[1827, peinture, rapport Institut primitif 1]Rapport de l'Institut sur les envois de 1827, peintureT [...]
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Description
[1827, peinture, rapport Institut primitif 1]
Rapport de l'Institut sur les envois de 1827, peinture
TYPE : rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1827, peinture
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages de la classe de peinture envoyés par l’École de Rome pour l'année 1826, lu à l'Académie des Beaux-Arts, le 24 septembre 1827 par M. Thévenin
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : Septembre 1827
Rapport de l'Institut sur les envois de 1827, peinture
TYPE : rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1827, peinture
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages de la classe de peinture envoyés par l’École de Rome pour l'année 1826, lu à l'Académie des Beaux-Arts, le 24 septembre 1827 par M. Thévenin
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : Septembre 1827
Descriptions
Transcription :
L'Académie, après avoir soumis, au jugement de l'opinion, dans une exposition publique, les ouvrages d'étude qui, chaque année sont imposés aux pensionnaires du roi à l'Académie de France à Rome, s'est fait la loi de rendre compte aussi au public dans cette séance des jugements que les maîtres ont portés sur ces ouvrages. Cette critique, utile aux progrès des élèves auxquels elle est communiquée, a besoin peut-être aussi d'être rendue publique. Car trop souvent l'opinion prend le change dans son jugement sur la nature des ouvrages exposés, et y applique, faute d'en connaître l'esprit et le but, la mesure d'une critique qui ne saurait leur convenir. On entend souvent dire et l'on répète que ces [rayé : tableaux ; mis à la place : morceaux] manquent de caractère ou que leurs sujets et leurs compositions offrent peu d'intérêt. Ceux qui font de semblables critiques ignorent que les ouvrages des pensionnaires sont avant tout des travaux d'étude dont les règlements prescrivent le genre, le caractère et l'étendue, selon les degrés que l'élève doit parcourir. Qu'on leur demande, en général, dans des limites plus ou moins fixes, de faire connaître ce que l'étude du nu, chaque année, a dû ajouter à leur savoir, sans toutefois exclure de ces travaux certains motifs susceptibles de donner quelqu'intérêt à leurs figures. Estimer et juger ces ouvrages dans un sens absolu, par comparaison à des productions entièrement libres serait dans une autre catégorie comme si l'on [rayé : prétendrait ; mis à la place : jugeait] les compositions des concours scholastiques [sic] du collège d'après les harangues et les discours des orateurs. Une exception à cette règle, et qui en est une aussi aux travaux d'étude exigés des élèves pensionnaires, a paru cette année à l'exposition de leurs ouvrages et peut faire comprendre qu'il ne pouvait pas être dans l'esprit des règlements de prescrire des entreprises aussi étendues et qui ont besoin d'être justifiées par le succès qui vient de couronner le zèle de M. Court dans son grand tableau, ouvrage de sa dernière année, dont le sujet est en peinture Marc-Antoine montrant au peuple la robe ensanglantée de César. Cet ouvrage présente une composition dont le sujet s'explique naturellement ; rien de parasite ou d'inutile, tout concourt au développement et à l'intelligence de la scène. Le caractère général, ou ce qu'on peut appeler l'accent, qui est au moral ce que le costume est au physique des personnages, est vrai et vous transporte bien au temps et au lieu. La scène enfin est bien romaine. Quand un tableau est grand et nombreux en personnages, plus l'auteur a de talent, plus aussi sont nombreuses les qualités qu'on en exige, plus par conséquent il doit présenter de côtés à la critique, et la véritable critique trouve souvent d'autant plus à s'y exercer qu'elle trouve plus à y louer. Car, en tout genre, plus l'auteur donne, plus on lui demande, surtout quand on est sûr d'obtenir. Car on est certain de ne pas être trop exigeant envers M. Court en lui demandant de chercher à joindre un plan d'élévation à la correction de son dessin, à mettre plus de profondeur dans ses scènes en faisant des ombres moins dures et moins égales et à faire de plus sérieuses études de la perspective linéaire et surtout de l'aérienne dont ses seconds plans et surtout son fond manquent trop sensiblement. Du