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[1823, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1823TYPE : rapport de [...]

Statut
Publiée
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flechlei
Dernière modification
01/12/2021 16:17 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1823, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1823
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Paris, le 14 novembre 1823 / Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 14/11/1823
COMMENTAIRE : Ce rapport n'examine aucun des deux envois du pensionnaire paysagiste Rémond.
Descriptions
Transcription : 
[f°9] Peinture / M. Hesse. Othryadès blessé à mort écrivant sur son bouclier. / L’Acad[émie] se plait à déclarer que l’auteur, dans cet ouvrage, annonce des progrès faits depuis le dernier envoi. Le sujet choisi par M. H[esse] est parfaitement dans la mesure de ceux qui se prêtent à la fois aux convenances d’un sujet d’étude et d’un sujet historique. / Comme figure d’étude, Othryadès présente des lignes bien contrastées et d’assez bon développement de formes. On trouve de la correction dans le dessin, celle-ci cependant gâtée par une certaine roideur de trait et une assez grande dureté d’exécution. La couleur des chairs n’en serait pas irrépréhensible, si le peintre n’eut pas abusé du noir dans les ombres qui sont par-là trop dures lorsque les demi-teintes ont une monotonie terreuse. L’expression du visage a de l’âpreté et il y règne une contraction qui a de la grimace, ce qui ôte tout sentiment de noblesse. Le fond du tableau a paru bien entendu. / Copie de la descente de la Croix. M. H[esse] aura sans doute appris dans la belle étude qu’il a faite en copiant cette descente de Michel-Angelo Caravage, ce que c’est que la dureté des tons sans dureté, la force des teintes sans noir et sans crudité et comment une exécution large et un pinceau moelleux peuvent s’accorder dans les effets vigoureux et piquants. On doit lui savoir gré de cette étude une copie des meilleures dans son genre, digne d’occuper une bonne place dans une des plus belles églises de France. / [f°9 bis] M. Dubois / Copie d’un fragment de l’École d’Athènes / L’Acad[démie] a vu avec intérêt ce travail : elle y a reconnu la pureté, la finesse et le caractère de l’original. / Esquisse Mort de Thémistocle / Cette esquisse ne donne pas l’idée d’une excellente composition comme expression du sujet, quoique la composition ne soit trop mauvaise. On doute aussi que le style et l’ajustement des personnages répondent au caractère du pays et à la gravité de l’action. Permis aussi que de douter que la peinture puisse rendre bien clair et intelligible aux yeux un semblable sujet. / M. Coutan / Eresichton frappant de la hache un arbre consacré à Cérès. L’Acad[démie] a vu avec plaisir le choix d’un sujet qui a fourni à l’artiste l’occasion de montrer son talent dans un genre opposé à celui de son tableau précédent. L’Académie a trouvé fort bonne la pose de cette figure, son action vigoureuse et juste et son attitude grandiose. Le haut du corps est d’un beau dessin ; la manière large et vigoureuse ; les bras d’une exécution très correcte, la couleur riche ; le maniement du pinceau ne laisse rien à désirer. À partir du bas des genoux, on a trouvé quelque chose de moins vrai dans les formes et dans l’exécution du dessin. Dans les contours des pieds, il y a une pureté de traits qui semble une convention et ne répond pas à la vérité naturelle du haut. / Le fond est bien entendu de lignes ; il y a un effet de lumière ramenée sur le devant qui dénote l’intelligence de l’auteur. On a vu que cette figure réunit toutes les conditions d’une étude et pourrait tenir sa place dans une composition historique. / M. Court / Une scène de déluge / Le règlement exige du pensionnaire peintre, dans ses 3 premières années, une figure peinte, de grandeur naturelle. Rien cependant interdit d’en faire plus d’une dans le même tableau et il y a des exemples de ce surcroit de bonne volonté que l’Académie n’a point condamnée. Il en est de même du [f°10] choix du sujet historique que le pensionnaire est libre d’appliquer à la figure prescrite. Rien ne l’y oblige mais on sera porté de le louer de toute pensée ou intention puisée dans la fable ou l’histoire, au lieu d’études qu’on pourrait appeler simplement historiées. La scène du déluge par M. C[ourt] vient de porter cette confusion d’idées à un point qui en fait trop sentir l’abus. L’Académie ne peut ne pas observer que cela sort entièrement de la lettre et de l’esprit du règlement. Il est impossible que l’attention de l’artiste dans un sujet compliqué, ne se partage pas entre ce qui peut faire le mérite d’un ensemble historique et ce qui doit faire celui d’une étude c’est à dire de l’imitation spéciale de l’individu : et c’est ce que l’Académie a aperçu dans la scène de M. C[ourt] qui en donnant plus s’est exposé à donner moins de ce qu’on ne lui demande. Non qu’il y est dans cette scène des parties de nu d’un bon dessin et d’une étude louable ; mais la pose de la figure principale, celle qui rentre le plus dans les obligations de M. C[ourt] a quelque chose dans son ensemble non seulement de forcé, mais aussi de faux par l’effet du plan incliné sur lequel elle est. Le terrain est tellement glissant qu’elle ne saurait y tenir, et encore moins y faire un effort qui ne la précipiterait que plus promptement. Il y a de l’exagération dans quelques flexions et dans plus d’une contraction des membres. La tension que semble éprouver le bras droit est beaucoup trop exprimée. Il n’y aurait qu’un poids suspendu à sa observé encore que la lumière sur le dos de la figure principale est répandue sans variété et sans effet, en sorte qu’elle se détache trop peu des rochers, qui lui-même, a une clarté trop égale. La tête de l’homme est mal [f°10 main ou une force étrangère qui pût produire cet effort si violent. L’Académie pense que plusieurs de ces défauts proviennent de la prétention que l’auteur a eue de faire au-delà d’une étude. On a bis] attachée, d’une couleur ignoble, faisant tâche dans le tableau. Malgré ces défauts l’Académie a trouvé de grandes espérances dans ce tableau. Il y a plus que cela : il y a de la science dans l’ouvrage des parties du dessin : de la fermeté dans le trait : celui des deux jambes annonce une vraie connaissance de l’anatomie, et une habileté à faire des choses difficiles.
Localisations
Cote / numéro : 
20180401/ f°9-10bis
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter