[1811-1813, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé de l'Institut sur le [...]
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Description
[1811-1813, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé de l'Institut sur les envois de 1811, examinés en 1813, peinture
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Institut impérial de France. Notice des travaux de la classe des Beaux-Arts de l'institut impérial de France, pour l'année 1813 ; par Joachim le Breton, secrétaire perpétuel de la classe, membre de celle d'histoire et de littérature ancienne et de la Légion d'honneur ; lue à la séance publique du samedi 2 octobre 1813
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 02/10/1813
COMMENTAIRE : Il s'agit de l'examen des envois 1811 arrivés à Paris le 28 septembre 1812 et dont l'Académie des beaux-arts indique, dans la séance publique annuelle du 3 octobre 1812, qu'elle en diffère le jugement à l'année 1813. Le rapport n'examine pas les envois d'Odevaere (Iphigénie) ni d'Heim (Remus et Romulus). Ce rapport a également été publié dans le Moniteur Universel, du 15 octobre 1813.
Rapport imprimé de l'Institut sur les envois de 1811, examinés en 1813, peinture
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Institut impérial de France. Notice des travaux de la classe des Beaux-Arts de l'institut impérial de France, pour l'année 1813 ; par Joachim le Breton, secrétaire perpétuel de la classe, membre de celle d'histoire et de littérature ancienne et de la Légion d'honneur ; lue à la séance publique du samedi 2 octobre 1813
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 02/10/1813
COMMENTAIRE : Il s'agit de l'examen des envois 1811 arrivés à Paris le 28 septembre 1812 et dont l'Académie des beaux-arts indique, dans la séance publique annuelle du 3 octobre 1812, qu'elle en diffère le jugement à l'année 1813. Le rapport n'examine pas les envois d'Odevaere (Iphigénie) ni d'Heim (Remus et Romulus). Ce rapport a également été publié dans le Moniteur Universel, du 15 octobre 1813.
Descriptions
Transcription :
[p. 1] " ÉCOLE DE ROME. // Messieurs les pensionnaires de l’École impériale des beaux-arts à Rome, ont justifié par les derniers ouvrages qui nous ont été soumis, et les éloges et la sévérité des jugements que la classe avait portés, en 1811 et 1812, sur le mérite et la direction de chacun des genres dont se compose cet établissement précieux. Mais, cette année, les peintres seront moins heureux dans le partage des applaudissements. // PEINTURE / M. Odevaere n'a point effacé, par son dernier tableau, où devait se montrer tout le fruit d'un long séjour en Italie, l'impression de la faiblesse que ses précédents ouvrages avait produite, et nous concevons qu'on ait désiré le soustraire aux regards de la classe. Nous devons féliciter M. le directeur de l’École de Rome d'avoir eu la sage fermeté de provoquer le rapport d'une permission surprise, puisqu'elle était dérogatoire aux règlements qui veulent que les tableaux annuels prescrits à chaque pensionnaire, soient examinés attentivement, et que l'opinion motivée de la classe des beaux-arts de l'Institut soit notifiée au ministre chargé de la surveillance de l’École, ainsi qu'à l’École elle-même. // MM. Langlois, Guillemot et Drolling n'ont point à craindre une aussi grande rigueur. Nous attendions même en quelque sorte à n'avoir que des éloges à leur transmettre, quoiqu'il soit plus naturel à leur âge, surtout, à leur qualité d'élèves, de ne les obtenir qu'avec un mélange salutaire d'observations et d'avertissements. Il ne sera donc pas décourageant pour eux de les prévenir qu'ils ont trompé, cette fois, les espérances que leurs précédents succès avaient données. // Le tableau d'Ajax, par M. Langlois, n'est qu'une simple figure d'étude : considérée sous ce point de vue, on y trouverait le mérite propre à ce genre d'ouvrage ; mais désigné comme sujet choisi par le peintre pour un tableau héroïque, il fallait qu'on reconnût le guerrier indomptable qui triomphe des éléments déchaînés contre lui, ce fougueux Ajax, dont l'audace téméraire provoque les Dieux même. La noblesse, la fierté devaient caractériser l'attitude, les formes et le style. // Lorsque les jeunes artistes donnent trop légèrement à leurs études, les noms imposants des héros de l'antiquité, ils tombent dans l'inconvenance, travestissent