reste, l'Académie se plaît à considérer l'auteur comme destiné à apporter de puissants arguments, c'est-à-dire d'excellents exemples aux détracteurs des études sérieuses. / M. Debay a fait pour le morceau d'étude de sa seconde année une figure de Philoctète dans l'isle [sic] de Lemnos. L'ouvrage ne manque ni de force ni de cette prétention au grand qui donne des espérances. Ce serait toutefois une erreur de croire que la grandeur du dessin et l'énergie du caractère demandent une dimension au-delà de celle de la nature. Si dans cette mesure on manque la vérité, la grandeur devient boursouflure. L'Académie loue l'effort du zèle et en reconnaissant dans l'ouvrage de ce jeune peintre des parties fort méritantes comme celle du bras droit, aussi bien peint que dessiné, elle l'engage à étudier les œuvres de Michel-Ange pour y apprendre en quoi consiste le grand caractère et la force du dessin. / Pour l'envoi de sa troisième année, M. Bouchot a peint une figure d'étude à laquelle il a donné pour motif Erigone croyant en dormant embrasser le dieu Bacchus. L'aspect de ce tableau est agréable et la couleur en est poétique. Le tout est exécuté avec la douceur convenable au sujet et cette douceur n'empêche pas que l'effet en soit vif et piquant. Ces agréments feraient pardonner dans tout autre ouvrage qu'un morceau d'étude certaines incorrections dont il doit suffire d'avertir l'auteur. Chaque grâce de mérite, on le sait, a, naturellement des compensations dans quelques défauts et la facilité de la grâce fait excuser volontiers le manque d'un rendu précieux. Ici certains accessoires étudiés avec le plus grand soin accusent davantage certaines négligences dans le principal et font voir qu'il ne tient qu'à l'auteur d'être plus complet dans toutes les parties de son art. Le tableau d'Erigone, nous le répétons, est fort agréable et l'on voudrait être sûr que l'auteur n'a pas recherché cet agrément particulièrement dans la vue de procurer des acheteurs à son ouvrage. Car tel ne doit pas être le but que se propose dans ses études un pensionnaire de l’École de Rome. / M. Larivière par le tableau qu'il a envoyé [rayé : cette année] se trouve avoir très régulièrement satisfait aux obligations de ses trois premières années et sans s'écarter du genre de sujet qui doit être le principal objet d'un morceau d'étude ; il a toujours selon la liberté laissée à l'artiste, su ajouter à ses ouvrages un intérêt historique. Le [rayé : choix ; mis à la place : sujet] d'Aristée pleurant la mort de ses abeilles est bien du genre que comporte la réunion dont on parle. Une meilleure pose aurait pu inspirer à M. Larivière des développements plus heureux et à son dessin un ensemble de formes mieux en rapport avec le caractère gracieux du sujet. / Pour sujet de son premier envoi, M. Norblin a choisi celui de Cyparisse mourant sur le corps du cerf qu'il a tué par mégarde. Le ton général de ce tableau est suave, il y a de la grâce, de la facilité de pinceau et de l'harmonie. Mais l'auteur doit prendre garde au revers de chacune de ces qualités ; l'harmonie peut dégénérer en monotonie, la grâce en mollesse et la facilité en incorrection. / M. Giroux a adressé à l'Académie sa première étude de paysage qui, d'après le règlement, doit consister non dans une composition arbitraire, mais dans une vue d'un site quelconque. Il a choisi celle de la ville de Caprée prise dans l'intérieur de l'isle [sic] du même nom. L'esprit du règlement n'est pas que dans ce qu'on appelle une vue, l'artiste se borne à un fac similé d'un site vu à la chambre noir[e]. M. Giroux s'est conformé à cet esprit en se permettant ce qu'exige en ce genre l'art du portrait. Ainsi, il a embelli son site de fabriques d'un bon choix, de groupes d'arbres d'une couleur vraie, d'une exécution facile et sans manière. Généralement, toute la partie qui est dans la demi-teinte est bien peinte et bien reflétée du ciel. On aurait quelques observations à faire à M. Giroux sur la manière dont il a traité la partie du terrain opposée et comme il en est à sa première étude, on l'invite à soigner l'harmonie de ses effets et de ses travaux et de ne se donner à suivre d'autre maître que la nature.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 E 17
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1827, peinture£ Notice créée le 16/08/2002. Notice modifiée le : 30/12/2016. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé