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[1828, peinture, rapport Institut primitif 3]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1828, [...]

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flechlei
Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1828, peinture, rapport Institut primitif 3]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1828, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1828
Descriptions
Transcription : 
[f°8] Peinture // Malgré tout ce qu'une prévention peu réfléchie chercherait parfois à alléguer de défavorable sur les travaux des Pensionnaires de l'Académie de France à Rome, c'est cependant au sein de cette Institution si véritablement utile pour le progrès des arts, si honorable pour la France, qu'elle sera toujours sûre de trouver des sujets dignes de sa protection et capable de répondre convenablement à ses appels généreux. Une vaste composition n'a-t-elle pas encore l'année dernière, fait connaître combien son auteur avait su utiliser le temps de ses études à Rome ? Aussi l'Académie lui en a-t-elle témoigné la plus entière satisfaction. Mais ce n'était pas un droit pour elle, d'exiger cette année, un ouvrage aussi considérable de chacun des pensionnaires restés après lui. Le grand tableau de composition que chaque pensionnaire peintre doit produire dans sa cinquième et dernière année n'a pu cette fois avoir lieu parce que le grand prix n'ayant pas été accordé en 1822, aucun ne se trouve dans le cas de sa cinquième année. [ajouté dans la marge : Bianchi] L'envoi de la peinture résultant des travaux de 1827, se compose donc seulement de deux copies d'après des grands maîtres, trois figures nues études académiques et un grand paysage. [ajouté dans la marge : Debay] Mrs Debay et Bouchot ayant tous deux obtenu le grand prix en 1823, ont fait pour se conformer au règlement, la copie qui doit rester au gouvernement, et dont ils doivent s'acquitter dans la 4eme année. // M. Debay a choisi un des plus beaux tableaux [f°9] de Benvenuto Garofalo ; c'est un des plus grands de ce maître, et la copie est exactement de la même grandeur que l'original ; la composition en est riche et sage : la Vierge éplorée tient un bras du Christ [rayé : qui vient d'être] descendu de la croix ; la douleur est partagée par les saintes femmes ; saint Joseph d'Arimathie, et saint Jean l'apôtre chéri se tiennent debout. [rayé : ill.] Le profil d'un homme à genoux vêtu du costume du temps où le tableau a été fait, représente sans aucun doute le portrait du donateur, selon l'usage de ce siècle, dans le fond, au milieu du fleuve [rayé : ill.] on voit Saint Christophe le passant à gué, sur ses épaules Jésus-Christ enfant. Cet épisode qui n'a point de rapport avec l'instant du sujet principal il n'est là [rayé : sûrement ; mis à la place : probablement] que pour donner place à un des saints patrons, objet d'une dévotion particulière. [rayé : Dans cet ouvrage] Un grand mérite de dessin et d'expression, des draperies bien faites et bien ajustées : [rayé : le tout] rappellent la première manière de l'école de Raphaël. On trouve pour le coloris des chairs, pour le ton des draperies, des parties peintes avec la finesse du Titien : c'est la réunion précieuse du mérite de ces deux grandes écoles. [rayé : ill.] Cette copie est traitée avec beaucoup de soin et d'intelligence. L'esquisse d'une composition de Phryné devant le tribunal des Héliastes [rayé : ill.] pourrait devenir la matière d'un tableau intéressant, mais il y aurait beaucoup à faire s'il fallait l'exécuter. [rayé : ill.] [f°10] Le style ne rappelle pas assez cette belle époque de la Grèce. // [ajouté dans la marge : M. Bouchot] M. Bouchot s'est attaché avec autant de soin, à copier une des plus heureuses compositions de Sainte Famille de Raphaël que la gravure a fait connaître. [rayé : ce tableau] Il n'en est pas besoin d'en donner la description. M. Bouchot a droit aux mêmes éloges [rayé : que nous avons] donnés à M. Debay. Bien qu'ils n'ayent [sic] fait tous deux que remplir une des obligations imposées par le règlement l'Académie