les grands poètes qui ont fixé le type du beau idéal ; enfin, ils placent leur production au-dessous du point de vue d'où les spectateurs veulent contempler les personnages héroïques. // Le mérite réel du tableau de M. Langlois consiste dans le relief de la figure d'Ajax, dans la vérité du dessin et de la couleur : la peinture en est très-soignée ; les muscles et les plans sont bien étudiés ; mais la manière est un peu sèche et d'une touche pénible. // Le tableau, composé de deux figures, représentant Bacchus au repos, par M. Guillemot, a quelque chose de grand et de simple au premier aspect ; la composition en est heureuse, mais elle offre des réminiscences trop frappantes. Le dessin n'est pas sans noblesse, et la couleur, quoique monotone, a de la vérité. Les détails, assez importants en eux-mêmes, sont peints avec trop peu d'adresse et de soins. // Au lieu de se borner à une simple figure académique, qui était la tâche de M. Guillemot, pour l'année 1811, il a voulu faire un tableau. En reconnaissant son zèle, nous devons le rappeler, comme à tous les autres pensionnaires, que ce sont les études sur-tout qu'ils doivent nous envoyer ; que c'est pour étudier et non produire, que le Gouvernement les place à l'école de Rome ; enfin que ce n'est que la dernière année qu'on exige un ouvrage de leur composition. // Le tableau de M. Drolling représente un adolescent près d'une fontaine. L'auteur avait montré dans ce même sujet, sur lequel il remporta un prix, de l'aptitude à la couleur, de la facilité d'exécution et du goût. On devait penser que l'étude des grands modèles qui l'attendaient à Rome, en développant ces heureuses dispositions, donnerait à son talent un caractère plus historique ; et la Classe a vu avec beaucoup de regret que cet espoir n'était nullement justifié. La couleur n'a point assez de transparence ; l'exécution est lourde ; le dessin a de la vérité, mais il manque de noblesse ; cependant le paysage est ingénieux et agréablement coloré. // On a remarqué dans l'ensemble de ce tableau une sorte de prétention à la naïveté et à l'emploi des moyens les plus simples. La classe a déjà signalé plus d'une fois cette erreur, qui consiste à se priver d'une partie des ressources de l'art, pour imiter plus fidèlement, non la nature, mais les essais qui nous restent des premiers temps de la renaissance. Ces anciennes peintures sont des productions recommandables, sans doute, et elles excitent quelques fois l'admiration par leur vérité, mais toujours en se rapportant à l'époque qui les vit naître, et en ne les regardant que comme un des éléments des chefs-d’œuvre qui les ont suivis. // La Classe des beaux-arts connaît parfaitement les causes de ce travers des jeunes peintres, mais elle sait aussi que les vices qui amènent la décadence ne sont d'abord que des abus de quelques qualités réelles. On ne saurait donc veiller avec trop d'attention à ce que la manie dont elle se plaint ne s'enracine dans l’École de Rome ou elle a pénétrée depuis peu d'années. C'est un défaut de raison, en même temps qu'une prétention de se singulariser ; moyen beaucoup plus facile, il est vrai, que de se tenir au niveau où les grands maîtres ont porté l'art de peindre. // Il résulte de tout ce qui précède, que c'est la pensée de élèves peintres de l’École [p. 2] de Rome qu'il faut élever et fortifier, et que ce ne sont point les germes de talent qui leur manquent ; mais comme, dans toutes les professions, l'effet du temps et de l'expérience est de rectifier l'esprit des jeunes gens, nous sommes loin de renoncer aux heureux présages qu'avaient fait concevoir les trois artistes dont nous venons de parler ; peut-être même l'envoi nouveau que M. le directeur de l'école nous annonce contient-il déjà leur justification. M. Guillemot mérite particulièrement d'être encouragé à s'occuper de la composition, que nous devons croire négligée par les autres pensionnaires peintres, puisqu'il est le seul qui ait joint à son tableau un sujet dessiné, ce qui a mis la classe à porter de lui donner de très utiles conseils sur cette base essentielle de l'art du peintre.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 4ème classe des beaux-arts, 1803-1816 (1813)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1813, peinture2£ Notice créée le 22/10/2002. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé