Croix composée à croisée circulaire et empattements potencés curvilignes.
A l’avers, au centre, figure d’applique du Christ (non émaillée) couronné, vivant, les yeux ouverts, portant le nimbe crucifère. Il est vêtu d’un long perizonium descendant jusqu’aux genoux et est fixé sur une croix émaillée de vert évoquant l’Arbre de Vie. Au-dessus de lui, main de Dieu sortant d’une nuée et titulus IHS gravé. Les plaques émaillées sont ornées de disques, losanges et rosettes. Reprises en pointillé sur les réserves. Aux extrémités, figures d’applique d’un seul bloc, non émaillées : la Vierge, deux saints (saint Jean manque). Les segments intermédiaires (celui de droite manquant) sont ornés de fins rinceaux feuillus dessinant un quadrilobe encadrant un cabochon aujourd’hui vide.
Au revers, sur le médaillon émaillé central, Christ en buste, bénissant et tenant le livre. Aux extrémités, plaques émaillées avec les symboles des évangélistes dans l’ordre traditionnel : saint Marc et saint Luc sur la traverse, saint Jean et saint Matthieu sur la hampe. Les bras de la croix sont recouverts de plaques de cuivre estampées et ponctuées de losanges émaillés d’un quatre-feuille sur fond bleu (manque le losange de la partie supérieure).
Dans sa forme et sa structure, la croix de Francfort est proche de celle du musée de Liège ainsi que, pour le revers, de la croix remaniée de Baltimore (The Walters Art Museum, inv. 44-75). La forme potencée des extrémités, la palette moins riche des émaux ainsi que les figures d’applique d’un seul lingot et non émaillées incitent à la situer à la fin de notre période, dans la deuxième décennie du XIIIe siècle, et à la rattacher à un type qui se développera davantage encore dans le second quart du XIIIe siècle.

IHS (tilde)