croit devoir leur en témoigner la satisfaction, ayant eu [rayé : si souvent ; mis à la place : quelques fois] à se plaindre du peu d'application [rayé : ill. ] de quelques pensionnaires à s'acquitter [rayé : de l'obligation] de la copie, dont plusieurs même n'ont pas craint de se dispenser. Le choix du tableau qu'il doit copier n'est point imposé au peintre ; [rayé : il est entièrement libre] il peut choisir le maître qu'il trouve le plus en rapport avec sa manière de sentir et de voir. Ce serait s'abuser que de croire cette étude inutile ; on ne s'applique pas à imiter un grand maître, sans en conserver toute sa vie un utile souvenir. Le Poussin n'était déjà plus très jeune, lorsqu'il alla étudier en Italie, on se rappelle qu'il allait, avec vénération, copier le Saint Jérôme du Dominiquin, ce qui causa une surprise si touchante à l'auteur de ce chef-d’œuvre qui, dans un âge fort avancé, avait eu la douleur de voir son mérite méconnu et son sublime ouvrage presque dédaigné. // [ajouté dans la marge : M. Larivière] Pour sa troisième année, M. La Rivière [sic] a envoyé comme étude un tableau d'un jeune chevrier [f°11] écoutant un vieux pâtre jouant du chalumeau. L'aspect du tableau a de la force et de la solidité, le fond est bien disposé ; le haut du corps du jeune chevrier est peint largement, le ton général de cette figure est assez bon ; la tête manque de grâce et de finesse, la chevelure forme une masse trop noire et mal ajustée ce qui lui fait tort ; le bras gauche plié n'est pas bien senti ; le contour depuis la hanche droite jusqu'au bas de la jambe est [rayé : ill.] languissant ; [rayé : le pied n'est pas assez étudié] Une [rayé : ample] draperie [rayé : dont les plis sont ] trop symétriquement arrangée charge la cuisse et la jambe gauche. [rayé : On voit trop que] Elle [rayé : est ; mis à la place : semble] placée [rayé : là] moins pour ajouter à l'effet du tableau que pour [rayé : supprimer ; mis à la place : dérober] quelques parties intéressantes d'étude. M. Larivière donnait d'heureuses espérances et ne manquait pas de moyens de bien faire. Il faut qu'il mette bien à profit le peu de temps qu'il lui reste pour montrer qu'il a su tirer un parti avantageux de son séjour en Italie. // [ajouté dans la marge : M. Norblin] M. Norblin prouve par cet envoi de sa seconde année [rayé : qu'il a fait] des progrès satisfaisants. Son tableau d'une femme se baignant près d'une fontaine offre un ensemble d'effet agréable. La pose a de la grâce, la couleur est brillante et fraîche, le dos et le bras sont largement peints. La tête a un beau caractère et les cheveux sont bien disposés. [rayé : On aurait désiré que la jambe droite ne semblât pas manquer un peu de longueur] [rayé : Cette figure ; mis à la place : Ce tableau] aurait obtenu un effet plus sûr, si les accessoires eussent été [f°12] modifiés et sacrifiés à l'ensemble général. La chute d'eau rappelle [rayé : la grotte de Neptune] à Tivoli elle devait avoir cette obscurité mystérieuse qui aurait fait briller les chairs de la figure, objet principal. La draperie rouge a trop d'égalité de ton et de dessin, [rayé : le paysage] les plantes et le terrain sont un peu trop clairs. [rayé : Ces observations pourraient aussi s'appliquer au] [rayé : paysage ; mis à la place : tableau] [rayé : de M. Debay dont nous venons de parler ; on serait porté à croire que la même main a fait les détails de paysage dans les deux ouvrages]. [ajouté dans la marge : M. Féron] Un athlète vainqueur dans le combat du Ceste, près d'expirer, élève encore la Palme qu'il a reçu. [rayé : Cette figure] C'est la première étude envoyée par ce pensionnaire. Le ton général ne manque pas de finesse et la manière de peindre est douce et suave. Mais [rayé : ill.] la couleur et le dessin sont peu [rayé : adaptés ; mis à la place : convenables] au sujet [rayé : et présentent un ensemble faible et débile]. [rayé : Ce personnage ; mis à la place : Cette figure] n'a rien d'une conformation athlétique ; les contours sont mollement tracés, [rayé : surtout la jambe droite et le pied ne présentent pas assez d'étude dans leur articulation]. Il faut espérer que la vue des grandes [f°13] peintures de Michel-Ange feront reconnaître à M. Féron ce que la nature elle-même ne saurait manquer de lui offrir, et le porteront à chercher et à suivre un modèle présentant [rayé : pour l'étude] des formes analogues au sujet qu'il voudra traiter [rayé : rendre]. [rayé : La tête de sa figure manque essentiellement de caractère et n'est pas bien sentie de perspective]. [ajouté dans la marge : M. Giroux] // Paysage // M. Giroux avait à faire pour le travail de sa seconde année une vue d'après nature, tableau de quatre pieds de proportion. Il a choisi la vue de Civitella près Subiaco. Ce site est riche et pittoresque. Les lignes sont grandes et les plans heureusement contrastés. Le coloris est suave [rayé : et] plein d'harmonie et rend bien l'effet du jour, lorsque des vapeurs du matin enveloppent les parties lointaines. La grande montagne se découpe agréablement sur le ciel dont le nuage principal fait ressortir avec grâce les contours et répand une lumière à la fois douce et brillante qui s'étend avec art sur tous les plans. La colline boisée est d'une grande fraîcheur ce qu'on semble généralement désirer dans ce tableau, c'est la forme des arbres qui n'offrent que des masses trop pareillement arrondies, [rayé : et ne présentent de près comme de loin que des touffes égales entr'elles se terminant presque toutes en boules] même les trois arbres qui sont sur le bord de la route ; il y a lieu de croire que l'auteur les a trouvé ainsi mais c'est [rayé : ill.] alors que le goût [rayé : de l'artiste] doit [rayé : ill.] indiquer le parti à prendre pour sauver [f°14] [rayé : une ; mis à la place : cette] uniformité peu agréable. Le grand arbre qui se perd dans la bordure aurait pu être disposé avec plus de grâce pour faire valoir cette partie de son tableau. [rayé : On remarque que] le tronc de cet arbre est très soigné, mais [rayé : les branches ne sont pas assez adroitement distribuées et] le feuillage [rayé : est un peu négligé ; mis à la place : ne l'est pas autant]. Ces observations loin de nuire à l'ouvrage de M. Giroux doivent lui faire connaître toute l'importance que l'Académie attache à ses progrès qui sont très sensibles et dont elle se plaît à le féliciter [rayé : elle] reconnaissant avec plaisir tout ce qu'il a acquis sous le rapport de la couleur et de l'harmonie, elle l'invite à faire de nouveaux efforts pour acquérir ce qu'il laisse encore attendre pour la disposition des lignes, et certain sentiment idéal qui fait ajouter plus de valeur aux beautés de la nature. On ne peut cependant s'empêcher de remarquer que depuis l'institution du Prix du Paysage historique les pensionnaires paysagistes semblent ne point se pénétrer de ce qui fait le principal but de leurs études en Italie. Ils devraient s'occuper à rendre ces beaux effets de plans variés qui se succèdent si heureusement, et permettent de voir un horizon de grande étendue orné de fabrique et de monuments d'une bonne architecture, comme l'avait si sagement conçu le Poussin. C'est là ce qui constitue plus spécialement ce qu'on entent par paysage historique ces sortes de tableaux demandent des connaissances particulières d'architecture et de perspective linéaire qui exigent des études et des opérations un peu longues, mais indispensables pour tracer correctement l'ensemble et [f°15] [ajouté dans la marge : 1830 / 1828] les accessoires d'un tableau. On trouve sans doute plutôt [ill.] de prendre à la première vue une masse agréable et riche qui peut bien se rencontrer facilement sans aller si loin et même sans sortir de France, il suffit de la rendre avec grâce, on est dispensé d'y employer la règle et le compas. Ce ne sont point les figures qu'on ajoute au paysage qui le rendent historique, il doit en avoir le caractère sans l'intervention des figures.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 18
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1828, peinture£ Notice créée le 18/06/2002. Notice modifiée le : 28/02/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé