Ce coq est figuré au repos, le poitrail gonflé. La tête est plus détaillée que le corps, avec un œil noir et rouge, une crête et un bec rouges. Le haut du corps est noir, puis blanc, les ailes sont figurées en rouge, et la queue était striée de rouge. Il y a un petit trou d'évent sous la base ; la tête a été cassée et recollée. |
Cette figurine a été raportée d'Athènes par le baron Achille Rouen des Mallets, ministre résidant de France à Athènes en 1835, puis ministre plénipotentiaire au Brésil, qui revient à Paris en 1842 et vend aux enchère une collection d'Antiquités en novembre de la même année. C'est sans doute à cette occasion que Muret dessine le coq et l'achète ; le lot comprenait aussi une truie, deux tortues et une "figure monstrueuse". Le dessin de ce coq est intégré dans une planche avec d'autre exemples de l'animal, où cette figurine se distingue par ses dimensions et sa vive polychromie. On a trouvé des coqs similaires à Rhodes et à Chypre (https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1864-1007-1915). Ils étaient certainement des offrandes évoquant sous forme de simulacre le sacrifice des animaux aux divinités ; des oiseaux étaient élevés dans des enclos sacrés dans de nombreux sanctuaires, comme, à Athènes, les coqs du sanctuaire d'Asclépios (Bodson 1978, p. 99).
Bibliographie : G.M.A. Richter, Animals in Greek Sculpture. A Survey, Londres, 1930, pl. LX-LXI ; L. Bodson, Hiera zōa: contribution à l’étude de la place de l’animal dans la religion grecque ancienne, Bruxelles, 1978, p. 93-101.
Auteur : Cécile Colonna
Collection du baron Rouen (vente de 1842), puis collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867 |
Près d'Athènes
n°11, p. 4.