ci apparaissent plus pleins et massifs par rapport aux figures gravées sur d'autres croix de la même période. L'orfèvre responsable du décor gravé semble tout à fait imprégné du style dit « classicisant » qui touche l'Œuvre de Limoges autour du 1200 ; à cet égard, les grandes mains des anges, leur pectoraux pleins et volumineux et leur bustes larges sont significatifs.
Le beau modèle du Christ en applique se retrouve sur la croix d'Amiens et sur des plaques de reliure recensées dans le CEM II (cf V A n°8, V C, n° 27). Les figures procèdent de la même conception : tête penchée, torse étiré, pectoraux lisses, sternum à trois sillons, épigastre lisse et surtout la chevelure dessinée par trois ondes bouclées et répétées en arrière. La gamme chromatique et le répertoire décoratif, rappellent de nombreux exemples de croix datant du tout début du XIIIe siècle (cf. les croix de Amiens [Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1], Bloomington [Indiana University Art Museum, inv. 75.97], Londres [Victoria and Albert Museum, inv. M. 5757-1910]), bien que les empattements potencés curvilignes soient - à cette époque - moins diffusés (cf. la croix de Cracovie, dans l'église du Corpus Christi).
Pour toutes ces raisons, la croix de Dijon, bien que remontée sur un support non d'origine et partiellement lacunaire - peut être considérée comme issue d'un atelier renommé pour la qualité et l'originalité de son travail ; les comparaisons évoquées ci-dessus et la maturité du style, suggèrent une datation au-delà de 1200, vers 1200/15.
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
sur l'avers, plaque de l'empattement gauche manquante ; au revers, de même, plaque de l'empattement gauche manquante et bras droit nu
Inscriptions
Représentations
Indexation Garnier-SMF :
Commentaire Représentations :
Crucifixion (avers) ; Christ en majesté (revers)
Commentaires historiques
Commentaire historique :
collection Anthelme Trimolet (Lyon), léguée par sa veuve Edna au Musée des Beaux-Arts de Dijon en 1878, avec le reste de la collection primitivement destinée à la Ville de Lyon
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
n° 1256
Commentaire Bibliographies / archives :
n° 60, p. 46,65,123-124, pl. XXIX
Commentaire Bibliographies / archives :
Cat. C 37 p. 247
Sources en ligne
Organisme :
Date de consultation :
13/04/2017
Url document source :
Reproductions
Commentaire Reproductions :
Cl. Stohlman (avant 1939) A et B = Corpus 6749, 6750. - Cl. Musée (avant 1955) A = Corpus 1990,5636. - Dia coul. Musée (1963) A = Corpus 5637.
Médias associés
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 1990, 5636-5637, 6749-6750
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 1990, 5636-5637, 6749-6750
Commentaire Médias associés :
Photo CEM : corpus 1990, 5636-5637, 6749-6750
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II
Inventaire après décès Madame Trimolet, 1878 (Arch. du Musée des B.A. de Dijon).- Catalogue Trimolet par E. Gleizes, 1883, n° 1256.
Inventaire après décès Madame Trimolet, 1878 (Arch. du Musée des B.A. de Dijon).- Catalogue Trimolet par E. Gleizes, 1883, n° 1256.
Rédacteur
Lorenzo Margani, Université de Sienne