L’étude de l’œuvre pensé et dessiné de Jules Bourgoin (1838-1908), architecte, dessinateur et théoricien de l’ornement, qui a été l’un des axes de la composante Recherche du laboratoire InVisu (CNRS / INHA) entre 2008 et 2013, est caractérisée par la complexité du corpus textuel et graphique, hétérogène, dispersé, pas ou mal légendé et portant essentiellement sur des domaines non occidentaux.
Au cours des années passées au Moyen-Orient, surtout en Égypte, mais aussi en Syrie et en Palestine, Bourgoin a porté son attention aux manifestations des arts de l’Islam tout en développant une interrogation approfondie sur l’ornement (théorie, grammaire) et sur les études architectoniques et graphiques.
La dispersion de cet œuvre entre l’École nationale des beaux-arts (ensemble de 988 œuvres graphiques vendues par l’artiste de son vivant, inventoriées et décrites pièce à pièce sur le site Cat’zArts de l’Ensba), le département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France (dessins à la plume préparatoires aux planches de son Précis de l’art arabe, Paris, 1889-1892) et la Bibliothèque de l’Institut national d'histoire de l'art, collections Jacques Doucet (Archives 067, fonds d’atelier acquis par la bibliothèque Jacques Doucet peu de temps après la mort de Jules Bourgoin, et Autographes 045) a rendu son traitement encore plus complexe, appelant à une lecture croisée des sources et documents.
Le classement et l’inventaire du fonds Jules Bourgoin de la BINHA (15 cartons renfermant des milliers de pages de notes de lecture, d’essais rédactionnels, de quelques papiers personnels et de 38 carnets de dessins, d’innombrables feuilles de croquis et de dessins plus aboutis, des épreuves d’imprimerie etc.), ont fait ressortir le caractère unique de cette documentation constituée par un dessinateur exceptionnel sur l’architecture et l'ornement islamiques.
1233 œuvres graphiques de ce fonds de la BINHA ont été sélectionnées pour être numérisées, décrites et indexées pièce à pièce. Le corpus ainsi constitué illustre surtout l’Égypte et la Syrie et couvre la période des séjours effectués par Bourgoin dans ces pays entre 1863 et 1884. L’absence de légendage des œuvres, la prédilection montrée par Bourgoin pour le fragment et le détail, les particularités de composition de la plupart des feuillets dessinés rendent particulièrement complexe l’identification des monuments et œuvres figurées. C’est très souvent en croisant des sources iconographiques très diverses qu’il a été possible de préciser plusieurs identifications.
Équipe
Programme mené par InVisu, l’information visuelle et textuelle en histoire de l’art : nouveaux terrains, corpus, outils (USR 3103, CNRS / INHA), en partenariat avec le Département des études et de la recherche (DER) et le Département de la bibliothèque et de la documentation (DBD) de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Équipe :
- Maryse Bideault (InVisu)
- Jean-Philippe Garric (DER)
- Dominique Morelon (DBD)
- Fanny Lambert (DBD)
- Sébastien Chauffour (DBD)
- Antonio Mendes da Silva (InVisu)
- Anne Quillot (société GRAHAL)
- Elisabeth Dartiguenave, chargée de ressources documentaires (2000-2011) (CID/SNR)
- Pierre-Yves Laborde, chargé de ressources documentaires et numériques (2010-) (CID/SNR)